Cyclisme : « Après 2024, nous avons notre phare, les Championnats du monde UCI 2027 » (M. Callot, FFC)
« Amélie Oudéa-Castéra
• ENA (2002-2004)
Administration publique
• ESSEC Business School (1999-2001)
Master of Business Administration
• Université Panthéon Sorbonne (Paris I) (1999-2001)
Maîtrise de droit
, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, a eu l’occasion à plusieurs reprises de dire aux fédérations qu’elles devaient penser à l’après 2024, prendre des engagements, porter des projets. Elle a tout à fait raison. Pour nous, le plus compliqué est fait : nous avons notre phare après 2024, avec les Championnats du monde UCI
Union cycliste internationale
toutes disciplines 2027 », déclare Michel Callot
Trésorier @ Comité national olympique et sportif français (CNOSF) • Président @ Fédération Française de Cyclisme (FFC)
Formation :
• 1993 : ESA Grenoble, MSTCF / DESCF Comptabilité Finance
, président de la Fédération Française de Cyclisme
Activité : Fédération française de cyclisme sur route, de VTT, de cyclisme sur piste, de cyclo-cross, de BMX, de cyclisme en salle, de vélo couché, de Free Style Park et de polo véloCréation …
, à News Tank le 27/03/2023.
« Ces Mondiaux regrouperont l’ensemble des disciplines du cyclisme, de la route au BMX en passant par la piste et le VTT, y compris le paracyclisme… soit 19 disciplines au total », précise-t-il. 200 nations représentées. 3 500 athlètes.
Ces Championnats du monde de cyclisme UCI 2027 auront donc lieu en Haute-Savoie (FRA) du 11 au 26/09/2027. L’Union Cycliste Internationale en a attribué l’organisation à la France le 22/09/2022. Une décision à l’unanimité, malgré un dossier rival néerlandais. La dernière édition en France (beaucoup moins complète) remonte à l’an 2000 : c’était à Plouay (Morbihan).
« J’ai eu beaucoup de chance, moi, d’être dans une fédération au sein de laquelle l’événementiel représente quelque chose de très important. Le message, en amont des Jeux de Paris 2024
Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
, n’a pas été assez appuyé en direction des fédérations et c’est dommage car nous avons été un peu livrés à nous-mêmes », indique Michel Callot.
« Le COJO Paris 2024
Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
a certes proposé plein de dispositifs aux fédérations, mais avec un accompagnement qui est venu s’ajouter à un quotidien déjà très chargé. C’est peut-être là, et notamment pendant le mandat précédent (2017-2021, sous la présidence de Denis Masseglia
Président d’honneur @ Comité national olympique et sportif français (CNOSF)
• Agrégé de sciences physiques
• International d’aviron en 1969, 1970, 1974• Champion de France 1969, 1980 et…
) que le CNOSF
Comité National Olympique et Sportif Français
n’a sans doute pas été assez visionnaire dans son rôle de catalyseur vers les fédérations pour les Jeux et l’après-Jeux », ajoute le président de la FFC
Fédération Française de Cyclisme
qui répond aux questions de News Tank.
« La FFC a un vrai intérêt à militer pour une société qui soit “plus vélo” car on peut comme l’Angleterre développer en même temps la pratique du vélo et le sport cycliste » (M. Callot, FFC)
Si des fédérations peuvent craindre une dépression post-JO Jeux Olympiques , ce n’est pas le cas de la FFC Fédération Française de Cyclisme qui a les Championnats du monde 2027 en Haute-Savoie à préparer ?
L’avantage des Championnats du monde UCI toutes disciplines 2027, c’est qu’en termes de projection fédérale, 2027 nous permet de cocher un spectre très large de sujets.
D’abord, c’est un deuxième horizon sportif presqu’aussi important que 2024 pour nos cyclistes, nos championnes et nos champions. On l’a vu un peu en 2022 : quand on performe sur des Championnats du monde à domicile, on crée un engouement pour son sport qui est très fort. En 2027, nous allons avoir une concentration d’événements au même endroit, avec une présence médiatique importante.
La performance de nos athlètes en 2027, nous en avons besoin. Donc après 2024, le gros objectif c’est 2027, plus encore que 2028 (Jeux Olympiques de Los Angeles).
