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Rugby : « Il y aura un avant et un après Coupe du monde féminine 2025 » (F. Grill, président de la FFR)

News Tank Sport - Paris - Entretien n°408672 - Publié le
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Florian Grill, président de la FFR depuis le 14/06/2023 - ©  D.R.

« Cela fait deux ans que le rugby féminin est au cœur de nos priorités à la Fédération Française de Rugby Création : 1919 Clubs : 1 889 Licenciés : • 361 704 en juillet 2024Effectifs : 180 salariésChiffre d’affaires (2023-24) : 127,06 M€Résultat d’exploitation (2023-24) : - 29,4 M€Résultat net… et que nous préparons cette Coupe du monde féminine 2025. Nous savons qu’il y aura un avant et un après cette compétition », déclare Florian Grill Président @ Fédération Française de Rugby (FFR)
Formation : HEC (1986-1988)
, président de la FFR Fédération Française de Rugby , à News Tank, le 21/08/2025.

Le dirigeant en poste depuis 2023 dresse un bilan des évolutions en faveur du rugby féminin en France, à l’occasion de cette Coupe du monde féminine 2025 organisée en Angleterre qui débute le vendredi 22/08 avec le match d’ouverture Angleterre - États-Unis au Stadium of Light de Sunderland.

« Nous jouons le jeu en mettant le paquet sur le rugby féminin. Cela fait deux ans que nous travaillons comme des fous sur le rugby féminin, de la base jusqu’au sport professionnel, en passant pas notre ”plan Marshall” qui accorde la priorité au féminin, la médiatisation de l’Élite 1, etc. Cela commence déjà à payer », indique Florian Grill.

Afin de promouvoir le XV de France féminin, qui affrontera dans le groupe D l’Italie (le 23/08), le Brésil (le 31/08), puis l’Afrique du Sud (le 07/09), l’instance a lancé une campagne de communication « Soyons Bleues » déclinées dans la presse, sur les réseaux sociaux et en affichage grand public. « Avec cette campagne, nous faisons volontairement un pas de côté, avec une approche beaucoup plus lifestyle. Nous savons que nous avons un vrai public de passionnés de rugby. Mais notre objectif est d’élargir le rugby féminin au grand public. Nos deux premiers posts sur Instagram ont déjà fait plus d’un million de vues en un jour », explique le président.

« Nous avons beaucoup professionnalisé le rugby féminin. Mais si nous voulons aller plus loin, cela ne peut pas être le rôle que de la Fédération. La professionnalisation du rugby féminin passe par celle des clubs, qui passe par une plus grande médiatisation. Il s’agit de leur donner les moyens de mieux se structurer : renforcer leur staff, puis progressivement professionnaliser les joueuses », souligne Florian Grill qui répond aux questions de News Tank.


« Nous sommes en phase de trouver un sponsor titre pour l’Élite 1 » (F. Grill, FFR)

La Fédération vient de signer AXA comme partenaire du XV féminin Publié le 21/08/2025 à 12:30
AXA France, entité du groupe AXA, devient partenaire et assureur officiel du XV de France féminin auprès de la Fédération Française de Rugby pour trois saisons (2025-2028), annonce la FFR le…

AXA France partenaire et assureur officiel du XV de France féminin jusqu’en 2028 - ©  D.R.

Cela fait deux ans que nous travaillons comme des fous sur le rugby féminin, de la base jusqu’au sport professionnel, en passant pas notre ”plan Marshall” qui accorde la priorité au féminin, la médiatisation de l’Élite 1, etc. Cela commence déjà à payer puisque nous enregistrons une croissance exponentielle en matière de licences. Et nous continuons à nous donner les moyens d’accompagner cette croissance, à l’image de la signature d’AXA exclusivement sur le rugby féminin à la Fédération. Un signal fort !

Cela fait donc deux ans que le rugby féminin est au cœur de nos priorités et que nous préparons cette Coupe du monde. Nous savons qu’il y aura un avant et un après cette compétition.

Comment se matérialise l’engagement de la Fédération en faveur du rugby féminin ?

