FFR / élections : « Nous allons casser les codes en mettant en place un plan Marshall » (D. Codorniou)
« Nous allons casser les codes en mettant en place un plan Marshall (en référence au programme de reconstruction de l’Europe proposé en 1947 par le secrétaire d’État américain aux Affaires étrangères George Marshall) afin d’aller chercher des financements au profit d’infrastructures en grande difficulté. Il faut frapper à la porte des collectivités et de l’État. (…) En clair, ce plan Marshall s’apparente à un contrat entre la Fédération et les collectivités, dans le but de lever une centaine de millions sur les quatre prochaines années, ce qui représente entre 60 et 80 % des financements de ce projet. Des présidents et chefs d’entreprises, avec qui je discute de ce plan, pensent même que nous allons réussir à lever bien plus que 100 M€. C’est notre ambition », déclare Didier Codorniou
Maire @ Ville de Gruissan
Joueur professionnel de rugby de 1972 à 1994 (31 sélections en équipe de France entre 1979 et 1985)
, maire de Gruissan (Aude), vice-président de la Région Occitanie et candidat à la présidence de la Fédération Française de Rugby
Création : 1919
Clubs : 1 889
Licenciés : • 324 326 en mai 2023Effectifs : 180 salariésChiffre d’affaires• 2021-22 : 137,413 M€• 2020-21 : 95,9 M€• 2019-20 : 102 M€• 2018-19 : 102,51 M€Résultat…
, à News Tank le 12/09/2024.
L’assemblée générale élective de la FFR
Fédération Française de Rugby
pour la période 2024-2028 est prévue le samedi 19/10/2024. Didier Codorniou (liste ”100 % rugby”) sera opposé à Florian Grill
Président @ Fédération Française de Rugby (FFR)
Formation : HEC (1986-1988)
, président sortant (en poste depuis le 14/06/2023), qui a officialisé sa candidature (liste ”Ovale Ensemble”) le 19/07/2024.
« Si je suis élu président de la FFR
Création : 1919
Clubs : 1 889
Licenciés : • 324 326 en mai 2023Effectifs : 180 salariésChiffre d’affaires• 2021-22 : 137,413 M€• 2020-21 : 95,9 M€• 2019-20 : 102 M€• 2018-19 : 102,51 M€Résultat…
, ma première mission sera d’aller rencontrer le nouveau ministre des Sports (Gil Avérous, nommé le 21/09/2024), celui de l’Économie (Antoine Armand) et celle en charge des territoires (Dominique Faure, ministre déléguée, chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité) pour leur présenter notre plan, leur dire que nous avons besoin de l’État et de l’ANS
Agence nationale du Sport, créée le 24/04/2019.
Groupement d’intérêt public qui a deux missions principales :
• La haute performance.
• Le développement des pratiques
, mais aussi des régions qui ont la gérance des fonds européens », indique l’ex-international tricolore (31 sélections en équipe de France de rugby à XV entre 1979 et 1985).
Projet fédéral, finances, rugby amateur, équipe de France, Stade de France, affaires judiciaires, Le Coq Sportif
Activité : équipementier sportif
Création : 1882
Actionnaire principal : holding d’investissement suisse Airesis (78 %), depuis 2005
Filiales : France, Espagne/Portugal, Grande-Bretagne et…
: le candidat Didier Codorniou répond aux questions de News Tank.
« L’attractivité marketing et économique de la FFR est abîmée » (D. Codorniou)
Qu’est-ce qui vous a décidé à faire campagne pour la présidence de la FFR ?
« Ma passion pour le rugby. Je vis le rugby au quotidien, je ne me suis jamais arrêté. J’ai commencé à 8 ans et terminé ma carrière de joueur à 36 ans. J’ai joué 20 ans au plus haut niveau. Je suis devenu maire (de Gruissan) il y a 25 ans, une commune qui dispose d’un club de rugby qui évolue aujourd’hui en Fédérale 1. Je me suis toujours intéressé au rugby. J’ai eu envie de rendre au rugby tout ce qu’il m’a donné.
Votre liste comporte des membres de la gouvernance Laporte…
(Il coupe). Autant que celle de Florian Grill, et peut-être moins que la sienne. J’ai pris une équipe renouvelée, avec des hommes et des femmes qui me ressemblent, libres et aux compétences plurielles : rugby bien sûr, mais aussi finances, gestion d’entreprises, institution, collectivités, etc. Tout ce qui fait la vie d’une Fédération.
