Think Sport CIC : « Un fossé se creuse entre le sport qui se pratique et celui qui se consomme » (Y. Penel)

News Tank Sport - Paris - Actualité n°415159 - Publié le
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Table ronde « Quel rôle pour les entreprises dans le développement du sport associatif ? » le 14/10 - ©  Seb Lascoux

« Un fossé se creuse entre le sport qui se pratique et le sport qui se consomme. 92 % des Français font du sport pour une motivation autre que la compétition. Mais 99 % de la visibilité du sport est liée à la compétition. Une entreprise engagée est d’abord une entreprise qui sort des discours classiques sur le sport. Elle comprend tout le potentiel du sport, à la fois dans l’association de sa marque avec une performance sportive, mais aussi sur d’autres thématiques : les équipements sportifs, l’accompagnement des athlètes, les politiques publiques. À la FFBad, nous contribuions par exemple à la politique publique de 18 ministères différents », déclare Yohan Penel Directeur de l’observatoire @ Communauté des entreprises à mission
, directeur de l’observatoire de la Communauté des Entreprises à Mission, le 14/10/2025.

L’ex-président de la Fédération Française de Badminton Activité : instance qui gère le badminton en France • 20 ligues régionales • 90 comités départementaux • 2 000 clubs affiliés Licenciés : record de 242 000 annoncé le 28/08/2025 Président … (2020-2024) s’exprime lors de la table ronde « Quel rôle pour les entreprises dans le développement du sport associatif ? » organisée lors de la neuvième édition de l’événement Think Sport CIC, événement organisé par News Tank avec le Crédit Industriel et Commercial Activité : réseau de banques Création : 1859 Président : Daniel Baal Directeur général : Eric CharpentierDirecteur général délégué : Claude Koestner Clients (2024) : 5,7 millions ( 4,5 millions… (CIC) au Musée national de la Marine (Paris 16e) le mardi 14/10/2025.

Le dirigeant intervient aux côtés de Claude Koestner Directeur général délégué @ CIC
, directeur général délégué du CIC, et de Charles Le Fouler Vice-président @ 4 Jours CIC Le Plouay (#44898)
, vice-président de Plouay Cyclisme Organisation, société organisatrice de l’événement cycliste Les 4 Jours de Plouay CIC, qui comprend la course UCI WorldTour Plus haut niveau du circuit de cyclisme professionnel, organisé par l’UCI (Union Cycliste Internationale), depuis 2005. la Bretagne Classic CIC.

« Plouay Cyclisme Organisation est la dernière association 100 % bénévole à organiser une classique d’un jour inscrite au calendrier mondial UCI. C’est une grande fierté, mais aussi un vrai défi. Rester à ce niveau nécessite sans cesse de se réinventer. Et pour se réinventer, il faut s’appuyer sur des professionnels et des experts du monde du cyclisme. Nous avons aujourd’hui le moyen de nos ambitions grâce au CIC », indique Charles Le Fouler.

« Nous sommes la première banque à mission en France (depuis 2020). Nous faisons partie d’un groupe mutualiste, ce qui signifie que nous n’avons pas d’actionnaires ni de dividendes à verser. En tant qu’entreprise à mission Forme d’entreprise qui se donnent statutairement une finalité d’ordre social ou environnemental en plus du but lucratif. , nous consacrons chaque année 15 % de notre résultat net Correspond au bénéfice ou à la perte de l’entreprise. à ce que nous appelons un dividende sociétal. Ce dernier est investi dans des actions diverses et pas seulement dans le sport, mais aussi dans la transition écologique et d’autres sujets. Dans le sport, nous allouons ces sommes afin que les programmes que nous soutenons génèrent un impact significatif pour la société », explique Claude Koestner.


« Le cyclisme est devenu une composante importante de notre mécénat et de notre sponsoring » (C. Koestner, CIC)

Claude Koestner, lors de Think Sport CIC le 14/10/2025 - ©  Seb Lascoux

• « Nous investissons de la même manière depuis des années. Le CIC est organisé en banques régionales. Notre engagement part donc souvent du terrain, via, dans un premier temps, des remontées qui nous sont faites par nos agences régionales qui souhaitent soutenir des associations ou des événements locaux.

• Quand nous avons suffisamment construit dans un sport, nous essayons ensuite de nouer un partenariat plus institutionnel avec la fédération concernée. C’est ce que nous avons fait avec le cyclisme.

