Think Football 2019 : « International, digital et anti-piratage sont nos priorités » (D. Quillot, LFP)
« Le développement international, le digital et la lutte contre le piratage sont nos trois priorités pour 2019. Nous avons mené beaucoup d’actions pour nous développer en Chine, nous devons en faire de même aux Etats-Unis, en Afrique et en Inde qui sont des marchés prioritaires pour nous », déclare Didier Quillot, directeur général exécutif de la LFP
Ligue de Football Professionnel, association qui gère les compétitions professionnelles françaises (Ligue 1 Uber Eats, Ligue 2 BKT)
, dans le cadre de Think Football 2019, organisée par News Tank à l’INSEEC U. Sport (Paris XVe), le 07/02/2019.
Didier Quillot est intervenu, en français et en anglais, lors du rendez-vous final de cette journée de conférences et de réflexion en compagnie des représentants de deux autres grandes ligues européennes :
• Christian Seifert, directeur général de la DFL
Deutsche Fußball Liga, Ligue de football professionnel allemande.
et président du WLF
World Leagues Forum, association qui représente les Ligues de football professionnel au niveau mondial. Rebaptisée World Leagues Association le 27/03/2024.
.
• Martina Olivas, directrice adjointe du développement international de LaLiga
Ligue espagnole de football professionnel
.
« 2018 a été marqué par deux événements majeurs : le premier, c’est la victoire des Bleus à la Coupe du monde en Russie (15/07/2018) et le second, c’est la réussite de l’appel d’offres des droits TV domestiques 2020-2024 (29/05/2018). L’amélioration objective de la qualité de notre Championnat, la tension compétitive entre les diffuseurs, la sophistication de l’appel d’offres, le choix du timing et la confiance des présidents de clubs sont les cinq éléments qui ont permis le succès de cet appel d’offres », souligne Didier Quillot.
« Une visibilité inédite et exceptionnelle pour le football français » (D. Quillot, LFP Ligue de Football Professionnel, association qui gère les compétitions professionnelles françaises (Ligue 1 Uber Eats, Ligue 2 BKT) )
- « J’entends beaucoup parler de Javier Tebas (président de LaLiga Ligue espagnole de football professionnel ), c’est dommage qu’il ne soit pas venu, on aurait pu parler de l’endettement des clubs espagnols.
- 2018 a été marqué par deux événements majeurs pour le football français. Le premier, c’est la Coupe du monde remportée par l’équipe de France en Russie. On ne peut que se réjouir de cette victoire qui démontre la qualité de nos centres de formation et de nos pôles espoirs.
- Le deuxième événement majeur, qui concerne cette fois-ci davantage la LFP Ligue de Football Professionnel, association qui gère les compétitions professionnelles françaises (Ligue 1 Uber Eats, Ligue 2 BKT) , c’est la réussite de l’appel d’offres pour les droits TV domestiques 2020-2024. Ces droits ont été attribués pour un montant supérieur à 1,2 Md€ par saison (Ligue 1 Conforama 1ère division française de football professionnel (20 clubs). Conforama (distribution d’ameublement et électroménager), partenaire naming 2017-2020 (7 M€ par saison). et Domino’s Ligue 2 Deuxième division française (20 clubs) ; contrat de sponsoring titre avec Domino’s Pizza France pour 2016-2020 ) soit près de 4,9 milliards sur quatre ans.
- C’est un résultat qui offre une visibilité inédite et exceptionnelle au football français et nous permet de rattraper notre retard, au niveau des droits TV domestiques, sur nos voisins européens, exceptée la Premier League Ligue professionnelle qui gère la Premier League, la 1ère division professionnelle anglaise (20 clubs). qui est une ligue hors-sol. Nous sommes désormais au même niveau que l’Allemagne ou l’Espagne. En ce qui concerne la deuxième division, nous sommes mêmes au deuxième rang européen, derrière la Premiership. »
« J’ai bien fait de ne pas écouter ceux qui me disaient d’attendre pour l’appel d’offres »
- « Cinq raisons expliquent ce succès :
- l’amélioration objective de la qualité de notre championnat :
- les affluences sont en hausse, le taux de remplissage de nos stades atteint désormais 75 %, nous sommes loin des 92 % de la Bundesliga Première division allemande (18 clubs). ou des 98 % de la Premier League Ligue professionnelle qui gère la Premier League, la 1ère division professionnelle anglaise (20 clubs). , mais nous progressons chaque saison.