En tant que candidat à la présidence de la Fédération Française de Rugby (FFR), j'ai le plaisir de vous dévoiler aujourd'hui la liste complète de mes colistiers. 🇫🇷 🏈
— Didier Codorniou - 100% Rugby (@codorugby2024) 19 juillet 2024
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Ensemble, réenchantons le rugby ! ✨#ffr #colistiers #rugby #sport #france pic.twitter.com/I7xLCdhwTp
Avec tout ce qui s’est passé récemment dans le monde du rugby, avez-vous envisagé de vous retirer de cette campagne ?
Une fois que j’ai pris l’engagement, je fonce »Non. Une fois que j’ai pris l’engagement, je fonce. Je suis un homme qui aime relever les défis. À 66 ans, j’ai connu plusieurs mandats. J’ai une grande expérience dans le mouvement sportif en tant que président d’une commission des sports. J’ai une grande expertise dans les finances puisque j’étais président de la commission des finances de la région Occitanie. J’ai une expérience du monde de l’entreprise, puisque j’ai travaillé dans le secteur bancaire et aussi chez adidas Activité : équipementier sportif Marques : adidas, Reebok (fitness) Création : 1924 (le 18/08/1949 sous le nom adidas)CEO : Bjørn GuldenEffectif (2023) : 59 030 salariésChiffre… et Le Coq Sportif en tant que cadre commercial. C’est toute cette expérience que je veux apporter au rugby.
Comment aller chercher de l’argent alors que la tendance est plutôt aux économies dans les dépenses publiques ?
Nous allons casser les codes en mettant en place un plan Marshall afin d’aller chercher des financements au profit d’infrastructures en grande difficulté.
Il faut frapper à la porte des collectivités et de l’État. Si je suis élu président de la FFR, ma première mission sera d’aller rencontrer le nouveau ministre des Sports (Gil Avérous, nommé le 21/09/2024), celui de l’Économie (Antoine Armand) et celle en charge des territoires (Dominique Faure, ministre déléguée, chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité) pour leur présenter notre plan, leur dire que nous avons besoin de l’État et de l’ANS Structure juridique : GIP (Groupement d’Intérêt Public)Date de création : 24/04/2019Président : Michel CadotDirecteur général : Frédéric SanaurManager général de la Haute Performance : Claude… , mais aussi des régions qui ont la gérance des fonds européens (entre 200 et 300 M€ pour chaque région).
Un plan d’infrastructures
La Fédération Française de Rugby et l’Agence Nationale du Sport présentent un plan de financement d’infrastructures afin « d’accompagner les collectivités dans l’investissement des infrastructures…
est déjà lancé entre la FFR et l’ANS…
Oui, des plans limités à 50 000 euros. C’est déjà très intéressant. Il existe également des fonds avec l’État, comme le fonds Vert qui séduit des entreprises qui s’engagent dans une démarche plus durable, à l’image de TotalEnergies, devenu partenaire de la FFR. Je connais beaucoup d’entreprises nationales et internationales qui sont intéressées pour s’inscrire dans cette démarche. Par ailleurs, les communes, quand elles sont propriétaires des installations, investissent mais pas toujours assez.
En clair, ce plan Marshall s’apparente à un contrat entre la Fédération et les collectivités, dans le but de lever une centaine de millions sur les quatre prochaines années, ce qui représente entre 60 et 80 % des financements de ce plan. Des présidents et chefs d’entreprises, avec qui j’en discute, pensent même que nous allons réussir à lever bien plus que 100 M€. C’est notre ambition.
En tant que vice-président de la région chargé de l’économie bleue, nous avons levé des fonds à deux reprises : 1 milliard d’euros dans le cadre du plan État-Région et 386 M€ sur le littoral. Je connais donc très bien ces sujets qui sont d’ailleurs peu mobilisés au niveau de la Fédération.
Votre expérience politique vous paraît-elle être un plus dans le cadre de ce plan Marshall ?
Oui, c’est un plus considérable puisque je connais le chemin de cette contractualisation et je sais ce qu’investissent les collectivités sur les équipements structurants.
Ne craignez-vous que les affaires récentes autour du monde du rugby rendent les contributeurs, publics ou privés, plus frileux dans leurs investissements ?