Deuxième case cochée, c’est l’accélérateur dans notre structuration événementielle. Cela renvoie au sujet de la filiale commerciale. Comment mieux traiter le champ événementiel dans notre Fédération, non pas sur le plan technique -ça, on sait le faire-, mais au niveau de la valorisation des événements. Comment aussi créer davantage de retours financiers vers la FFC et pour nourrir le projet associatif.
Un levier pour promouvoir toutes nos politiques sociétales »Troisième case, vraiment essentielle : avoir un levier pour promouvoir, de manière accélérée, toutes les politiques sociétales que nous essayons d’activer autour du vélo. C’est toujours plus simple lorsqu’on a un endroit qui catalyse l’attention et vers lequel on peut faire converger ces politiques.
Quatrième case : essayer, dans la foulée de 2024, d’avoir une dynamique avec les comités régionaux, départementaux et les clubs, qui soit fédératrice au-delà du quotidien. Avec en plus cette particularité : en 2027, nous aurons 19 disciplines, ce qui va nous permettre de mettre en lumière celles qu’on ne voit jamais, ou celles émergentes comme par exemple le pump track, le gravel, le e-Cycling. Certaines disciplines sont très confidentielles et 2027 va nous aider à les faire connaître (exemple : cyclisme en salle, polo-vélo…)
“Les Jeux, c’est super, mais en quoi allons-nous être concernés ?” , m’ont demandé les salariés de la FFC »Si on se remet quelques années en arrière, j’ai un marqueur en tête, c’est le retour de Lima (au Pérou, où Paris a obtenu l’organisation des Jeux de 2024 le 13/09/2017). J’étais alors un tout jeune président qui ne savait pas exactement ce qu’il faisait là, avec d’autres présidents de fédérations que je connaissais à peine. Quand je suis revenu au siège de la FFC, nos salariés ont dit : « Les Jeux, c’est super pour le sport français, mais nous, en quoi allons-nous être concernés ? »
Je me suis dit qu’ils avaient raison. Le premier sujet a donc été : comment la Fédération peut-elle être dans l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques ? Je n’en avais aucune idée en 2017, mais avec quelques présidents de fédérations, j’ai milité auprès du COJO Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. pour que son système d’organisation nous laisse une place. Cela a été un des éléments qui a conduit aux appels d’offres du COJO, les fameux EDM (Event Delivery Model / livraison des événements sportifs). Nous avons donc cheminé pour pouvoir répondre à ces EDM et pour cela, nous avons créé un consortium avec l’UCI Union cycliste internationale et ASO Amaury Sport Organisation est une entreprise créatrice et organisatrice d’événements sportifs internationaux, filiale du Groupe Amaury, groupe de médias et de sports propriétaire de L’Équipe. . Résultat : nous avons de très bonnes chances d’avoir une dizaine de salariés qui vont être embarqués dans la partie événementielle et être parmi les opérateurs des Jeux à partir du printemps 2023.
Il fallait que nous organisions un maximum de Championnats du monde »Cela m’a permis de travailler la carte de visite de la FFC. Puisque nous voulions être dans l’organisation des Jeux, il fallait que nous organisions un maximum de Championnats du monde. C’est dans cette optique qu’en 2018, j’ai rempli le panier et que nous avons eu trois Championnats du monde (piste, VTT et BMX Racing) en France en 2022.
Je n’avais évidemment pas anticipé le Covid et le fait qu’on en ait récupéré un autre avant (Championnats du monde sur piste à Roubaix en 2021), mais faire rayonner les Jeux dans notre Fédération signifie donc d’abord accentuer cette capacité événementielle. A partir de là, je me suis efforcé d’améliorer la crédibilité de la FFC dans un univers événementiel sportif un peu plus large, au-delà de nos murs, puis en direction de sphères économiques où nous n’avions aucune prise. Car nous ne faisons pas partie de ces sports où l’économie vient naturellement vers les Fédérations à travers les grands évènements.
Vous êtes-vous appuyés sur les exemples d’autres fédérations pour développer cet axe événementiel ?
