Think Sport CIC 2025 : « 2025 et 2026 marquent la fragilité du soutien au sport » (Thierry Teboul, Afdas)
« Dans cette période trouble s’il en est, le sport a plus que besoin d’un projet politique à même de faire le récit d’un new deal autour de son utilité économique et sociale. Un projet qui institutionnalise définitivement l’énoncé selon lequel efficacité sociale peut rimer avec efficacité économique. Personne ne conteste l’impact sociétal du sport, mais beaucoup persistent à considérer que le prix à payer reste trop élevé », déclare Thierry Teboul
Directeur général @ Afdas
, directeur général de l’Afdas
Assurance Formation des Activités du Spectacle.
Partenaire emploi-formation des professionnels des secteurs de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication, des…
, le 14/10/2025.
Il s’exprime en ouverture de la neuvième édition de Think Sport CIC, événement organisé par News Tank avec, comme partenaire majeur, le Crédit Industriel et Commercial
Activité : réseau de banques
Création : 1859
Président : Daniel Baal
Directeur général : Eric CharpentierDirecteur général délégué : Claude Koestner
Clients (2024) : 5,7 millions ( 4,5 millions…
(CIC), au Musée national de la Marine (Paris 16e). Une journée placée sous le thème « Sport de demain : quelles responsabilités pour les entreprises ? ».
« Les années 2025 et 2026 marquent la fragilité du sport en matière de soutien. Pour un opérateur comme l’Afdas
• OPCO (opérateur de compétences) des secteurs de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication, des télécommunications, du sport, du tourisme, des loisirs et du…
, la capacité à convaincre sur la nécessité d’investir dans les compétences clés s’est profondément altérée une fois le rideau baissé le 08/09/2024. Les années 2025 et 2026 témoignent aussi de la nécessité de réinventer le sport dans toutes ses dimensions et au-delà, car force est de constater que sous la contrainte économique de plus en plus forte et devant la faible performance d’un discours positiviste, il devient urgent de fabriquer un autre récit autour du secteur. Ce récit doit ancrer le sport au cœur de nouvelles transactions sociales, de nouvelles transactions économiques et de nouvelles transactions politiques », indique Thierry Teboul dans son intervention, dont News Tank reproduit ci-dessous l’essentiel du propos.
« Le sport doit démontrer, sur le terrain de la gestion, du marketing ou des ressources humaines, qu’il est tout autant respectable et responsable qu’un autre secteur » (Thierry Teboul, Afdas)
Jeux Olympiques
2024, évidemment, qui ont démontré s’il le fallait la force et la puissance des sports, de tous les sports, quels qu’ils soient, pour fédérer un monde qui se fracture tous les jours un peu plus.
Les années 2025 et 2026 marquent la fragilité du sport en matière de soutien. Pour un opérateur comme l’Afdas, la capacité à convaincre sur la nécessité d’investir dans les compétences clés s’est profondément altérée une fois le rideau baissé le 08/09/2024. Les années 2025 et 2026 témoignent aussi de la nécessité de réinventer le sport dans toutes ses dimensions et au-delà, car force est de constater que sous la contrainte économique de plus en plus forte et que devant la faible performance d’un discours positiviste, il devient urgent de fabriquer un autre récit autour du secteur. Ce récit doit ancrer le sport au cœur de nouvelles transactions sociales, de nouvelles transactions économiques et de nouvelles transactions politiques
En préparant cette introduction m’est revenu cet adage désormais célèbre de Montesquieu dans l’Esprit des Lois, qui dit la chose suivante : « Le commerce guérit des préjugés destructeurs et c’est presque une règle générale que, partout où il y a des mœurs douces, il y a du commerce ; et que partout où il y a du commerce, il y a des mœurs douces. Qu’on ne s’étonne donc point si nos mœurs sont moins féroces qu’elles ne l’étaient autrefois. Le commerce a fait que la connaissance des mœurs de toutes les nations a pénétré partout : on les a comparées entre elles, et il en a résulté de grands biens. On peut dire que les lois du commerce perfectionnent les mœurs, par la même raison que ces mêmes lois perdent les mœurs. Le commerce corrompt les mœurs pures : c’était le sujet des plaintes de Platon. Il polit et adoucit les mœurs barbares, comme nous le voyons tous les jours. L’effet naturel du commerce est de porter à la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes. »
Faire le récit d’un new deal autour de l’utilité économique et sociale »Partout, où il y aurait des mœurs douces, il y aurait donc du commerce. Et partout où il y aurait du commerce il y aurait donc des mœurs douces. Si l’on remplace le mot commerce par le mot sport, est-ce que l’adage de Montesquieu tient encore ? À l’évidence, oui, y compris avec les limites exprimées par Montesquieu un peu plus loin dans son texte. Et pourquoi cette homologie tient-elle ? Sans doute parce qu’elle rend conciliable et compatible le volet social (celui des mœurs) et le volet économique (celui du commerce) au sein d’un même projet politique. Et dans cette période trouble s’il en est, le sport a plus que besoin d’un projet politique à même de faire le récit d’un new deal autour de l’utilité économique et sociale.
