Exclusif« Il y a un besoin d’homogénéisation entre la DNCG et le fair-play financier de l’UEFA » (J-M. Aulas)
« Je ne sais pas si ce sont uniquement les règles de la DNCG
Direction Nationale du Contrôle de Gestion
qui doivent aller vers le “financial fair-play” de l’UEFA
Union des Associations Européennes de Football
ou si ce sont celles du “financial fair-play” qui doivent converger vers celles de la DNCG, mais ce que je sais, c’est qu’il y a un besoin d’homogénéisation, et l’opportunité se présente en ce moment de pouvoir accélérer le process », affirme Jean-Michel Aulas
Président @ Ligue féminine de football professionnel • Vice-président délégué @ Fédération Française de Football (FFF)
• Officier de la Légion d’honneur (2017)
• Officier de l’Ordre National du…
, président de l’Olympique Lyonnais
Activité : club professionnel français (sections masculine et féminine)
Partenaires premium :
• adidas (équipementier), 2010-2029 (11 M€ par an sur 2020-2025)
• Fly Emirates (compagnie…
(Ligue 1 Conforama
1ère division française de football professionnel (20 clubs). Conforama (distribution d’ameublement et électroménager), partenaire naming 2017-2020 (7 M€ par saison).
), à News Tank, le 13/06/2019.
Au lendemain du passage de son club devant la Commission de contrôle des clubs professionnels de la DNCG, Jean-Michel Aulas s’exprime sur la mission de la Direction Nationale du Contrôle de Gestion et sur la direction qu’il aimerait lui voir prendre au regard du succès du fair-play financier de l’UEFA à l’échelle européenne.
« L’UEFA a mis en place toute une série de paramètres qui n’existent pas s’agissant de la DNCG qui, elle, conformément à la mission qui est la sienne, prend en compte le fait de pouvoir terminer la saison. C’est-à-dire que quelle que soit l’origine des fonds, que ce soient des subventions, des fonds d’État ou des ressources de sponsoring surévaluées car appartenant au même groupe propriétaire du club, il n’y a plus de comptes à rendre à partir du moment où la trésorerie est là et qu’il n’y a pas de risques d’avoir une compétition qui serait faussée par l’arrêt des clubs en question », explique celui qui est également membre du comité exécutif de la FFF
Fédération Française de Football
.
« Ce serait bien qu’il y ait une convergence entre les deux systèmes de contrôle. Celui de la DNCG peut évoluer vers l’équilibre compétitif que porte le “financial fair-play” , lui-même en évolution également. Ce serait une mesure extrêmement intéressante sur le plan économique, mais aussi sur le plan du travail effectué par les clubs avec une simplification énorme. Il ne faut pas que le football français en reste à un niveau de contrôle de la trésorerie », ajoute Jean-Michel Aulas, qui répond aux questions de News Tank.
L’Olympique Lyonnais a une nouvelle fois passé l’étape de la DNCG Direction Nationale du Contrôle de Gestion sans problème, le 12/06/2019…
L’audition s’est bien passée »Notre audition devant le président de la DNCG, Jean-Marc Mickeler, et cinq membres de la commission s’est effectivement très bien passée, tant sur le fond que sur la forme.
« L’objectif premier de sa mission est de s’assurer qu’un club qui démarre une saison sportive aura les moyens financiers suffisants pour la terminer et participer ainsi à un championnat régulier, en toute équité avec les autres clubs », indique la DNCG Direction Nationale du Contrôle de Gestion pour décrire son action. Est-ce selon vous un objectif suffisant ?
C’était le fondement même de la DNCG Direction Nationale du Contrôle de Gestion que de faire en sorte que le Championnat ne puisse pas être altéré par un club éventuellement incapable de terminer la saison. Mais au fond, l’objectif devrait être aussi de faire en sorte qu’indirectement, le Championnat puisse être régulier et que l’ensemble des paramètres qui concourent à ce classement, au moins sur le plan économique et financier, soient assurés.
