Quelle part du budget du Longines Paris Eiffel Jumping est apportée par les sponsors ?

L’organisateur du circuit mondial s’attend à ce que chaque organisateur local aille commercialiser son événement »

Le budget de l’événement est de plus de 4 millions d’euros dont 50 % au moins issus du sponsoring. Nous n’avons pas de système de royalties comme la majorité des épreuves du circuit. L’événement parisien est co-produit avec Jan Tops et le Global Champions Tour. Je reste maîtresse de la communication en France et je m’appuie sur leur réseau pour le reste du monde. Les autres revenus (billetterie, ventes de restaurants, commercialisation) sont développés des deux côtés, mais la majorité est de notre fait. L’organisateur du circuit mondial s’attend à ce que chaque organisateur local aille commercialiser son événement.

Quelle est votre marge de manœuvre pour attirer des sponsors ? 

Possibilité d'être apporteur d’affaires au niveau mondial »

Je négocie au nom de l’épreuve parisienne uniquement, mais je peux proposer à un sponsor un contrat au niveau mondial et devenir ainsi apporteur d’affaires. Avec Longines, on discute par exemple depuis longtemps. Gucci et Longines étaient à l’origine tous les deux sponsors de l’épreuve avant que l’on trouve un terrain d’entente et que Longines prenne le naming de l’événement. Longines est désormais notre partenaire majeur au niveau local, mais sponsorise aussi le circuit mondial.

Quel argumentaire donnez-vous aux sponsors non endémiques pour les attirer ? 

Un écrin de quatre hectares sur le Champ de Mars »

Le Longines Paris Eiffel Jumping occupe un écrin de quatre hectares sur le Champ de Mars, en face de la Tour Eiffel, à Paris pendant cinq jours (03 au 07/07/2019). Un cadre qui est l’un de nos premiers arguments pour attirer des marques et qui participe à la qualité de l’événement, une sorte de Roland-Garros équestre. C’est en tout cas notre positionnement.

On est inscrit sur le circuit le plus attractif de notre sport »

On est inscrit sur le circuit le plus attractif de notre sport, avec les meilleurs cavaliers et le plus gros prize money, un circuit qui passe par les plus grandes capitales économiques (Mexico, Shanghai, Doha, etc.), où sont basés les plus grands acteurs économiques. La visibilité offerte pour les sponsors peut être mondiale. La communauté qui nous suit l’est. On attire ainsi des sponsors qui ne sont pas forcément issus du milieu équestre.

La diffusion de l’événement via RMC Sport Activité : bouquet de chaînes TV payantes Création : 03/07/2018 (dénommé SFR Sport auparavant) Actionnariat : propriété d’Altice France Directeur général : Karim Nedjari Bouquet : six… et les chaînes Eurosport Secteurs d’activité : groupe de TV sportive payante, multimédia Création : 1989 Siège social : Issy-les-Moulineaux (France) Actionnariat : Warner Bros. DiscoveryDiffusion : - Eurosport 1 … à l’international participe aussi à son rayonnement. La possibilité de mener des opérations de relations publiques, de s’offrir une table dans notre restaurant éphémère en bord de piste, face à la Tour Eiffel, attire également des partenaires.

Attirer des marques des secteurs de la beauté et des cosmétiques »

Avec six épreuves équestres par jour, je peux offrir à certains sponsors un package incluant une remise de prix pour une enveloppe plus accessible. J’essaye désormais d’attirer des marques de beauté et de cosmétiques dont l’univers onirique et la cible correspondent au monde équestre. Le secteur bancaire est aussi visé car les valeurs et les clients drainés par notre compétition font partie de leur cible. 

Comment avez-vous innové ces derniers temps pour satisfaire ces partenaires, en termes de nouveaux espaces (village), de nouvelles visibilités, etc. ?

Un village pour enfants dont s’occupe Massimo Dutti »

J’ai choisi d’ajouter à l’épreuve des valeurs artistiques et culturelles. Par exemple, chaque année, l’affiche de la compétition est créée par un artiste différent. On a aussi lancé un village pour enfants dont s’occupe la marque Massimo Dutti. Cela lui permet de mettre en avant sa gamme enfant, en plus d’avoir son pop-up store sur le site.

La compétition s’engage aussi au niveau social »

La compétition s’engage aussi au niveau social. On invite les jeunes d’une école d’équitation de Seine-Saint-Denis sur site pour assister à la compétition. On donne accès gratuitement à un village avec de nombreuses animations (Animations pour enfants, poney club, voltige, tir à l’arc, œuvres participatives) aux spectateurs, ce qui a un coût que les sponsors supportent indirectement. On s’engage aussi auprès d’associations comme ELA, Imagine for Margo ou Envol qui font venir leurs ambassadeurs sur site. Mettre en place toutes ces activités participe à créer de la valeur autour de cet événement, une valeur dont les sponsors bénéficient.

Utiliser des voitures électriques de votre partenaire Renault, est-ce une proposition « verte » de votre part ou une demande de la marque ? Comment co-construit-on un événement éco-responsable et durable ?

On se concentre sur des efforts simples, mais faisables »

L’événement se veut éco-responsable, dans la mesure du possible, car on reste un évènement éphémère. On fait notre maximum dans les prestations pour respecter cela. Avec nos prestataires restauration Newrest et Lenôtre, on met en place une règle de « no more plastic » (plus de plastique). On dédie une journée à la biodiversité et on se sert au maximum des circuits courts, des produits du terroir dans notre restaurant éphémère avec le chef étoilé Frédéric Anton. On encourage enfin le « no waste » (zéro déchet). Tout ce qui n’est pas consommé est redistribué. On se concentre sur des efforts simples, mais faisables.

Pour Renault, il s’agit d’une décision co-latérale pour essayer au maximum de réduire notre empreinte. Cela permet aussi au groupe automobile de proposer « Renault Mobility » , son application de partage de voiture lancé l’an dernier sur l’événement et reconduit. La marque le teste sur le Paris Eiffel Jumping avant de le lancer dans les grandes villes françaises.