Le premier critère pour justifier un investissement, c’est le rugby féminin »

Quelques exemples. Dans le cadre du ”plan Marshall” concernant les installations, qui représente 60 millions d’euros, 20 M€ ont déjà été investis, en plus des 35 M€ dans le cadre du CEE Certificats d’Economies d’Energie avec TotalEnergies Activité : pétrole et autres énergies Création : mars 1924 Opérations : 130 pays Cotation : bourses de Paris (FRA), Bruxelles (BEL), Londres (ANG) et New York (USA)PDG : Patrick… et des 5 M€ avec l’ANS. Le premier critère pour justifier un investissement, c’est le rugby féminin. Nous héritons d’une situation où les installations datent des années 1970 et n’avaient pas été conçues à l’époque pour accueillir des vestiaires féminins. Aujourd’hui, il y a encore des filles qui se changent dans les vestiaires arbitres, dans des voitures, dans des bus, etc. Les 207 clubs retenus sur 2 000 ont reçu en moyenne 47 000 €. Et le premier critère d’attribution des dossiers par l’ANS, qui les a instruits pour nous, c’était la création de vestiaires féminins.

Un deuxième exemple : nous avons un partenariat avec adidas Activité : équipementier sportif Marques : adidas, Reebok (fitness) Création : 1924 (le 18/08/1949 sous le nom adidas)CEO : Bjørn GuldenEffectif (2023) : 59 030 salariésChiffre… , qui nous apporte 5 M€ en tant que partenaire de la Fédération, mais qui a attribué 2 M€ en dotation que nous avons entièrement dédiés au rugby féminin, via le challenge « Rugby pour elles », pour les minimettes, les cadettes et les séniores.

Troisième exemple avec l’Élite 1. Dès notre arrivée à la tête de la Fédération en 2023, nous avons mis en place une poule unique pour donner plus de visibilité et travailler sur la médiatisation avec Canal+ Création : 1984Secteur d’activité : télévision payante et gratuite ; agrégateur et distributeur de chaînes, coproduction, acquisition et distribution cinématographiqueCotation : Bourse de… , afin de fournir plus de moyens aux clubs.

Dernière brique en date, AXA Activité : assurances et gestion d’actifs Création : 1985 Cotation : Euronext Paris (FRA)Directeur général : Thomas Buberl Effectif (2022) : 145 000 salariés dans 51 paysClients (2023) … nous rejoint donc comme partenaire sur l’équipe de France féminine. Tout cela est en train de se concrétiser.

Le sujet de la féminisation a-t-il aussi été porté au sein de la FFR ?

Une corrélation directe entre féminisation des instances et féminisation dans les clubs »

Oui, la féminisation de l’instance fait aussi partie de notre feuille de route. Il y a désormais la parité au sein du comité d’orientation politique et du bureau stratégique. Mais nous avons vocation à l’instaurer aussi dans les ligues, et nous y travaillons.

Nous avons mis en place un plan sur la formation des dirigeantes. Nous avons décliné la formation « 300 dirigeantes » du CNOSF Comité National Olympique et Sportif Français au niveau du rugby, pour accompagner le fait que les femmes prennent plus en responsabilité. Car il y a une corrélation directe entre la féminisation des instances, qu’elles soient nationales ou régionales, et la féminisation dans les clubs.

Nous avons à cet effet pondéré les critères féminins du label “Club engagé“ (47 critères au total). Nous avons ainsi doté 600 clubs qui sur-pondère le rugby féminin dans leurs écoles de rugby via le fonds de dotation “Rugby au Cœur” de la Fédération.

Comment évolue le nombre de licenciées ces dernières années ?

Près de 53 000 licenciées en 2025, contre 40 000 en 2023 »

Nous en sommes aujourd’hui à près de 53 000, contre 40 000 en 2023, donc une croissance très forte. Notre objectif à terme - sans date précise - est d’atteindre les 100 000, et nous espérons une accélération avec la Coupe du monde. Le fait que tous les matches soient retransmis en clair, avec des prime times dont le premier match du XV féminin sur TF1 (France-Italie, le 23/08 à 21 h 15), va y contribuer.

Dans les écoles de rugby, on ne transforme pas que des essais, on transforme des personnes »

La campagne de communication que nous avons lancée y participe également. Avec cette campagne, nous faisons volontairement un pas de côté, avec une approche beaucoup plus lifestyle. Nous savons que nous avons un vrai public de passionnés de rugby. Mais notre objectif est d’élargir le rugby féminin au grand public. D’où cette campagne qui vise à mettre en avant l’identité des Bleues, à faire connaître les personnalités qui composent ce XV féminin afin que les gens adhèrent à cette équipe et à ses profils exceptionnels : des entrepreneuses, des étudiantes en cinquième année de médecine, etc. Ces filles sont incroyables ! Elles réussissent à concilier un niveau sportif de haut niveau et des études, tout en se construisant de très belles personnalités. C’est le message que j’adresse aux parents : mettez vos filles dans les écoles de rugby, car on n’y transforme pas que des essais, on y transforme des personnes.