J’ai regardé attentivement certains modèles, sans trouver exactement ce que j’espérais. J’ai beaucoup regardé le modèle du golf, par exemple, qui en son temps avait filialisé une partie de évènementiel, mais nous avons trop de différences pour construire quelque chose de similaire. J’ai regardé un peu d’autres exemples, je discute fréquemment avec Jean-Pierre Siutat
Vice-président @ FIBA Europe • Président @ Fédération Française de BasketBall (FFBB)
, président de la Fédération de basket
Fédération Française de Basketball
, à propos de son modèle de filialisation. J’ai aussi évoqué des enjeux fiscaux avec encore d’autres Fédérations qui ont un secteur économique fort… J’ai donc fait un benchmark pour comprendre le cheminement des autres, pour découvrir aussi les écueils à éviter…
Une carence de personnels qualifiés dans tous les domaines »
Un élément qui m’intéresse beaucoup et que j’espère reprendre d’une autre manière, c’est ce que font les organisateurs de la Coupe du monde de rugby 2023 en France Activité : Comité d’organisation de la Coupe du monde 2023 disputée en France Création : mai 2018 Forme juridique : Groupement d’intérêts public (GIP) • FFR : 5 administrateurs (62 % des… sur l’apprentissage, Campus 2023. J’ai très envie de développer un système de cette nature pour 2027 afin de répondre à une problématique majeure, à savoir la carence de personnels qualifiés dans tous les domaines en rapport avec le vélo : techniciens, éducateurs, etc. Nous pourrions donc développer un plan de formation à l’échelle nationale pour alimenter toute la filière.
L’Angleterre et les Jeux de Londres en 2012 peuvent-ils être aussi un modèle ?
L’Angleterre est assez fascinante sur un point : elle a su provoquer une pratique du cyclisme assez massive. Notamment avec un format de compétition que nous avons très peu chez nous : le contre-la-montre. C’est plus facile à organiser, tout le monde peut participer et c’est plus facile à vivre quand on ne fait pas partie des meilleurs, plutôt que d’être largué par un peloton. Nous essayons d’y réfléchir.
L’Angleterre avait eu une politique très volontariste en vue de 2012, notamment en mesurant le potentiel intéressant du cyclisme sur piste en termes de médailles…
Oui et cela correspond à l’organisation du sport au Royaume-Uni qui est davantage entrepreneuriale qu’associative. Ils ont fait des choix très forts en disant : là, on peut être bon et on y met les moyens !
Londres 2012 a fait des choix très forts »Les Britanniques ont fait aussi quelque chose qui marche très bien, c’est un grand départ du Tour de France (en 2007, puis en 2014). Et ils ont su capitaliser sur cet engouement populaire en faveur du vélo.
La FFC a un vrai intérêt à militer pour une société qui soit « plus vélo » car on peut comme l’Angleterre développer en même temps la pratique du vélo et le sport cycliste. Parmi tous ceux qui vont aller faire leurs courses ou aller au travail à vélo, certains vont forcément aller vers la pratique sportive ou au moins en être les promoteurs.
Vous avez la chance aujourd’hui d’avoir un outil, le vélo, qui répond aussi bien au combat contre la sédentarité et au développement de l’activité physique qu’à la nécessité de moins utiliser la voiture et d’économiser l’énergie, sans compter les bouchons, le stress, etc.
Au niveau de la communication, j’insiste chaque fois que j’en ai l’occasion sur les avantages du vélo. Et au sein de la Fédération, nous sommes nombreux à le faire.
Après, il y a des actions concrètes qui doivent nous permettre de participer à cette transformation de la société, en étant présents sur les programmes en rapport avec nos compétences.
Un enfant qui a envie de faire du vélo entraîne toute la famille »
Premier programme, « Savoir rouler à vélo ». Nous sommes le premier opérateur dans la délivrance des diplômes qui récompensent les enfants qui suivent le cycle « Savoir rouler à vélo ». Nous essayons d’être très actifs, car un enfant qui a envie de faire du vélo entraîne toute la famille. « Savoir rouler à vélo » nous offre par ailleurs une opportunité unique de professionnaliser nos clubs et nos comités départementaux. Car les heures de formation sont payées et nous avons pu mettre en place un plan de professionnalisation avec l’Agence nationale du Sport Groupement d’intérêt public créé le 24/04/2019 avec deux missions principales : la haute performance et le développement des pratiques sportives. . On en est à 87 emplois sur les 120 que nous avions prévu de créer il y a un an et demi. C’est une transformation essentielle de notre Fédération.