• Notre banque régionale CIC Ouest a décidé, avec des partenaires locaux, qu’il fallait travailler autour de la Bretagne Classic CIC. C’est cette banque régionale qui a pris en charge le premier partenariat en 2012. Cela a bien fonctionné.

• Depuis, notre portefeuille de courses partenaires s’est largement étoffé : les 4 Jours de Dunkerque dans le Nord, le Tour de Provence dans le Sud, la Route d’Occitanie dans le Sud-Ouest, et jusqu’au Roc d’Azur à Fréjus. Nous essayons de couvrir toutes nos zones.

• Nous avons par la suite noué le partenariat avec la Fédération. Le cyclisme est devenu une composante importante de notre mécénat et de notre sponsoring.

• Nous avons décidé d’obtenir le naming de la course professionnelle de la Bretagne Classic CIC en 2025 et de continuer à accompagner ce qui se passe autour de cet événement qui est une belle fête de cyclisme de quatre jours. Tout cela est parfaitement cohérent avec notre volonté d’être ancré sur les territoires. »

« Nous nous concentrons via le mécénat sur des pans d’activités qui nous paraissent avoir besoin de plus de soutien »

• « Nous sommes la première banque à mission en France (depuis 2020). Nous faisons partie d’un groupe mutualiste, ce qui signifie que nous n’avons pas d’actionnaires ni de dividendes à verser. En tant qu’entreprise à mission, nous consacrons chaque année 15 % de notre résultat net à ce que nous appelons un dividende sociétal. Pour donner un ordre de grandeur, notre résultat net tourne autour de 4 Md€ chaque année. Ce dividende sociétal est investi dans des actions diverses et pas seulement dans le sport, mais aussi dans la transition écologique et d’autres sujets.

• Dans le sport, nous allouons ces sommes afin que les programmes que nous soutenons génèrent un impact significatif pour la société. Nous remettons par exemple en selle des personnes qui veulent reprendre le vélo. Nous proposons des prêts à taux zéro (jusqu’à 2 500 €) pour la mobilité douce, accessibles à tous, clients ou non.

• Sur la compétition, nous nous concentrons via le mécénat sur des pans d’activités qui nous paraissent avoir besoin de plus de soutien. Nous étions par exemple présents sur le Roc d’Azur CIC 2025. Deux cyclistes professionnelles - Cédrine Kerbaol et Marion Brunel - étaient présentes. Le sport féminin n’est pas aussi développé que le sport masculin. Elles ne vivent pas professionnellement de la même façon. Elles ont besoin de revenus complémentaires pour s’entraîner comme des sportives de haut niveau. Nous les aidons via un contrat de performances.

• Beaucoup de clubs féminins disparaissent, faute de moyens. C’est un choix logique pour nous d’orienter notre soutien vers ces disciplines en difficulté. »

Claude Koestner, directeur général délégué du CIC

« L’enjeu est de trouver des financements et d’assurer un budget à l’équilibre » (C. Le Fouler, Plouay Cyclisme Organisation)

Charles Le Fouler, lors de Think Sport CIC le 14/10/2025 - ©  Seb Lascoux

• « Aujourd’hui, Plouay Cyclisme Organisation est la dernière association 100 % bénévole à organiser une classique d’un jour inscrite au calendrier mondial UCI. C’est une grande fierté mais aussi un vrai défi. Rester à ce niveau nécessite sans cesse de se réinventer. Notre épreuve phare, la Bretagne Classic CIC, est bientôt centenaire. Il y a une histoire forte qui nous lie au cyclisme.

• L’enjeu est de trouver des financements et d’assurer un budget à l’équilibre. L’association repose sur plusieurs commissions pour superviser chaque thématique, ainsi que sur un bureau directeur. Nous sommes aussi face à des problèmes de ressources humaines. L’ensemble du bureau a démissionné en 2025. Il a fallu reconstruire une équipe, trouver de nouveaux bénévoles, dans un contexte qui n’est pas facile.

• En tant que Plouaysien, j’ai accepté de reprendre le flambeau. Le CIC a le double naming : Les 4 jours CIC Plouay et la Bretagne Classic CIC. Les 4 jours CIC de Plouay ont bien eu lieu en août cette année. Nous serons à l’équilibre, nous avons aussi réussi ce challenge-là. J’ai accepté de prendre la direction de l’association à condition que nous la structurions afin que le poids administratif de l’organisation de telles courses ne soit pas trop lourd. Nous avons fait appel à des freelances sur des domaines clés : la sécurité, la logistique, la communication.