Nous allons donc exploiter cette campagne pour booster le rugby féminin, mettre en avant les personnalités des joueuses et attirer un public plus large, plus jeune et plus féminin. Nos deux premiers posts sur Instagram ont déjà fait plus d’un million de vues en un jour !

Certaines joueuses sont-elles des professionnelles à temps plein ?

Elles sont professionnelles puisqu’une grande majorité bénéficie d’un contrat avec la Fédération, mais pas à 100 %, plutôt en 3 ou 4 cinquièmes. Elles sont évidemment à temps plein dans le cadre de cette compétition et de sa préparation.

Canal+ est très satisfait des scores d’audience de l’Élite 1 »

Nous avons beaucoup professionnalisé le rugby féminin. Mais si nous voulons aller plus loin, cela ne peut pas être le rôle que de la Fédération. La professionnalisation du rugby féminin passe par celle des clubs, qui passe par une plus grande médiatisation. Il s’agit de leur donner les moyens de mieux se structurer : renforcer leur staff, puis progressivement professionnaliser les joueuses.

C’est pour cela que toute notre stratégie a consisté à resserrer le niveau de l’Élite 1, à lui donner davantage de visibilité via Canal+, ce que nous allons amplifier l’an prochain, et d’avoir de nouveaux leviers afin que les clubs puissent eux-mêmes se professionnaliser. Ce travail nous a permis de faire jouer ces équipes dans des écrins pouvant être télédiffusés, chose très importante pour Canal+ évidemment, mais aussi très professionnalisante pour les joueuses. Canal+ est d’ailleurs très satisfait des scores d’audience.

Nous sommes aussi en phase de trouver un sponsor titre pour l’Élite 1. Les discussions avancent bien.

Après cette Coupe du monde 2025, en connaissant mieux l’équipe de France, en identifiant mieux les joueuses grâce à une diffusion en clair, et en élargissant la cible traditionnelle - d’où notre campagne décalée -, nous devons être capables d’aller plus loin.

Qu’attendez-vous de ce tournoi mondial ?

J’attends un avant et un après. Nous savons déjà qu’il y aura un après : la finale à l’Allianz Stadium sera disputée à guichets fermés. Beaucoup de stades seront pleins. Cette Coupe du monde va marquer un véritable tournant.

Pour nous, en France, la compétition est positionnée à des créneaux horaires parfaits. Et elle tombe dans un moment de creux médiatique sportif en télévision publique. À nous de l’occuper à plein.

Sportivement, avez-vous fixé un objectif à vos équipes ?

Symboliquement, je serai présent à tous les matches »

Non, je trouve cela très désuet. Les joueuses jouent pour elles. Elles sont conscientes qu’elles peuvent avoir un impact sur le développement du rugby féminin dans le pays. Elles savent qu’il y a un tournant majeur. Mais je ne connais pas de joueuses ni de staff qui entrent sur le terrain avec une autre envie que celle de gagner. Elles ont fait leur stage à Tignes (Savoie) dans cette perspective. Les trois matches de poule vont être importants, notamment le premier contre l’Italie.

Symboliquement, je serai présent à tous les matches, comme je l’avais fait pour le Tournoi des Six Nations féminin.

Concernant les autres fédérations, avez-vous le sentiment que le rugby féminin est davantage considéré ?

Joueuses du XV de France féminin - ©  FFR

Tout le monde joue le jeu, peut-être moins systématiquement que nous. Sur le Tournoi des Six Nations féminin, ce n’était pas toujours le cas. Pour la Coupe du monde, nous verrons. Mais je crois avoir été le président de Fédération le plus présent lors du dernier Tournoi Six Nations. En revanche, tout le monde a compris l’enjeu du féminin. Cette Coupe du monde a accéléré cette prise de conscience. Les gens sont d’ailleurs étonnés du succès de cette Coupe du monde et notamment de l’impact de la billetterie.

En France, nous avons démontré l’attrait du rugby féminin, même si cela a demandé énormément de travail de la part de nos équipes, car un stade ne se remplit pas tout seul. À Brive, à La Rochelle ou à Mont-de-Marsan, pour de simples matches de préparation, nous avons fait le plein, avec une ambiance incroyable. Nous avions mis en place une grosse animation, en mettant « les petits plats dans les grands » ! Nous jouons le jeu en mettant le paquet sur le rugby féminin.

Quel regard portez-vous sur le développement du sport féminin, notamment depuis les Jeux de Paris 2024 Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.  ?