Jean-Marc Mickeler a évoqué, lors de la présentation du rapport annuel de la DNCG Direction Nationale du Contrôle de Gestion sur les comptes 2017-18 des clubs français, le 13/03/2019, la mise en place d’un groupe de travail pour mettre notamment en œuvre de nouveaux indicateurs financiers dans le cadre du contrôle de la DNCG, notamment les ratios dettes / fonds propres et masse salariale / revenus hors transferts. Cette évolution vous satisfait-elle ?
Le résultat d’exploitation des clubs de première division a véritablement fondu »C’est véritablement une préoccupation qui permet de prolonger la mission initiale de la DNCG, et surtout elle vient répondre à une très grande inquiétude qui est que l’année dernière, au 30/06/2018, le résultat d’exploitation des clubs de première division a véritablement fondu pour se retrouver dans le rouge.
Tout le monde est inquiet »Ce résultat d’exploitation, avant donc les opérations de transfert et les abandons de créances, a atteint un déficit de 768 M€, ce qui traduit une évolution extrêmement inquiétante, à laquelle la DNCG réfléchit, et à laquelle la Ligue Ligue de Football Professionnel, association qui gère les compétitions professionnelles françaises (Ligue 1 Uber Eats, Ligue 2 BKT) , par le biais de son conseil d’administration et plus récemment de son Assemblée générale, a souhaité apporter des réponses et surtout des anticipations. Car tout le monde est inquiet.
Les 700 clubs de 1e division en Europe ont cumulé un bénéfice de 615 M€ en 2016-17, a indiqué l'UEFA Union des Associations Européennes de Football , le 18/01/2019. Un chiffre à mettre en perspective par rapport à celui de 1,7 milliard de pertes enregistrées en 2011, année d’introduction du fair-play financier. Quelques semaines plus tard, la DNCG présentait la perte cumulée des clubs de Ligue 1 à hauteur de 176 M€. Est-ce à dire que le modèle de réglementation financière à suivre est dorénavant celui de l’UEFA, alors que l’action de la DNCG a longtemps été perçue comme un exemple pour nos voisins ?
Le financial fair-play est un sujet que je connais assez bien »Il faut revenir à l’historique du financial fair-play. C’est un sujet que je connais assez bien puisque j’ai assuré la présidence, pour le compte de l’ECA (European Club Association) Association des clubs européens , de cette commission qui a travaillé en premier lieu avec l’UEFA et avec tous les clubs européens.
Un redressement prodigieux »Vous avez raison de mettre en parallèle cette évolution, d’un déficit d’exploitation d’1,7 milliard d’euros en 2011, jusqu’à ce bénéfice de plus de 600 M€. Il y a eu un redressement prodigieux avec des règles qui ne concernent pas uniquement la trésorerie, mais aussi le résultat d’exploitation et l’équilibre compétitif.
Le fair-play financier combat les règles de subventionnement illicite de clubs »Le financial fair-play intègre dans ses règles non seulement l’obligation de faire mieux que 30 millions de déficit sur trois ans, mais il combat aussi des règles de subventionnement illicite de clubs, en particulier tous les contrats de sponsoring qui ne correspondent pas à des règles de marché, comme cela a par exemple été reproché à Manchester City Activité : club de football professionnel anglais Partenaires globaux : • Etihad Airways (compagnie aérienne) : sponsor maillot, depuis 2009-10 (20 M£ par saison) et naming du stade (depuis… (Premier League Ligue professionnelle qui gère la Premier League, la 1ère division professionnelle anglaise (20 clubs). ). Dans ce cas, l’UEFA Union des Associations Européennes de Football , par le biais de ses commissions, retraite les valeurs réelles pour que l’équilibre compétitif entre les clubs soit respecté et qu’on n’ait pas des gens qui dépensent chaque année 800 M€ pour avoir le meilleur club par rapport à des clubs qui génèrent leurs propres ressources de manière tout à fait naturelle.