- l’amélioration de la qualité des pelouses, les clubs et la Ligue ont fait un effort important en ce sens.
- l’amélioration de nos infrastructures avec des enceintes rénovées.
- l’arrivée ou l’émergence de stars comme Neymar, Mbappé (Paris Saint-Germain), Mario Balotelli (OGC Nice, puis Olympique de Marseille), Luiz Gustavo, (Olympique de Marseille) ou Memphis Depay (Olympique Lyonnais). Le football c’est l’industrie de l’entertainment et qui dit entertainment dit stars.
- la tension compétitive. Nous avons réussi avec Mathieu Ficot (directeur droits média production et international de la LFP), que je remercie chaleureusement, à créer cette tension compétitive en faisant venir de nouveaux acteurs comme Mediapro ou Free que personne n’a vu venir.
- la sophistication de notre appel d’offres, avec un mécanisme d’enchères séquentielles. Certains ont qualifié notre appel d’offres de “diabolique” , je le qualifie de “sophistiqué” .
- Le choix du timing. Comme le disait l’un de mes anciens patrons à Orange “timing is everything” . J’ai bien fait de ne pas écouter ceux qui me disaient d’attendre, ils se reconnaîtront, car ne je pense pas qu’on aurait eu le même résultat si on avait retardé notre appel d’offres.
- la confiance des présidents de clubs. Ils ont su être discrets, ce qui n’est pas la qualité première du football professionnel français. »
- l’amélioration objective de la qualité de notre championnat :
« Nous travaillons d’arrache-pied, chaque jour, avec beIN pour améliorer la valeur de nos droits internationaux »
- « Désormais il nous faut regarder vers l’avenir, préparer le futur et fixer des priorités. Nous avons fixé trois priorités à la Ligue pour 2019 :
- La première c’est le développement à l’international. Nous sommes très en retard en matière des droits TV internationaux. Nous travaillons d’arrache-pied, tous les jours avec notre distributeur, beIN, pour améliorer la valeur de ces droits. Cela passe par l’ouverture de bureaux à l’étranger, comme le fait remarquablement LaLiga Ligue espagnole de football professionnel et comme nous l’avons fait en Chine, par l’organisation du Trophée des Champions en Chine, par l’animation de la communauté digitale, par la signature d’accords avec des diffuseurs comme CCTV qui est l’équivalent de France Télévisions en Chine, ou PPTV qui est leader sur le marché de la télévision payante en Chine, par la programmation de matches à 13 heures, comme nous l’avons fait l’année dernière et comme nous allons le refaire d’ici la fin de la saison.
- Ce que l’on a fait en Chine, il faut qu’on le refasse dans tous nos pays ou zones prioritaires qui sont les États-Unis, puisque désormais plusieurs propriétaires de clubs de Ligue 1 sont américains, l’Afrique, une zone francophone avec qui nos clubs ont des liens culturels, et l’Inde, où Olivier Jaubert était il y a quinze jours. »
« Nous allons lancer une plateforme OTT internationale d’ici fin 2019 »
- « Nous allons lancer une plateforme OTT Over-the-top internationale, d’ici fin 2019, j’espère pour le début de la saison 2019-20. Il faut augmenter l’exposition à l’internationale de la Ligue 1, cela passe par un accès à nos images, à nos archives. Cette plateforme viendra compléter la chaîne YouTube de la Ligue 1 qui compte plus d'1,5 million d’abonnés.
- La deuxième priorité, c’est le digital. Comme toutes les industries, le football est impacté par le digital et par les changements de mode de consommation. Les millenials « Enfants du millénaire » ou « Génération Y » : désigne, selon les définitions, les personnes nées entre les années 1980 et la fin des années 1990. Ce groupe social est principalement caractéris… ne regardent plus un match en direct de la première à la 90e minute. Ils font ce qu’on appelle du “snacking” (consommation de contenus au format court), c’est pour cela que notre lot digital, acquis par Free, c’est vendu aussi cher (50 M€/an).
- Le snacking, les SVOD (Services Vidéo à la Demande), les réseaux sociaux, les podcasts, les expériences immersives avec la réalité virtuelle, déforment le modèle économique actuel basé largement sur la diffusion en direct. A quelle vitesse cela va évoluer ? Je ne le sais pas, mais ce sont des changements de consommation que nous ne pouvons ignorer.