Deuxième levier, le sport santé. C’est évident. A la FFC, nous sommes labellisés « Maison Sport santé » et nous pouvons donc recommander une pratique sportive adaptée à chacun.
Par ailleurs, dans les Yvelines, nous avons créé deux emplois pour intervenir dans les EPHAD : on amène du matériel et ça marche très bien. On agit sur le métabolisme, mais cela permet aussi de créer des rendez-vous réguliers, ça maintient une tonicité, etc.
Des vélos, il y en a plein les déchetteries »Troisième volet : le matériel et la nécessité de lutter contre le gaspillage. Des vélos, il y en a plein les déchetteries. Nous avons entrepris un travail sur le recyclage avec des associations spécialisées. Certains clubs créent cette activité en interne. On répare et on peut ensuite doter des enfants dans les quartiers difficiles ou permettre à nos clubs d’accueillir des personnes qui voudraient faire du vélo, mais n’ont pas le matériel.
Paris a obtenu les Jeux de 2014 le 13/09/2017. A-t-on fait assez depuis ou a-t-on raté une occasion de faire davantage dans le but si souvent affiché de construire une France plus sportive ?
Ce que je ressens, c’est qu’il a une envie aujourd’hui de participer, de ne pas être en dehors de cet événement. Mais je crois que c’est maintenant qu’il ne faut pas rater le coche : il y a une attente, une envie d’accélération partout sur le territoire.
Donc, ce n’est pas trop tard ?
Ce qui pourrait être trop tard, ce sont les éléments structurants, même s’il y a eu des choses de faites, comme les 5 000 équipements de proximité. Nous sommes, à la FFC, très concernés par les pistes de pumptrack (petit parcours en boucle constitué de bosses et de virages relevés et utilisable surtout avec un BMX ou un VTT). La FFC aurait bien sûr aimé que davantage de collectivités s’emparent plus fortement des sujets de mobilité, notamment à propos de infrastructures.
50 % seulement des licenciés de la FFC pratiquent les disciplines du cyclisme traditionnel »
Savez-vous que 50 % seulement des licenciés de la FFC pratiquent les disciplines du cyclisme traditionnel ? VTT et BMX représentent pratiquement l’autre moitié ! Mais le frein terrible à la pratique sur route, c’est la sécurité. Et nous faisons face à un problème que peu de monde perçoit : les élus vont être rattrapés par le vélo à assistance électrique, car trop peu d’équipements cyclables sont prévus pour rouler à 25 ou 30 km/h. Soit la nature des usagers qui les utilisent est trop variée et c’est dangereux, soit l’architecture (croisements, entrées et sorties, etc.) n’est pas prévue pour rouler à cette vitesse-là. Les vélos à assistance électrique renforcent cette cohabitation difficile avec les autres usagers des voies cyclables, sans parler des problèmes d’entretien et de nettoyage de ces espaces.
Nous devons donc militer pour conserver également une place sur la « vraie route » afin qu’elle puisse rester un terrain de sport temporaire.
Mais pour en revenir à Paris 2024 Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. , la France va-t-elle devenir plus sportive grâce à ces Jeux ?
Cet événement et sa résonance médiatique vont obligatoirement créer de l’envie chez les jeunes, c’est sûr, et notamment une envie de sport de compétition. Car l’image projetée par les Jeux, c’est l’hyper-compétition, c’est la performance, ce n’est pas la pratique ludique du sport en vacances.
Le Mouvement sportif va devoir accueillir ces jeunes, mais nous avons nos propres limites (éducateurs, clubs) et il y a aussi le problème des équipements, notamment pour les sports en salle…
La vraie difficulté cependant sera peut-être de faire vivre cet engouement dans la durée et d’améliorer nos capacités d’accueil.