La DNCG prend uniquement en compte le fait de pouvoir terminer la saison »
L’UEFA a ainsi mis en place toute une série de paramètres qui n’existent pas s’agissant de la DNCG qui, elle, conformément à la mission qui est la sienne, prend en compte le fait de pouvoir terminer la saison. C’est-à-dire que quelle que soit l’origine des fonds, que ce soient des subventions, des fonds d’État ou des ressources de sponsoring surévaluées car appartenant au même groupe propriétaire du club, il n’y a plus de comptes à rendre à partir du moment où la trésorerie est là et qu’il n’y a pas de risques d’avoir une compétition qui serait faussée par l’arrêt des clubs en question.
Quand la DNCG réfléchit à des ratios complémentaires qui vont dans le bon sens, j’applaudis à deux mains »La DNCG a un niveau de compétence extraordinaire, comme en témoigne le fait que son président Jean-Marc Mickeler
Deloitte Global Audit & Assurance CEO @ Deloitte • Président @ DNCG
ait été nommé responsable mondial du plus grand cabinet d’audit qu’est Deloitte. La question qui se pose est donc celle d’une réflexion stratégique. A un moment donné, quand la DNCG
Direction Nationale du Contrôle de Gestion
réfléchit à des ratios complémentaires qui vont dans le bon sens, j’applaudis à deux mains. En tant qu’investisseur dans le football français, en tant que membre du comex de la FFF
Fédération Française de Football
, mais aussi, sans prétention, en tant qu’expert économique et financier, mais aussi dans une fonction d’entrepreneur, j’ai toujours une grande appétence pour l’économie, l’économie de marché en particulier, et je me dis qu’il faut peut-être que la DNCG réfléchisse à quelque chose qui a fait ses preuves au niveau européen.
J’insiste pour dire que le résultat d’exploitation des clubs français est très négatif. Ce chiffre de - 768 M€ fait frémir. Si demain matin, le marché des transferts s’écroule, cela veut dire que tous les clubs français seront en difficulté et ce n’est plus alors le problème d’un club qui ne finit pas la saison car il n’en a pas les moyens, c’est le problème de l’équilibre compétitif de l’ensemble des clubs, et en macro-économie, de l’équilibre économique de l’ensemble du football professionnel français.
Aller beaucoup plus loin pour anticiper les difficultés majeures à venir dans le football français »
C’est pour cette raison que je me suis permis d’intervenir à la Ligue Ligue de Football Professionnel, association qui gère les compétitions professionnelles françaises (Ligue 1 Uber Eats, Ligue 2 BKT) (lors de l’Assemblée générale du 06/06/2019) pour dire que si on réfléchit à des mesures de prévention économique globale, et je m’adresse ici à la Ligue, mais aussi à la Fédération et au ministère des Sports, il me semble que le moment est venu d’aller beaucoup plus loin pour anticiper un certain nombre de difficultés majeures à venir dans le football français.
Du travail en double qui n’est pas cohérent ni homogène »Par ailleurs, j’ai aussi dit quelque chose qui est tout à fait patent et logique, qui est qu’aujourd’hui, les meilleurs clubs français jouent la compétition européenne. C’est paradoxal que ces clubs-là, et l’OL en fait partie puisque nous disputons pour la 23e fois de suite une Coupe d’Europe, soient soumis au “financial fair-play” et qu’on soit obligé de faire toute une série de retraitement par rapport à ce qui est déjà fait par la DNCG. Pour les équipes financières comme pour les investisseurs que je représente, c’est du travail en double qui n’est pas cohérent ni homogène.
Une convergence entre les deux systèmes de contrôle »Ce serait bien qu’il y ait une convergence entre les deux systèmes de contrôle. Celui de la DNCG peut évoluer vers l’équilibre compétitif que porte le “financial fair-play” , lui-même en évolution également. Ce serait une mesure extrêmement intéressante sur le plan économique, mais aussi sur le plan du travail effectué par les clubs avec une simplification énorme.
Il ne faut pas que le football français en reste à un niveau de contrôle de la trésorerie.