Le président sortant fait grandement peur lorsqu’il annonce que la Fédération est en faillite »Je dirais plutôt que c’est le président sortant qui fait grandement peur, notamment lorsqu’il annonce que la Fédération est en faillite. Mais aussi dans le cadre des négociations menées avec les partenaires, comme par exemple la GMF Activités : assureur, solutions d’épargne et de crédit Création : 1934 (Garantie Mutuelle des Fonctionnaires) Actionnariat : propriété du groupe Covéa (MAAF, MMA, GMF, Fidelia, etc.) DG : Jérôme… , un partenaire historique de la FFR qui a quitté la Fédération. Quand un partenaire de plus de 40 ans s’en va, cela démontre qu’il y a un problème dans la capacité à mener des négociations.
Orange Secteur d’activité : télécommunications Création : 1994 (rachat par France Télécom en 2000) Siège opérationnel : Arcueil (France) Zone d’activité : 26 pays en Europe, en Afrique et au… risque aussi de partir (le groupe n’est plus un partenaire de la FFR à ce jour). Il y a plus de partenaires historiques qui partent et moins de nouveaux qui entrent. Résultat : l’attractivité marketing et économique de la FFR est abîmée et il y a un manque de 3,5 M€ dus aux départs de partenaires.
Vous n’êtes donc pas inquiets pour les comptes de la Fédération, dont les représentants actuels annoncent une perte opérationnelle de 40 M€ sur deux ans ?
S’il y a autant d’argent de trésorerie, on ne peut pas parler de faillite »Sur les comptes, il y a 50 M€ de fonds propres et 68 M€ de trésorerie (en 2022-23). Les actifs immobiliers représentent pratiquement 110 M€. Lorsque la FFR dit (à L’Équipe) que les chiffres que l’on donne ne sont pas bons, c’est faux. S’il y a autant d’argent en trésorerie, on ne peut pas parler de faillite.
Je m’interroge beaucoup sur le pourquoi de ces annonces qui fragilisent les relations avec l’écosystème économique et financier de la Fédération. Nous avons déjà rencontré des partenaires qui pourraient venir rapidement, en fonction du résultat des élections.
L’inquiétude porte davantage sur le GIE Groupement d’intérêt économique et le GIP France 2023. Le GIP a réalisé 43 M€ de bénéfices alors que le GIE est en perte de 34 M€. Il sera intéressant de voir la position de l’État sur le déficit structurel du GIE.
J’attache une grande importance à la démocratie. J’ai trouvé désagréable que lors du congrès de Poitiers (juillet 2024), il n’y ait que 15,9 % des présidents présents. Sur ces 15,9 %, seuls 8 % ont voté le budget pour 2024-25. Il faut remettre de l’ordre et faire en sorte que la parole circule.
Laurent Gabbanini a quitté son poste de DG de la FFR, laissant sa place à Jérémie Lecha
Directeur général @ Fédération Française de Rugby (FFR)
, un dirigeant au profil davantage financier. Validez-vous ce choix pour diriger les opérations d’une Fédération ?
Ce que je souhaite, c’est la décentralisation, la déconcentration, la planification et l’innovation »
J’ai rencontré un certain nombre d’acteurs des différentes équipes de la FFR, mais aussi des anciens directeurs généraux et des secrétaires généraux. Je crois savoir qu’il y a actuellement des fragilités RH à Marcoussis (siège de la FFR), avec des personnes arrêtées ou mises à disponibilité. La FFR est une belle entreprise, qui génère 130 M€ de chiffre d’affaires et gère 170 agents. Mais la Fédération est très recentrée sur Marcoussis. Ce que je souhaite, c’est la décentralisation, la déconcentration, la planification et l’innovation.
Quel est votre position concernant la concession du Stade de France ?
Il ne faut pas détourner le sujet du Stade France en disant que l’équipe de France ira jouer en province »Lors d’un premier déjeuner avec Florian Grill, nous nous sommes dit plusieurs choses. D’une part qu’il y aurait un pacte de non-agression pendant la campagne. Je vous laisse vous faire votre propre opinion sur ce qu’il est devenu… D’autre part, qu’il me partagerait des informations sur World Rugby Objet : Fédération internationale de rugby à XV et à VII Date de création : 1886 Siège : Dublin (Rép. d’Irlande) Fédérations membres : 105 (+ 18 fédérations associées, soit 123 pays)Président … et la concession du Stade de France. À ce jour, je n’ai jamais eu de retour de sa part. Je lui ai écrit sur le sujet mais il m’a donné une réponse sibylline.