Aux Pays-Bas, tout le monde se déplace à vélo tout le temps »Dans le cyclisme, nous avons des modèles à l’étranger qui nous sautent aux yeux, comme les Pays-Bas où tout le monde se déplace à vélo tout le temps. Le cyclisme féminin est hyper-dominé par les Néerlandaises : quand on interroge ces championnes, toutes disent qu’elles faisaient 10 ou 15 kilomètres à vélo pour aller à l’école. Et en toute sécurité.
La difficulté est de convaincre l’ensemble de nos dirigeants qui sont, très naturellement, dans une logique de compétition. Mais une Nation « davantage vélo » aura un autre comportement vis-à-vis des personnes à vélo, un regard plus sympathique pour les courses cyclistes et elle va donc forcément nourrir le sport cycliste. C’est pour cela que je veux que nous soyons acteurs en la matière.
Quelles relations nouez-vous avec les collectivités territoriales pour développer le pratique cycliste ?
Nous entrons en contact avec de grandes métropoles, comme celle de Montpellier (Hérault) par exemple, pour proposer des projets globaux : il s’agit de réfléchir au vélo en songeant à tous les angles que nous avons évoqués : infrastructures bien sûr, attractivité du vélo (pumptrack, « Parcs mobi’ludiques »), mais aussi événementiel cycliste. Car mon enjeu est de raccorder la pratique du vélo au sport cycliste.
Certaines collectivités ne pensent qu’au “vélo mobilité” et oublient la partie sportive »On y ajoute la santé, le « Savoir rouler à vélo », etc. Mais certaines collectivités ne pensent qu’au « vélo mobilité » et oublient la partie sportive. C’est une erreur. Les deux sont intimement liés et les pays où ça fonctionne marchent sur leurs deux pieds.
Voyez le Danemark : un Grand Départ du Tour de France (en 2022), auquel a assisté plus d’un Danois sur deux, permet de renforcer de fait la mobilité douce.
Quel regard porte la FFC sur les nouvelles disciplines qui proposent de faire du vélo sur tous les types de chemins ou de terrains et même sur le sable, dans la neige, etc. ?
Ces nouvelles disciplines frappent à la porte en permanence. Nous venons de créer un Championnat de France d’e-Cycling, sur home trainers connectés, c’est vraiment du sport. Nous allons créer un Championnat de France de pumptrack, un Championnat de France de gravel (sur des chemins avec des vélos qui ressemblent aux vélos de route)…
Certaines disciplines ont vocation à rester réservées à des purs spécialistes, comme le polo-vélo »Certaines disciplines ont vocation à rester réservées à des purs spécialistes, comme le polo-vélo (premier sport de démonstration aux Jeux Olympiques de Londres en 1908). D’autres seront davantage en lien avec une pratique de masse, comme l’enduro, une sorte de compromis entre le cross-country et la descente. Le gravel aussi est appelé à devenir une discipline de masse.
Et vous avez des disciplines comme le BMX freestyle park, des figures avec un vélo de BMX, rentré aux Jeux lors de la précédente olympiade (2021 à Tokyo) : il a fallu créer une filière de haut niveau, un pôle France à Montpellier… Cette discipline qui nécessite des installations très particulières est une niche en termes de licenciés, mais une grande opportunité en termes d’image.
Alors aujourd’hui, la FFC est une Fédération olympique sur cinq terrains différents, avec donc cinq filières de haut niveau qui n’ont rien à voir les unes avec les autres : route, piste, VTT (Mountain Bike), BMX race et BMX freestyle park. Et à côté de ces cinq disciplines olympiques, on a cinq disciplines de haut niveau non-olympiques (trial, cyclo-cross, le VTT Descente, l’Enduro et les autres disciplines de la piste). Sans compter les pratiques émergentes.
Pour chaque discipline, la fédération délégataire doit établir les règlements, assurer la sécurité des épreuves, etc. C’est intéressant et diversité, mais cela représente beaucoup de travail.
Et allez-vous copier les Anglais en essayant de développer le contre-la-montre ?
Lorsque nous avons challengé un certain nombre de sociétés pour choisir celle qui allait devenir le bon partenaire pour notre filiale commerciale (c’est finalement l’agence Hopscotch qui a été retenue), nous avions choisi deux sujets sur lesquels nous souhaitions des opinions extérieures : gravel et contre-la-montre.