La DNCG doit aussi se préoccuper de l’équilibre compétitif »Cette saison, quand le Paris SG Activité : club de football professionnel français Bureaux administratifs : 53, avenue Emile Zola, 92100 Boulogne-Billancourt Top sponsors : • Nike (équipementier) : 20 M€ par an de 2014-15 … va jouer à Lille Activité : club de football professionnel français Régie marketing exclusive :• Sportfive : depuis 2021-22 Partenaires principaux : • New Balance (équipementier) : depuis 2016-17, 1,6 M€ par… à la 32e journée, il a 20 points d’avance. Il s’incline largement (5-1, le 14/04/2019) et de façon incroyable parce qu’il est déjà champion. La DNCG doit aussi se préoccuper de l’équilibre compétitif. Les règles du “financial fair-play” ont cet avantage de permettre d’intégrer des règles de compétitivité qui donnent à tout le monde la perspective de pouvoir gagner et de pouvoir participer à une compétition européenne.
L’excellent travail de la DNCG pourrait être prolongé par une homogénéisation avec le financial fair-play »A un moment où la LFP s’est élevée contre la réforme de la Ligue des champions, je me dis que c’est bien aussi de s’interroger sur ses propres règlements qui permettraient de faire évoluer dans le bon sens tout une série de règles qui protègent évidemment les clubs par l’excellent travail que fait la DNCG, mais qui pourrait être prolongé par une homogénéisation avec le financial fair-play.
L’opportunité se présente en ce moment de pouvoir accélérer le process »Je ne sais pas si ce sont uniquement les règles de la DNCG Direction Nationale du Contrôle de Gestion qui doivent aller vers le “financial fair-play” ou si ce sont celles du “financial fair-play” qui doivent converger vers celles de la DNCG, mais ce que je sais, et je m’en suis entretenu avec Jean-Marc Mickeler, c’est qu’il y a un besoin d’homogénéisation. L’opportunité se présente en ce moment de pouvoir accélérer le process.
Que répondez-vous à ceux qui vont vous accuser de vouloir surtout nuire au Paris SG et à l’Olympique de Marseille Activité : club de football professionnel français Partenaires majeurs : • CMA CGM (armateur de porte-conteneurs) : sponsor maillot principal, 2023-2025 • Puma (équipementier) … en proposant d’introduire au niveau national les règles du fair-play financier de l’UEFA ?
Certains critiquent cette règle mais pourquoi participent-ils alors aux compétitions de l’UEFA ? »Vous ne pouvez pas empêcher les gens qui ont des choses à se reprocher de vouloir critiquer ceux qui approchent l’économie par le bon bout, c’est-à-dire une économie de marché dans un cadre d’équilibre compétitif. Certains critiquent cette règle, mais pourquoi participent-ils alors aux compétitions de l’UEFA ? Me reprocher cela, c’est vraiment de la mauvaise foi, alors que tout le monde applaudit à deux mains les règles du “financial fair-play” .
Les droits de la Ligue des champions rapportent beaucoup plus que ceux de la Ligue 1 »D’ailleurs, les enjeux économiques au niveau européen sont déterminants pour ces clubs-là, car l’apport de l’UEFA Union des Associations Européennes de Football dans leurs ressources est considérable. Les droits de la Ligue des champions rapportent beaucoup plus que ceux de la Ligue 1. En 2017-18, le Paris SG a perçu environ 58 M€ de droits TV hexagonaux, et plus de 80 M€ au titre de sa participation à la Ligue des champions, sans aller très loin (élimination en huitième de finale).
Les investisseurs vont-ils continuer à venir s’il n’y a pas ces règles d’équilibre compétitif ? »Je suis en harmonie avec des idées qui sont des idées d’équité et d’équilibre compétitif. Comme je l’ai rappelé à Monaco (lors de la 4e Convention des clubs professionnels français, le 27/05/2019), je défends l’attractivité du football français. Croyez-vous que les investisseurs vont continuer à venir s’il n’y a pas ces règles d’équilibre compétitif ? Ils vont aller en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, des pays qui ont choisi des règles proches de celles du “financial fair-play” pour le contrôle de leurs clubs au niveau domestique.
Avez-vous eu déjà des retours auprès de vos pairs, des dirigeants de la LFP et de la FFF Fédération Française de Football sur cette idée ? Et au niveau international (ECA (European Club Association) Association des clubs européens , UEFA Union des Associations Européennes de Football ) ?