Le Stade de France est un sujet structurant pour la Fédération, pour les finances, pour l’attractivité et pour le rayonnement. Il ne faut pas détourner le sujet du Stade France en disant que l’équipe de France ira jouer en province. Le stade de France est capital pour l’économie de la Fédération.
Je ne connais pas le sujet dans la mesure où c’est l’État qui a lancé l’appel d’offres, pas plus que je ne connais les engagements des deux concurrents, les équilibres et ce qu’ils proposent. Mais il faut effectivement que les recettes soient supérieures à celles qui étaient proposées jusqu’à présent.
Que comptez-vous faire du plan d’infrastructures du Stade Raoul-Montbrand de 35 M€
Le Département de la Seine-Saint-Denis présente son plan de développement visant « à soutenir et développer la pratique du rugby » sur son territoire à l’occasion de la signature d’une convention de…
prévu par la gouvernance Laporte ?
C’est un projet qui date de l’ancienne mandature. Cela a été lancé et voté. Il va donc falloir que l’on puisse utiliser ce stade, notamment en y décentralisant du personnel. Mais effectivement ce n’est pas l’option la plus efficace qu’ait porté une fédération. Je regrette depuis 30 ans que la Fédération ne soit pas propriétaire de son propre stade. Mais aujourd’hui, c’est trop compliqué avec les finances de la FFR. Nous avons le Stade de France. C’est le dossier prioritaire.
Depuis son élection, Florian Grill met en avant le projet de ”Fédération à mission.” Que vous évoque ce statut ?
Il ne faut pas négliger ou diluer le XV »Je ne comprends pas trop cette démarche, dans la mesure où une Fédération est déjà à mission. C’est son statut dans le cadre de la délégation de service public. C’est donc juridiquement impossible. Par contre, je suis pour des actions qui restaurent les vraies valeurs du rugby. L’inclusion, le rugby pour tous, le sport santé et la lutte contre les addictions sont autant de pistes à explorer et mettre en œuvre… Mais il ne faut pas que la conséquence soit de négliger ou de diluer le XV.
Dans le rugby, les fondamentaux sont basés sur le XV, qui se meurt aujourd’hui. 1 900 clubs existaient au moment de l’avènement du rugby professionnel, qui s’est d’ailleurs bien structuré et est aujourd’hui attractif à l’international. Mais aujourd’hui, il y a 1 130 clubs de rugby à XV amateur. 800 clubs ont disparu.
Le rugby à 7 ou à 5 sont des pistes intéressantes, mais pas prioritaires »Parmi les restants, il y a 540 clubs cadets et 650 clubs juniors. Si nous n’arrêtons pas cette spirale descendante, dans 3-4 ans le rugby amateur sera en grande difficulté et nous ne pourrons plus former les jeunes. Il y a 3 540 terrains de rugby en France. Sur ce total, seuls 20 % ont été rénovés après 1995 (pelouse, vestiaires, etc.). Le monde amateur du rugby à XV est en grande fragilité.
Le rugby féminin est une piste très intéressante et représente 45 000 licenciées. Les catégories cadet et junior sont en train de bien se structurer, mais les championnats domestiques ne sont pas encore de haut niveau.
Le rugby à 7 ou à 5 sont également des pistes intéressantes, mais pas prioritaires.
Vous ne croyez donc pas au développement du rugby à 7, qui vient de remporter une médaille d’or aux JO Jeux Olympiques de Paris 2024 Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. et dont les championnats en France et à l’international se structurent ?
Si, j’y crois. J’ai eu la chance de jouer le premier tournoi international à Hong Kong donc je sais de quoi je parle. Mais le président sortant nous dit un jour que le rugby à 7, je le cite, ”est un gouffre financier”, et lorsqu’on est médaillé d’or, il est est merveilleux. Il faut être cohérent.
C’est une superbe discipline notamment pour les jeunes qui ont souvent joué à XV, qui sont universitaires et qui n’ont pas envie de se déplacer avec un club. Mais le rugby à 7 doit permettre à ces joueurs de revenir vers le XV. D’ailleurs, tout le monde ne peut pas jouer au 7. La discipline ne correspond pas à toutes les morphologies, là où le XV le permet davantage.
Comment remédier au manque de représentativité de la France dans les instances internationales ?