Nous avons besoin de trouver un concept novateur autour du contre-la-montre »Nous avons besoin de trouver un concept novateur autour du contre-la-montre. Organiser des compétitions très fermées ne suffira pas. J’ai donc besoin de la force créative de Hopscotch qui n’est pas un spécialiste de toutes les disciplines de notre sport, mais qui sait s’emparer d’une problématique et faire en sorte d’intéresser le public. Cela fait partie de nos projets. C’est difficile car le contre-la-montre représente un aspect très conservateur du cyclisme et il s’agit d’y apporter de la modernité.
Autre sujet qui nous intéresse : les communautés. Car pour faire certains sports, il faut rejoindre un équipement donc un club et prendre une licence. En revanche, pour faire du vélo avec des collègues et se faire plaisir, même si c’est très sportif, il suffit de créer un groupe sur WhatsApp ou Strava. L’enjeu pour nous est de nous recoller à ces communautés, pour trouver des relais en support de notre sport : c’est un enjeu très important pour la Fédération Française de Cyclisme.
Skoda, notre partenaire automobile, a développé -avec l’agence Hopscotch- un système de communautés à partir de ses concessions, « Skoda we love cycling », qui remplace le club est un exemple à bien observer
Au niveau personnel enfin, comment faites-vous pour concilier activité professionnelle (au sein du groupe Eduservices qui fédère 12 enseignes d’écoles), présidence de la FFC avec en plus la fonction de trésorier du CNOSF Comité National Olympique et Sportif Français ?
40 % de mon temps est consacré à mon travail pour Eduservices. La FFC est malgré tout mon activité principale, qui inclut d’autres mandats comme au CNOSF ou à l’UCI. Un mandat de président de Fédération, c’est court (quatre ans) et il faut beaucoup travailler si on veut peser réellement sur l’avenir de son sport. Le CNOSF est arrivé de manière anecdotique pour moi.
Brigitte Henriques m’a sollicité pour le poste de trésorier »Quand on est dans une Fédération comme celle de cyclisme qui pèse un peu dans l’univers olympique, on réfléchit à une présence dans les instances du Comité olympique. Lors de mon premier mandat, j’étais administrateur et ça me suffisait amplement. Brigitte Henriques
Chargée de mission @ Fédération Française de Football (FFF)
• Internationale française (31 sélections entre 1988 et 1997, 2 buts).• Clubs : JSF Poissy, FC Féminin Juvisy Essonne (triple championne de…
, après son élection (le 29/06/2021) m’a sollicité pour le poste de trésorier. J’ai estimé qu’intégrer le Bureau du CNOSF faisait partie de ma mission de président de fédération. Mais ça fait effectivement beaucoup de travail, heureusement porté par la passion.
En conclusion, j’aimerais dire que le message, en amont des JOP Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024, n’a pas été assez appuyé en direction des fédérations et c’est dommage car nous avons été un peu livrés à nous-mêmes. J’ai eu beaucoup de chance, moi, d’être dans une fédération au sein de laquelle l’événementiel représente quelque chose de très important. C’est ce qui nous a amené à décrocher quelque chose de solide pour l’après-2024.
Le COJO Paris 2024 a certes proposé plein de dispositifs aux fédérations, mais avec un accompagnement qui est venu s’ajouter à un quotidien déjà très chargé.
C’est peut-être là, et notamment pendant le mandat précédent (2017-2021, sous la présidence de Denis Masseglia) que le CNOSF n’a sans doute pas été assez visionnaire dans son rôle de catalyseur vers les fédérations pour les Jeux et l’après-Jeux. En même temps, personne n’avait plus l’expérience de Jeux d’été organisés en France (1900 et 1924).
L’organisation du sport en France à l’heure des Jeux est complexe avec le COJO, le CNOSF et les fédérations nationales, l’Agence nationale du Sport, le ministère, etc. La machine est-elle bien huilée ?
La dernier sujet complexe entre COJO Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. et fédérations concerne la billetterie. Je constate que beaucoup de fédérations se sont réveillées dans la douleur sur ce sujet-là. Malheureusement, c’était moins le cas sur d’autres sujets et dommage qu’on n’ait pas réussi à solliciter davantage les fédérations avant cette dernière ligne droite. Mais maintenant, nous sommes sur les rails.