A la LFP, à la FFF et à la DNCG, mes remarques ont été saluées avec intérêt »Je n’ai pas vraiment eu encore de remarques en direct, mais j’ai lu la presse. Si celle-ci indique que cela pourrait gêner Marseille ou Paris, c’est peut-être que leurs dirigeants l’ont dit, mais pas à moi. A la LFP, à la FFF Fédération Française de Football et à la DNCG Direction Nationale du Contrôle de Gestion , mes remarques pleines de bon sens ont été saluées avec intérêt sur le plan de la finalité. S’agissant de l’appréciation des confrères concernés, je ne sais pas. Ce serait illusoire de penser que les règles en vigueur à l’UEFA, déplaisant à un certain nombre de clubs, ne soient pas appliquées en France, alors que ces mêmes clubs sont contraints de les accepter à l’échelle européenne.
L’UEFA rêve d’une harmonisation des règles de contrôle de gestion »L’UEFA rêve quant à elle d’une harmonisation dans chacun des pays des règles de contrôle de gestion. En France, la DNCG opérerait alors ce contrôle qui ne serait pas fait deux fois. Ce serait bien pour les clubs et pour les Ligues.
J’ajoute que les règles de balance compétitive permettraient aussi, dans le cadre de la réforme de la Ligue des champions notamment, de faire en sorte qu’en France en particulier les 2e, 3e du Championnat aient plus de chances de participer à la Ligue des champions.
N’y a-t-il pas un risque que le contrôle accru des clubs français, au-delà de ce peut faire aujourd’hui la DNCG, ne nuise à leur compétitivité par rapport à leurs voisins européens ?
Ce qui pénalise le championnat aujourd’hui, c’est qu’il soit à deux vitesses »Non. Ce qu’on n’avait pas dans le passé, ce sont les investisseurs, les stades, les clubs qui sont susceptibles de jouer l’Europe qui sont attractifs et qui existent aujourd’hui. Derrière le Paris SG, vous avez six clubs qui sont susceptibles de se qualifier en Coupe d’Europe. Même le RC Strasbourg Activité : club de football professionnel français Équipementier officiel : • adidas (équipementier) : 2018-2030 Partenaires principaux : • ES (énergie) : sponsor maillot principal depuis… y accède aujourd’hui grâce à la Coupe de la Ligue. Vous avez aussi neuf grands stades.
Tout cela concourt à l’attractivité du football français. Ce qui pénalise le Championnat de France aujourd’hui, c’est qu’il soit à deux vitesses. Le fait qu’il y ait un Championnat Paris SG et un autre pour la 2e place peut lasser au contraire en matière d’attractivité. Les médias commencent à le dire, du fait du risque que cela comporte en termes d’affluences dans les stades ou d’audiences TV.
Il faut permettre à tout le monde de pouvoir disposer des mêmes capacités à créer des richesses économiques réelles »Le Paris SG a fait ce qu’il fallait pour faire venir des joueurs de grand talent. Peut-être fallait-il lui laisser la possibilité de le faire au début, mais aujourd’hui, comme l’ont fait les Anglais, il faut permettre à tout le monde de pouvoir disposer des mêmes moyens, des mêmes capacités à créer des richesses économiques réelles pour pouvoir avoir une compétitivité accrue du championnat.
Dans quelle mesure peut-on encore améliorer le fair-play financier de l'UEFA Union des Associations Européennes de Football ?
Plafonner l’écart entre acquisitions et ventes sur une année à 100 M€ »L’UEFA travaille sur plusieurs choses et se préoccupe des investissements très importants sur une année. Faire en sorte qu’un club ne puisse pas dépenser 400 M€ sur des joueurs sans vendre pour au moins 300 M€. Il s’agit de plafonner l’écart entre les acquisitions et les ventes sur une même année pour un même club à 100 M€.
Mise en place d’une taxe de luxe pour les plus gros clubs à l’étude »La mise en place d’une taxe de luxe pour les plus gros clubs, qui ont à la base de l’inflation, est aussi à l’étude. Toute inflation dans les transferts induit une inflation sur le plan des salaires. On voit en France qu’il y a un gouffre et que c’est de plus en plus difficile pour Marseille ou Lyon de justifier des salaires qui soient à la hauteur de ceux du Paris SG par exemple. L’UEFA est en train de travailler sur ces choses-là.