• Nos partenaires attendent aussi une synergie sur les réseaux sociaux. C’est la puissance de notre événement. Pour cela, nous avons besoin de nous associer à des professionnels. Nous ne pouvons pas demander la même chose à un bénévole qu’à un entrepreneur ou un freelance. Avec des professionnels, nous pouvons faire respecter un cahier des charges. »

« En 2026, nous voulons aller plus loin en développant un village d’exposants pour toucher un public ciblé »

• « Nous avons aujourd’hui les moyens de nos ambitions grâce au CIC. Nous pouvons grandir. Nous nous inspirons d’autres événements sportifs bien structurés comme les ultra-trails ou le Roc d’Azur. Il y a des exemples à prendre. Nous ne voulons pas descendre d’un niveau dans le cyclisme mondial. C’est ancré en nous à Plouay. Pour se réinventer, il faut s’appuyer sur des professionnels et des experts du monde du cyclisme.

• La Cyclo Morbihan de Plouay est une épreuve amateure. Elle propose trois parcours (53, 98 et 134 kilomètres). Cette course emprunte les routes de la Bretagne Classic CIC. Elle permet de se tester sur le terrain des professionnels. Elle faisait précédemment partie du Comité des fêtes de Plouay. Le PCO l’a reprise. Elle a aussi une particularité : certains participants sont nos partenaires.

• En 2026, nous voulons aller plus loin en développant un village d’exposants pour toucher un public ciblé. Le Roc d’Azur attire 300 exposants. Commercialiser des stands génère aussi des revenus supplémentaires. C’est un axe de développement.

• Le cyclisme porte de belles valeurs : dépassement de soi, lien social, mobilité douce. C’est un levier idéal pour les entreprises partenaires qui veulent mettre en valeur leurs actions. Notre objectif est aussi clair : attirer le public sur site et animer nos villages. »

Charles Le Fouler, vice-président de Plouay Cyclisme Organisation

« Quand on met en place une activité adaptée à finalité sociétale, il y a une création de valeur » (Y. Penel, Communauté des Entreprises à Mission)

Yohan Penel, lors de Think Sport CIC le 14/10/2025 - ©  Seb Lascoux

• « Il y a aujourd’hui environ 330 000 associations sportives en France, dont moins de la moitié sont affiliées au système fédéral.

• Le sport a toujours été historiquement le premier secteur en nombre de mécènes, mais paradoxalement, le dernier en volume de dons. Les associations sportives ont cette capacité à aller chercher des partenaires sur le terrain mais souvent pour de petits montants.

• En 2024, une évolution majeure a eu lieu : le sport est passé de dernier à premier, à la fois en nombre de mécènes et en volume de dons. L’Association nationale des élus en charge du sport a indiqué, en mai 2025, que 43 % des collectivités territoriales allaient diminuer tout ou partie de leur budget dédié aux associations sportives dès 2025.

• En 2024, il y a eu d’un côté un pic de financement lié aux Jeux de Paris et de l’autre, un désengagement progressif du financement public. Le mouvement associatif a manifesté pour la première fois le samedi 11/10/2025, dans un mouvement inédit de protestation, pour dénoncer l’invisibilisation du monde associatif mais aussi le manque de moyens. Dans un contexte de crise budgétaire, les associations doivent-elles être les premières ou les dernières touchées par les coupes ? C’est un choix politique. »

« L’idée selon laquelle le financement des athlètes crée mécaniquement plus de licenciés, de bénévoles et d’équipements, est un mythe sans fondement scientifique »

• « Une entreprise engagée est d’abord une entreprise qui sort des discours classiques sur le sport. On a une vision du sport très centrée sur la compétition. L’INJEP Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire publie chaque année une étude sur les motivations des Français à pratiquer une activité physique, et elle montre que 92 % des Français font du sport pour une motivation autre que la compétition. Mais 99 % de la visibilité du sport est liée à la compétition.

• Un fossé se creuse entre le sport qui se pratique et le sport qui se consomme. Une entreprise engagée est celle qui comprend tout le potentiel du sport, à la fois dans l’association de sa marque avec une performance sportive, mais aussi sur d’autres thématiques : les équipements sportifs, l’accompagnement des athlètes, les politiques publiques. À la FFBad, nous contribuions par exemple à la politique publique de 18 ministères différents.