Ce projet doit institutionnaliser définitivement l’énoncé selon lequel efficacité sociale peut rimer avec efficacité économique. Personne ne conteste l’impact sociétal du sport : son impact sur la santé physique ou la santé mentale, sur la cohésion sociale ou sur la douceur des mœurs qu’il peut cultiver, si on oublie tous les débordements, violences et discriminations dans certaines arènes. Débordements, violences et discriminations qu’il conviendra un jour aussi d’éradiquer pour renforcer la crédibilité du discours. Personne ne conteste l’impact sociétal du sport, mais beaucoup persistent à considérer que le prix à payer pour cela reste trop élevé.
Une professionnalisation du discours, des actes, et des acteurs »Bien sûr, on avance sur la démonstration, grâce notamment à des travaux d’objectivation, comme celui conduit par les partenaires de la branche professionnelle du sport qui a promu un premier ratio dont on voit bien qu’il performe : ”1€ investi dans le sport, 13€ économisés pour la société”. Un ratio devenu un slogan. Et ce slogan, il faut continuer à le faire vivre, à le nourrir et à le documenter. Pour ce faire, je propose trois pistes :
- Une professionnalisation du discours, tout d’abord, qui permette définitivement de ne plus considérer une dépense dans le champ du sport comme une charge, mais bien comme un investissement. Sur ce terrain didactique, le sport doit incontestablement muscler son jeu ;
- Une professionnalisation des actes, ensuite. Le sport doit démontrer, notamment sur le terrain de la gestion, du marketing ou des ressources humaines, qu’il est tout aussi respectable et responsable qu’un autre secteur de l’économie, en cela qu’il s’inscrit dans un cadre normatif ;
- Une professionnalisation des acteurs enfin, notamment sur le terrain du management. Le terme peut rebuter dans le sport comme il rebute dans d’autres secteurs, sans doute car il a été confisqué par un monde économique frappé d’orthodoxie éloignée des pratiques de gouvernance comme celles du sport.
Cela justifie-t-il de laisser en friche la professionnalisation des acteurs sur le sujet ? Probablement pas. Car il en va, in fine :
- De la rentabilisation des investissements opérés au cours des dernières années sur le terrain de l’emploi et de l’amélioration de sa qualité ;
- De l’attractivité et de la fidélisation des talents dans nos secteurs ;
- De la remobilisation des acteurs sur des sujets cruciaux, qu’il s’agisse des acteurs politiques, nationaux comme territoriaux, comme des acteurs économiques.
Thierry Teboul, directeur général de l’Afdas, le 14/10/2025
Parcours
Directeur général
Délégué régional Île-de-France
Directeur
Directeur des études post-bac+2
Activités pédagogiques
Enseignant
Directeur des études socio-économiques
Conseil en création d’entreprises
Établissement & diplôme
DEA en Sciences politiques
Maîtrise d’économie mention internationale
Fiche n° 2996, créée le 10/03/2014 à 12:16 - MàJ le 14/10/2025 à 10:03
Afdas
• OPCO (opérateur de compétences) des secteurs de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication, des télécommunications, du sport, du tourisme, des loisirs et du divertissement. Il propose à ses publics entreprises et particuliers, un accompagnement de proximité, de conseil et d’expertise dans l’ingénierie et le financement de leurs projets de formation.
• Missions :
- accompagner le développement de l’alternance,
- accompagner les entreprises dans le développement de la formation et particulièrement les TPE - PME,
- accompagner les branches professionnelles dans le développement de certifications et l’observation de l’emploi,
- accompagner les mutations économiques,
• développer l’accès à la formation pour les publics spécifiques (intermittents du spectacle, artistes-auteurs)
Chiffres-clés 2024 :
• 737 M€ de fonds gérés
• 54 000 contrats d’alternance
• Directeur général : Thierry Teboul, depuis le 01/09/2013
• Président : Isabelle Gentilhomme
• Vice-présidente : René Fontanarava
• Contact : Céline Surget, agence CorioLink
Tél. : 01 44 78 39 01
Catégorie : Instances
Adresse du siège
66 Rue StendhalParis
75020 Paris France
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Fiche n° 11873, créée le 18/03/2021 à 15:21 - MàJ le 14/10/2025 à 10:27