Augmenter, abaisser ou moduler la règle du déficit de 30 M€ sur trois ans en fonction du chiffre d’affaires »L’autre aspect du travail de l’UEFA sur le sujet concerne les indicateurs sur lesquels travaillent aussi la DNCG, en particulier le ratio masse salariale / chiffre d’affaires qui inclurait ou pas les transferts, et un ratio entre fonds propres et endettement. On peut aussi imaginer une amélioration de la règle du déficit de 30 M€ sur trois ans, voir s’il faut l’augmenter, l’abaisser ou le moduler en fonction du chiffre d’affaires des clubs.
On entend souvent qu’un risque existe que le fair-play financier soit un jour remis en cause par la Cour de justice de l’Union européenne, du fait qu’il constitue un frein à la libre concurrence. Qu’en pensez-vous ?
Il y a toujours un risque »Les GAFA Google (internet) - Amazon (e-commerce) - Facebook (réseaux sociaux) - Apple (informatique) - Netflix (streaming) : ces cinq grands groupes américains issus des technologies et d’internet forment… ont été sanctionnés par la Commission Européenne car leur système de fiscalité permet quelquefois de contourner la règle. Il y a toujours un risque. Il ne semble pas très important et en tout cas l’UEFA travaille en permanence avec la Commission européenne pour trouver des règles qui soient conformes tant à la liberté d’entreprendre qu’à la liberté de circulation des flux financiers, puisque c’est de cela dont on parle.
Mais il faut toutefois parfois aussi décortiquer les choses. J’ai lu que le Tribunal Arbitral du sport, qui est l’instance suprême des sujets sportifs à Lausanne (SUI), avait contredit l’UEFA sur le sujet du contrôle des comptes du Paris Saint-Germain. Or la décision a porté non sur le fond, mais sur la forme, pour une question de délai.
Économiquement, condamner le « financial fair-play » serait difficile à justifier »Je n’ai pas de décision contraignante du TAS sur le fond qui vienne corroborer l’idée selon laquelle la Commission Européenne ou Bruxelles pourrait condamner le “financial fair-play” . Économiquement, je pense que cela serait difficile à justifier.
Avez-vous en tête d’autres pistes qui permettraient à tous les clubs, de votre point de vue, de lutter à armes égales ?
Les règles de plafonnement des masses salariales permettent de contrôler les choses d’une autre manière »Bien sur. La règle du “financial fair-play” a été pensée par d’éminents spécialistes, mais vous avez dans des compétitions plus fermées, notamment aux États-Unis, des règles de plafonnement des masses salariales qui permettent de contrôler les choses d’une autre manière. Mais pour le coup, je pense que la Commission européenne le sanctionnerait vraiment de manière spontanée.
Il faut que les Ligues domestiques instaurent cette balance compétitive »Il faut que les Ligues domestiques instaurent cette balance compétitive, qu’elles trouvent les critères qui font que l’équité soit permanente, soit sur le plan de l’investissement, soit sur le plan de la participation ou de l’origine des capitaux, soit via des indices de performance qui permettent de mesurer le rapport entre la performance sportive et l’investissement qui est octroyé.
Mesurer une sorte de ROI sportif »Si, pour avoir des résultats sportifs, et non pas uniquement économiques, il vous faut dépenser 50 ou 100 fois plus que d’autres, il peut y avoir des règles qui permettent de mesurer cela. Une sorte de ROI Return On Investment, retour sur investissement ou taux de rendement du capital investi. Ratio financier qui désigne le montant d’argent gagné ou perdu par rapport à la somme initialement investie. sportif par exemple. Ce sont des pistes de recherche, qui sont aussi à l’étude, je le suppose, à l’UEFA.
Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais, à News Tank, le 13/06/2019
Jean-Michel Aulas
Président @ Ligue féminine de football professionnel
Vice-président délégué @ Fédération Française de Football (FFF)
• Officier de la Légion d’honneur (2017)
• Officier de l’Ordre National du Mérite (2012)
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Parcours
Président
Vice-président délégué
Président d’honneur
Représentant de la FFF au conseil d’administration
Membre de la Professional Women’s Task Force
Président fondateur non exécutif
Président de la commission du football féminin
Membre du comité exécutif
Membre du comité exécutif
Président
Vice-président
Président du collège des clubs de Ligue 1
Fondateur et président
Vice-président
Membre de la commission stratégique
Vice-président, chargé de l’économie et des relations institutionnelles, politiques et internationales
Président
Fiche n° 1729, créée le 11/02/2014 à 15:35 - MàJ le 30/09/2024 à 13:07
Olympique Lyonnais (OL)
Activité : club professionnel français (sections masculine et féminine)
Partenaires premium :
• adidas (équipementier), 2010-2029 (11 M€ par an sur 2020-2025)
• Fly Emirates (compagnie aérienne) : sponsor maillot principal et d’entraînement, 2020-2025
Partenaires majeurs, équipe masculine :
• Staffmatch (intérim) : sponsor short, 2023-2026
• Groupama Rhône-Alpes Auvergne (assurances)
• MG Motor (automobile) : sponsor manche, 2021-2027
• Aushopping (centre commercial)
Partenaires officiels, équipe masculine :
• ComAve (e-commerce)
• Betclic (paris sportifs) : 2023-2026
• Free (télécommunications) : depuis 2024-25
• Stanley (outillage) : en 2024-25
Fournisseurs officiels, équipe masculine :
• Chapoutier (vins)
• Izac (prêt-à-porter) : habilleur officiel, 2022-2024
• Coca-Cola (boissons), partenaire fondateur Parc OL
• Pernod Ricard (vins et spiritueux)
• McDonald’s (restauration rapide) : 2015-2027
• Caisse d’Épargne Rhône Alpes (banque) : depuis 2012-13, jusqu’en 2022-23
• EA Sports FC (éditeur de jeux vidéo) : depuis 2005-06
• 123 Pare Brise (pare-brise) : 2022-2025
• Driveco (bornes de recharge pour véhicules éléctriques)
• Mascot (vêtements de travail)
• Sorare (fantasy league)
Horloger joallier officiel :
• Maier
Radio officielle :
• Radio Scoop
Partenaires premium, équipe féminine :
• adidas (équipementier)
• Mastercard (solutions de paiement) : sponsor maillot principal en D1 Arkema depuis 2020-21
Partenaires majeurs, équipe féminine :
• Stal Participations (travaux publics) : depuis 2019
• bymycar.fr (automobile)
• Vicat (matériaux de construction) : sponsor dos de maillot, jusqu’en 2029-30
• Idéal Pneu (pneumatiques) : depuis 2021-22, sponsor pocket pour 2022-2026
• Keolis (transport public)
• SOS Malus (assurance conducteur)
• DataSolution (agence) : sponsor dos de maillot, 2023-2026
Partenaires officiels, équipe féminine :
• EA Sports FC (jeu vidéo)
• McDonald’s (restauration rapide) : depuis 2015
• Herbalife (nutrition), depuis 2019-20
• Crédit Agricole Centre Est (banque)
• Sorare (fantasy league)
• Maier (joailler)
Équipementier de l’OL Academy :
• adidas
Partenaires majeurs OL Academy (centre de formation) :
• Clairefontaine (papeterie) : sponsor maillot principal
• alila (promoteur immobilier)
Partenaire officiel Groupama OL Academy :
• Groupe IGS (formation)
Groupama OL Training Center (centre d’entraînement) :
• Groupama Rhône-Alpes Auvergne (assurances) : nameur
Nameur stade :
• Groupama Rhône-Alpes Auvergne (assurances) : Groupama Stadium, 2017-2025, entre 5 et 7 M€ par saison
Agence marketing exclusive :
• Sportfive : 1997-2029
Catégorie : Clubs Professionnels
Adresse du siège
10 avenue Simone Veil69150 Décines-Charpieu France
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Fiche n° 1148, créée le 06/02/2014 à 18:33 - MàJ le 21/11/2024 à 15:42
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