• L’idée selon laquelle le financement des athlètes crée mécaniquement plus de licenciés, de bénévoles et d’équipements, est un mythe sans fondement scientifique. Il est essentiel de dépasser cette vision. Mais pour cela, il faut se connaître. Si on compte sur les médias pour aller au cœur de ces activités qui ne sont pas la compétition, on peut attendre longtemps.

• L’entreprise doit s’intégrer dans le club. Une entreprise est implantée dans un territoire, qu’on le veuille ou non. La RSE Responsabilité sociale des entreprises vise à réduire les impacts négatifs sur la société. La responsabilité territoriale des entreprises, un concept qui se développe aujourd’hui, pose la question suivante : quelle est la plus-value d’une entreprise sur son territoire ? La question se pose sur son impact économique, mais aussi son rôle dans la manière de faire vivre les citoyens ensemble. La Bretagne Classic CIC résonne dans le cœur des habitants de Plouay, avec une philosophie globale du CIC. »

« La société à mission est un modèle vertueux qui embarque tout un écosystème »

• « La société à mission est une qualité juridique créée par la loi Pacte de 2019. Ce n’est ni un label, ni une certification. Elle consiste à concilier performance économique et utilité sociale. Elle repose sur trois étapes :

  • inscrire une raison d’être et des objectifs sociaux et environnementaux dans les statuts ;
  • créer un comité de mission interne ;
  • se soumettre à un contrôle externe par un organisme indépendant accrédité par l’État.

• Chaque entreprise peut raconter sa propre histoire. Cela fait écho à l’identité de l’entreprise, mais aussi à sa vision à long terme et le rôle qu’elle a à jouer sur ce territoire. De nombreuses structures sportives s’en emparent aujourd’hui : des entreprises de la mobilité active, les salles d’escalade Arkose, des clubs professionnels (Aviron Bayonnais, ASVEL féminin, Limoges CSP, Vendée Football Club).

• À la FFBad, nous avons adapté cette démarche aux associations lors de la précédente olympiade, bien qu’elle soit à l’origine dédiée aux sociétés commerciales. La finalité d’une fédération olympique et paralympique n’est pas seulement de produire des champions, mais aussi des citoyens épanouis. Il faut accepter de sortir d’un angélisme béat sur les valeurs du sport. La société à mission est un modèle vertueux qui embarque tout un écosystème. Le sport est parfaitement adapté à cette mission.

• L’approche “Je mets mon logo sur un maillot et tout le monde est content quand on gagne” n’a plus vraiment d’impact aujourd’hui. Il s’agit plutôt de construire des coalitions et des synergies. Quand on regarde les principales attentes des citoyens français, on y retrouve la santé, la sécurité, l’éducation.

• Un euro investi dans le sport, c’est 13 euros d’économies pour la puissance publique. Il existe également le SROI, le retour sur investissement social. Quand on met en place une activité adaptée à finalité sociétale, il y a une création de valeur. Il faut être en capacité de la mesurer. »

Yohan Penel, directeur de l’observatoire de la Communauté des Entreprises à Mission, ex-président de la Fédération Française de Badminton

Yohan Penel


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Parcours

Communauté des entreprises à mission
Directeur de l’observatoire
Time for the Planet
Associé
Fédération Française de Badminton (FFBaD)
Président du club de Villejuif
Inria
Chargé de recherches
Fédération Française de Badminton (FFBaD)
Responsable de la commission “développement durable et citoyenneté”
Cerema
Chargé de recherches

Fiche n° 42216, créée le 13/12/2020 à 13:53 - MàJ le 09/10/2025 à 12:26

Charles Le Fouler


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Parcours

4 Jours CIC Le Plouay (#44898)
Vice-président
4 Jours CIC Le Plouay (PLOUAY CYCLISME ORGANISATION)
Assistant de développement
Raid Golfe du Morbihan
Responsable du village exposant
Football Club de Plouay
Organisation et création d’un tournoi de tennis-ballon

Fiche n° 54902, créée le 19/09/2025 à 15:58 - MàJ le 09/10/2025 à 12:17

Claude Koestner


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Parcours

CIC
Directeur général délégué
BECM Banque Européenne Crédit Mutuel
Président du directoire
CIC
Directeur général adjoint
CIC Est
Directeur général

Fiche n° 52280, créée le 11/09/2024 à 16:50 - MàJ le 09/10/2025 à 12:18

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Table ronde « Quel rôle pour les entreprises dans le développement du sport associatif ? » le 14/10 - ©  Seb Lascoux