C’est important car le train des Jeux va passer très vite et après… il sera passé.
Tandis que la FFC pourra alors se tourner vers 2027…
La preuve que le travail et l’abnégation amènent la réussite »Ce n’est pas que nous sommes plus malins que les autres, mais l’événementiel est un levier puissant pour notre Fédération. Nous nous sommes mis très tôt en quête de créer une étape post-2024. Personne ne nous a incités à le faire, c’est là peut-être qu’il y a un défaut… Ma quête, en 2018, était de décrocher un Championnat du monde sur route. Il n’avait plus eu lieu en France depuis Plouay en 2000. C’est un concours de circonstances qui nous a permis d’obtenir un événement beaucoup plus important, mais c’est aussi la preuve que le travail et l’abnégation amènent la réussite.
Michel Callot, président de la Fédération Française de Cyclisme, à News Tank le 27/03/2023
La Fédération Française de Cyclisme, la fédération de tous les cyclismes
👀 La Fédération de tous les cyclismes 🚴♂️ pour une France 🇫🇷 de tous les vélos 🔥
— FFC (@FFCyclisme) 20 mars 2023
La Fédération Française de Cyclisme en 2 minutes ⏲️ pic.twitter.com/WUUPy8WN1H
Michel Callot
Trésorier @ Comité national olympique et sportif français (CNOSF)
Président @ Fédération Française de Cyclisme (FFC)
Formation :
• 1993 : ESA Grenoble, MSTCF / DESCF Comptabilité Finance
Consulter la fiche dans l‘annuaire
Parcours
Directeur de l’enseigne nationale IPAC Bachelor Factory
Directeur général
Président du comité Rhône Alpes de Cyclisme
Président Tremplin Sport Formation (Ex établissement public CREPS Rhône-Alpes)
Fiche n° 21858, créée le 13/03/2017 à 11:52 - MàJ le 27/07/2021 à 07:08
Fédération Française de Cyclisme (FFC)
Activité : Fédération française de cyclisme sur route, de VTT, de cyclisme sur piste, de cyclo-cross, de BMX, de cyclisme en salle, de vélo couché, de Free Style Park et de polo vélo
Création : 1881
Président : Michel Callot
Licenciés (2023) : 107 900
Budget (2022) : 26 M€
• Budget prévisionnel 2023 : 21 M€
Agence marketing : In Yellow
Société commerciale : France Vélo Événements, créée avec Hopscotch en 2023
Partenaires Institutionnels :
• Ministère des Sports
• Agence Nationale du Sport
• Le Centre National des Sports de la Défense
Partenaire majeur :
• CIC (banque) : 2019-2029
Partenaires officiels :
• Alé (textile cyclisme) : 2014-2024
• Look (matériel et équipement de cyclisme)
• Skoda (automobile) : depuis 2014
• SKF (roulement mécanique)
• FACOM ( matériel d’outillage)
• CB (solutions de paiement)
Fournisseurs officiels :
• Bürstner (caravanes)
• Corima (roues)
• Punch Power (compléments alimentaires)
• AMP VISUAL TV (audiovisuel)
• Nöliö (plateforme de planification d’entraînement)
Fournisseurs techniques :
• Elite (matériel vélo)
• La Maurienne (tourisme)
• Kronos (mécanique de précision)
• Vitabri (ameublement d’extérieur)
• Eldera (textile) : partenaire textile hors-course des équipes de France, depuis 2020
• Eona (laboratoire)
• Poggio (fabricant de compresseurs)
Partenaires médias :
• RMC
• France Télévisions
• Eurosport
• Direct velo
Partenaires événementiels :
• GSF (propreté) : depuis 2012
• FDJ (loterie, jeux d’argent, paris sportifs)
• Willis Towers Watson (assurances)
• Laboratoires Fenioux (santé)
Catégorie : Instances
Adresse du siège
Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines
1, rue Laurent Fignon
78180 Montigny-le-Bretonneux France
Consulter la fiche dans l‘annuaire
Fiche n° 4777, créée le 02/03/2017 à 11:28 - MàJ le 13/11/2024 à 11:04
© News Tank Sport - 2024 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »