Think Sport CIC 2025 : « Cinq thématiques d’investissements prioritaires » (A. Oudéa-Castéra, CNOSF)

« Le sport mérite l’engagement des entreprises » (A. Oudéa-Castéra, CNOSF)

Je voudrais tout d’abord saluer ce que font déjà les entreprises pour le sport, comme nous avons pu le constater lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Jeux de la XXXIII^e Olympiade attribués à Paris (FRA) lors de la 131^e session du CIO, à Lima (PÉR), le 13/09/2017 :
• Jeux Olympiques du vendredi 26/07 au dimanche 11/08/2024.
• Jeux Paralympiques du… Paris 2024 Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. et encore à l’été 2025 de manière magnifique, aux côtés notamment de Pauline Ferrand-Prévot. Au total, une trentaine d’entreprises ont accompagné près de 450 sportifs olympiques et près de 150 sportifs paralympiques.

Nous avons aussi pu voir, dans la période récente, que nous étions une nation de bâtisseurs, une nation capable de livrer peut-être mieux que d’autres de grands événements grâce à notre savoir-faire.

En France, le sport représente 2,6 % du PIB Produit Intérieur Brut , soit 70 Md€, et entre 2006 et 2022, l’emploi sportif a augmenté de plus de 70 %. À l’international, les perspectives sont formidables puisque le sport pèse en 2024 environ 170 Md$ (147 Md€), soit 7 % de plus qu’en 2023, avec une perspective à 270 Md$ (233 Md€) lors des huit prochaines années. Le sport est aujourd’hui la troisième industrie du divertissement derrière les jeux vidéo et la télévision : plus de 5 milliards de personnes dans le monde consomment du sport.

Notre secteur regorge d’opportunités »

Tout ceci représente un potentiel exceptionnel et il n’y a aucune raison que la France n’en profite pas. Notre secteur regorge d’opportunités, y compris dans le champ naissant de la sportech, un secteur dynamique, en croissance et qui continuera d’être boosté. La sportech, c’est déjà 500 M€ de chiffres d’affaires cumulés et + 145 % pour les levées de fonds, ce qui nous place au troisième rang européen.

Il y a un réel engouement pour le sport. On connaît le goût des Français pour les grands événements sportifs qui renforcent l’image du pays et favorisent le développement de la pratique. On sait aujourd’hui que 60 à 76 % des Français, selon les études, soutiennent les Jeux Olympiques et Paralympiques des Alpes 2030.

44 % des 16-25 ans ont envie de travailler dans le sport »

Je souhaite également évoquer l’attractivité du sport : 44 % des 16-25 ans ont envie de travailler dans ce secteur, ce qui le place au deuxième rang derrière le web et les nouvelles technologies. Pour 60 % d’entre eux, le sport représente un pilier économique utile.

Soyons lucides cependant : les Fédérations ont déjà accueilli 3,5 millions de pratiquants supplémentaires. Le record de licenciés est atteint avec environ 17 millions de personnes. Répétons également qu’un euro investi dans le sport, ce sont 13 € économisés en matière de santé, de prévention de la délinquance ou d’échec scolaire.

Nous avons besoin d’une meilleure copie budgétaire. Il faut contrer les vents contraires. Nous sommes dans une situation exceptionnelle, entre deux éditions olympiques en France, 2024 et 2030. Nous avons donc tout pour devenir une grande nation sportive. Pour cela, je voudrais énumérer à destination de nos entreprises cinq thématiques d’investissements prioritaires.

• 1. L’accompagnement des sportifs de haut niveau. Je voudrais donner un coup de chapeau à l’Afdas Assurance Formation des Activités du Spectacle.
  
  Partenaire emploi-formation des professionnels des secteurs de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication, des… qui a permis, dans une période récente, de débloquer 10 M€ pour la formation de nos sportifs. Mais nous devons arrêter l’hémorragie des 400 jeunes, souvent les plus talentueux, qui partent se former aux États-Unis.
• 2. Le soutien à l’écosystème fédéral. Le haut niveau a besoin de notre accompagnement. Il s’agit aussi d’explorer de nouvelles sources de financement. Le monde fédéral est lucide s’agissant des nouvelles pratiques qui nous bousculent, à l’instar du padel ou du foot à 5. On pourrait également évoquer l’aspect environnemental ou les démarches d’inclusion sociale par le sport de nos fédérations.
• 3. Le développement d’équipements structurants. L’Agence nationale du Sport Groupement d’intérêt public créé le 24/04/2019 avec deux missions principales : la haute performance et le développement des pratiques sportives. n’a plus de marge pour soutenir les quelque 2 000 équipements nécessaires (gymnases, piscines, etc.). Nous avons beaucoup travaillé sur les équipements de proximité au cours des dernières années, mais 100 M€ a minima sont nécessaires pour les équipements structurants.
• 4. Les grands événements sportifs. Nous avons cette aventure extraordinaire, cette chance, cette opportunité des Alpes françaises 2030. Nous devons porter cet événement pour qu’il bénéficie de la même dynamique que pour Paris 2024.
• 5. Le soutien de la pratique sportive des collaborateurs. Le lieu de travail est important pour la pratique sportive. Le sport est bon pour la cohésion dans les entreprises, pour réduire l’absentéisme et les dépenses de santé.

Nous sommes toutes et tous des héritiers de Paris 2024 »

Les véhicules sont là. Il faut encore sécuriser le régime des hospitalités, consolider le régime juridique du mécénat. Nous avons aussi besoin de mécénat de compétences.

Le sport mérite l’engagement des entreprises et notre volontarisme. Nous sommes toutes et tous des héritiers de Paris 2024. L’héritage, c’est ce que nous en ferons. Le sport change des vies, c’est une valeur d’avenir et le temps est venu de bâtir ensemble de nouveaux modèles pour construire la grande nation sportive que la France mérite de devenir.

Amélie Oudéa-Castéra, présidente du CNOSF, lors de Think Sport CIC 2025, au Musée national de la Marine (Paris 16^e) le 14/10/2025

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