- Il faut donc adapter nos contenus. Il faut évidemment des contenus en direct, mais aussi du contenu froid pendant la semaine sous toutes ses formes : articles, statistiques, créations animées et bien sûr vidéos. La vidéo nous a permis de franchir un cap significatif dans l’engagement de nos fans sur toutes nos plateformes. Nous avons augmenté nos audiences sur le web de 40 % en 2018 par rapport à 2017. Plus de 50 % de notre trafic est désormais sur le mobile contre 30 % en 2017.
- Nous avons désormais plus de 7,5 millions d’abonnés sur les trois plateformes Facebook, Twitter et Instagram. »
« On a signé un partenariat stratégique avec Microsoft sur le digital »
- « On a signé un partenariat stratégique avec Microsoft, on va refaire l’entièreté de nos plateformes digitales. Il n’y aura plus un seul site mais un “site-mère” LFP avec des “sites-filles” pour chacune des compétitions : Ligue 1, Ligue 2 et Coupe de la Ligue. On a recruté près d’une dizaine de personnes dans une newsroom pour produire du contenu dédié pour chacune des compétitions.
- Dernier enjeu lié au digital, c’est le CRM (gestion de la relation client) et le datamining (exploration de données). On va pouvoir envoyer du contenu personnalisé aux fans, en liaison avec les clubs. Tous nos clubs ne sont pas au même niveau en matière de transformation digitale, notre ambition c’est que l’ensemble des clubs grandissent dans ce domaine.
- On considère qu’il y a une dizaine de millions d’hardcore fans de football en France, qui disent regarder ou pratiquer du football chaque semaine. Ce sont ces fans que nous voulons adresser avec nos clubs d’ici les trois prochaines années.
- La troisième et dernière priorité pour 2019 c’est la lutte contre le piratage des contenus sportifs. J’ai été auditionné par le Sénat il y a quinze jours à ce sujet, sujet dont on ne parle pas assez. Il faut qu’on mène une lutte à la fois technologique et judiciaire qui ne peut être gagnée sans l’aide du législateur. »
« Il n’y a pas de fatalité dans la lutte contre le piratage »
- « Je dis ça pour le football professionnel car il est le premier impacté, mais pas uniquement, c’est l’ensemble du sport et du sport amateur qui est concerné. Via les mécanismes de solidarité, il y a chaque année 38 M€ qui sont reversés au sport amateur (Taxe Buffet) et 20 M€ au football amateur (conventions LFP Ligue de Football Professionnel, association qui gère les compétitions professionnelles françaises (Ligue 1 Uber Eats, Ligue 2 BKT) -FFF Fédération Française de Football ). Tout ça va augmenter de plus de 60 % à partir de 2020, il y aura donc près de 100 M€ qui vont être reversé au sport amateur.
- C’est très facile de pirater un match de football aujourd’hui, vu qu’il n’y a pas cette notion de temporalité, d’immédiateté dans les blocages de site. La destruction de valeur économique liée au piratage est de 500 M€ par an selon un diffuseur (Canal+). Nous avons répertorié, pour la saison 2017-18, 250 liens pirates en moyenne par match dont 1 700 liens pour le Top 5 de nos matches dont 12 % via Facebook.
- Il n’y a pas de fatalité à ne pas réussir à gagner cette lutte. Les Anglais, les Portugais ont mis en place des actions à la fois législatives et judiciaires qui permettent aux ayants droit et aux diffuseurs de bloquer en temps réel des sites pirates.
- 2018 a été une bonne année et nous avons fixé nos priorités pour 2019. On compte sur nos clubs français encore qualifiés en Coupes d’Europe, le Paris Saint-Germain, l’Olympique Lyonnais et le Stade Rennais, car pour développer nos droits TV internationaux, nous avons aussi besoin que nos clubs performent sur la scène européenne. »
Didier Quillot, directeur général exécutif de la LFP Ligue de Football Professionnel, association qui gère les compétitions professionnelles françaises (Ligue 1 Uber Eats, Ligue 2 BKT) , lors de Think Football 2019
Parcours
CEO
Membre de la commission des compétitions interclubs / Club Competitions Committee Member
Directeur général exécutif
Administrateur
Président-directeur général
Président du directoire
Responsable de l’activité mobiles et de la direction commerciale France
Membre du conseil d’administration
Président-directeur général France
Directeur général
Directeur général
Fiche n° 16531, créée le 11/03/2016 à 11:20 - MàJ le 22/07/2021 à 17:46
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