On ne peut pas ne pas être dans les instances internationales. Il y a des manques incroyables et cela dure depuis des années. Il est important que demain nous puissions rentrer dans les commissions de World Rugby.
J’ai appris qu’Abdelatif Benazzi, qui avait disparu des radars depuis plus d’un an, allait faire campagne pour la présidence de la Fédération internationale. Avoir une candidature française est important, mais il faut ne faut pas oublier de respecter les électeurs qui votent le 19/10/2024. Nous sommes en train d’écrire un courrier pour positionner également des personnes de notre liste afin qu’elles intègrent des commissions de World Rugby. C’est essentiel.
Que pensez-vous de la présence de fonds d’investissement dans le rugby, comme CVC Capital Partners Activité : Private equity (capital-investissement) Création : 1981 Siège social : Luxembourg. 24 bureaux dans le monde Siège social France : 49 avenue de l’Opéra, 75002 Paris Actionnariat : CVC… qui est actionnaire de Six Nations Rugby Activité : société commerciale détentrice des droits du Tournoi des 6 Nations et de la sélection des British & Irish Lions Création : 2004 CEO : Tom Harrison Actionnariat : 1/7e pour le fonds… ?
Après notre élection, nous allons organiser les assises nationales du rugby, et ce genre de sujet y sera traité. Ces sujets sont trop importants pour être traités trop rapidement. Ces assises se dérouleront sur quatre mois : nous allons traiter avec les clubs l’ensemble des dossiers (les fonds, les partenaires, le rugby amateur, l’arbitrage, les problèmes de santé, la laïcité, etc.). Cela donnera lieu à la rédaction commune d’un livre bleu et des résolutions seront votées à l’assemblée générale de 2025.
Concernant CVC, je suis favorable à travailler davantage sur la répartition des recettes.
Nous sommes passés d’une Coupe du monde 2023 pleine d’enthousiasme à un été 2024 de drames qui ont touché le monde du rugby. Qu’est-ce que cela vous évoque ?
La Maison France est aujourd’hui très abîmée »Il faut restaurer la confiance et l’autorité. Il y a eu des failles dans l’organisation des tournées en Argentine et en Afrique du Sud. On s’aperçoit qu’il manquait un chef de liaison, un directeur de tournée et un vice-président. J’ai fait une dizaine de tournées dans ma carrière donc je sais de quoi je parle, et j’ai aussi été manager des moins de 20 ans. Je mesure la difficulté d’encadrer, mais il nous faut du personnel dédié à ces déplacements.
Pour l’heure, attendons que la justice se prononce. Il faut faire très attention, car la maison France est aujourd’hui très abîmée. 73 % des Français en ont une image dégradée. Tout est fragile dans notre société. La communication peut être dangereuse. Il faut avoir une certaine retenue, attendre que la justice se prononce, puis régler les affaires avec force et autorité. Il faut qu’il y ait des sanctions graduées et financières.
Sur l’encadrement, un entraîneur national est fait pour entraîner son équipe, pas forcément pour la manager. Là aussi, le poste a été supprimé. Il faudra donc le rétablir et permettre au sélectionneur de rester concentrer sur le sportif. Il faut se poser les bonnes questions. Pourquoi, depuis le début de l’histoire de la Coupe du monde, nous n’avons jamais été champions du monde ? En 2019, nous avions donné tous les moyens à l’équipe de France pour y parvenir : finances, encadrement, disponibilité des joueurs… et on n’y est pas arrivés. Il faut que l’on soit beaucoup plus sérieux, pragmatiques et concentrés sur tous les détails.
Vous souhaitiez évoquer le cas du Coq Sportif…
Le PDG du Coq Sportif a demandé à plusieurs reprises une rencontre avec Florian Grill, sans retour de sa part »Ayant travaillé à la fois chez adidas et au Coq Sportif, je m’étonne que pour régler un problème d’arriérés de paiement, la Fédération, délégataire du service public, demande la liquidation judiciaire de la marque Le Coq Sportif, un groupe industriel français.
Une telle liquidation aurait des conséquences sociales importantes. On parle de 400 emplois directs et de 1 000 emplois indirects en France. Je comprends la nécessité de respecter les contrats et notamment les paiements dus à la Fédération, mais pas sous cette forme-là. La FFR aurait très bien pu activer la GAPD (Garantie à Première Demande) lorsqu’il était encore temps.
Le Coq Sportif a tout de même bénéficié d’un prêt de 2,9 M€ de la part du COJOP Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 Paris 2024 pour financer l’approvisionnement des tenues du comité pour les Jeux, alors que l’équipementier a remporté l’appel d’offres il y a quatre ans…
Oui, la situation inquiète. Mais il ne faut pas la régler de cette manière.
On regrette qu’il n’y ait jamais eu de concertation avec la FFR. Le PDG du Coq Sportif (Marc-Henri Beausire) a demandé à plusieurs reprises une rencontre avec Florian Grill, sans retour de sa part.
Quelles relations entretenez-vous avec la LNR • Activité : instance d’organisation, de contrôle, de développement, de gestion de promotion du rugby professionnel, d’aide et de conseil aux clubs. Elle organise, gère et réglemente le Top 14 et… ?
Nous devons nous poser les bonnes questions au sujet de la Nationale »J’ai de très bonnes relations avec René Bouscatel
Président @ Ligue Nationale de Rugby (LNR)
(président de la LNR), qui est un ami. La Ligue et la Fédération doivent travailler main dans la main. Nous devons réussir à travailler sur le sujet de la Nationale, plus professionnelle, et la Nationale 2, l’intermédiaire, afin de réfléchir ensemble sur un modèle économique qui n’existe pas aujourd’hui.
Il pourrait y avoir des investissements dans une structure afin de faire en sorte que la Nationale soit plus attractive et plus aidée financièrement. La situation de certains clubs est fragilisée. Certains d’entre eux ont d’ailleurs déposé le bilan. Nous devons nous poser les bonnes questions au sujet de la Nationale. »
« On ne peut que trouver étrange qu’à chaque échéance électorale de la FFR, un candidat subisse une dénonciation médiatique sur des affaires judiciaires » (D. Codorniou)
Quelle est votre réaction face aux affaires judiciaires vous concernant qui ont été révélées par L’Équipe le vendredi 13/09/2024 ?
« Il y a deux affaires distinctes, la première concerne l’attribution d’un marché public et l’exploitation d’un parc nautique à Gruissan. La seconde concerne le décès d’un enfant après un accident de manège en 2018. Dans cette terrible affaire, le procureur a demandé un non-lieu.
Tout observateur de la vie publique connait l’étendue et le poids de l’exercice des responsabilités pour le maire que je suis, qui exerce son mandat avec rigueur, dans le respect des règles, sans jamais fuir ses responsabilités. Tout ce qui se passe sur le territoire est susceptible de rejaillir. J’ai toujours assumé les devoirs de cette fonction. J’ai aussi la chance d’être accompagné par une équipe avec qui je travaille en toute confiance depuis presque 25 ans. Être maire est une fabuleuse aventure. Mes concitoyens m’ont fait confiance et me l’ont renouvelée. C’est aussi à eux que je dois des comptes.
Je tiens à souligner que les deux dossiers n’ont aucun lien avec le rugby et je m’étonne que l’on en fasse justement écho lors d’une campagne fédérale. Vous comprendrez que je ne suis pas commentateur du travail de la justice. Je respecte l’institution et j’ai confiance en elle et dans sa capacité à faire rapidement toute la lumière nécessaire. Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai toujours respecté et fait respecter les règles qui s’imposent dans tout domaine. Je suis un maire soucieux de l’efficacité de l’action publique et je suis rigoureux quant à l’utilisation de ses deniers. Je n’ai donc rien à craindre de l’un ou l’autre, de ces dossiers.
On ne peut que trouver étrange qu’à chaque échéance électorale de la FFR, un candidat subisse une dénonciation médiatique sur des affaires judiciaires. En 2020, il y a eu des gardes à vue quelques jours avant le scrutin, rebelote en 2023 le jour de l’ouverture du vote de la consultation ! On connaît la ficelle. Quand un journaliste a accès à un dossier complet, il faut bien qu’il ait été produit par quelqu’un.
Mon adversaire fréquente des cercles de réflexion et d’affaires, installés dans notre belle capitale. Je ne crois pas trop aux coïncidences. Je crois plus à l’alignement des intérêts. »
Didier Codorniou, à News Tank le 13/09/2024
Didier Codorniou
Maire @ Ville de Gruissan
Joueur professionnel de rugby de 1972 à 1994 (31 sélections en équipe de France entre 1979 et 1985)
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Conseiller régional
Fiche n° 51603, créée le 17/05/2024 à 12:35 - MàJ le 25/09/2024 à 10:38
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