Le record d’affluence pour un match de rugby féminin sera battu à Twickenham »

Nous avions déjà constaté des évolutions avec le rugby à 7 : nous avons fait stade plein pour le rugby à 7 féminin comme pour le rugby à 7 masculin. Jusqu’à la finale de la Coupe du monde, nous détenons le record du monde pour un match de rugby féminin avec 67 000 spectateurs au Stade de France. Ce record sera battu à Twickenham (Londres) à l’occasion de la finale, puisque le stade est déjà complet.

Les Jeux Olympiques ont montré que le public est très sensible au sport féminin, et nous nous inscrivons dans cette continuité. C’est aussi pour cela que nous faisons tous ces investissements. Mais c’est un travail de longue haleine. Tout progressera quand il y aura davantage de pratiquantes.

L’un des freins au développement de la pratique féminine est la densité de clubs proposant du rugby féminin : une faible densité entraîne forcément davantage de déplacements, ce qui freine la pratique. Nous sommes tout de même passés de 450 à 670 équipes féminines de rugby.

Le développement de la pratique féminine repose à la fois sur le haut niveau - l’équipe de France, la nouvelle campagne, l’Élite 1, sa médiatisation, la professionnalisation - et sur la base. Le travail de la base c’est : des titres de champion de France pour les jeunes catégories, la valorisation des clubs qui comptent un fort pourcentage de filles à l’école de rugby, comme cela a été fait par le fonds de dotation, ou encore les 2 M€ d’adidas.

Florian Grill


Formation : HEC (1986-1988)

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Parcours

Local Planet
CEO and Co-founder Local Planet France & Global Board Director
CoSpirit MediaTrack
CEO and Co-founder
Ligue Île-de-France de Rugby
Président
Fédération Française de Rugby (FFR)
Membre du comité directeur

Établissement & diplôme

HEC Paris (Ecole des hautes études commerciales de Paris)
HEC

Fiche n° 35724, créée le 27/06/2019 à 17:07 - MàJ le 22/08/2025 à 10:08

Fédération Française de Rugby (FFR)

Création : 1919
Clubs : 1 889
Licenciés :
361 704 en juillet 2024
Effectifs : 180 salariés
Chiffre d’affaires (2023-24) : 127,06 M€
Résultat d’exploitation (2023-24) : - 29,4 M€
Résultat net (2023-24) : - 13,4 M€

Président  : Florian Grill
Directeur général : Jérémie Lecha (depuis le 01/04/2024)
Directeur général adjoint : Florent Lajat, depuis le 01/01/2024
Directeur de la communication : Philippe Goavec

Partenaires premium :
• Société Générale (banque), 1987-2028 : sponsor dos de maillot depuis 2024, 6 M€ / an
• Altrad (matériel BTP/industrie) : sponsor maillot principal du XV de France (2018-2028), 12 M€ / an sur le cycle 2024-2026
adidas (équipementier) : 2024-2028
Renault (automobile) : partenaire depuis 2020, sponsor short depuis 2024, jusqu’en 2028, 6 M€ / an

Partenaires majeurs :
TotalEnergies (pétrole) : 2024-2028
Optic 2000 (opticien) : 2024-2026
Groupe Apicil (mutuelles) : 2025-2028

Partenaires officiels :
Groupe La Poste (opérateur de services postaux) : partenaires des arbitres depuis 2007
TCL (TV) : 2023-2025
Century21 (immobilier)
Manpower (RH) : 2022-2025, sponsor maillot des U20 France masculin

Partenaire officiel du rugby féminin :
AXA France (assureur) : 2025-2028

Fournisseurs officiels :
• Eden Park
(prêt-à-porter) : 1999-2025
• Gilbert (ballons de rugby) : depuis 1999
• Gedimat (BTP, bricolage) : depuis 2022
Lustucru Pastacorp (pâtes) : depuis 2022
Vueling (compagnie aérienne) : 2023-2025
St-Yorre (Sources Alma, eau) : depuis 1998
Carte Noire (café, Lavazza, FRA-ITA) : 2025-2027
RATP (transport) : 2005-2028
Betclic (paris sportifs) : 2025-2028
Heliaq (IT, Koesio) : 2025-2027

Fournisseur officiel du Centre National de Rugby
Ragt (solutions pour gazon)


Catégorie : Instances


Adresse du siège

3-5 rue Jean de Montaigu
91463 Marcoussis Cedex France


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Fiche n° 1058, créée le 06/02/2014 à 18:33 - MàJ le 21/08/2025 à 11:45

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Florian Grill, président de la FFR depuis le 14/06/2023 - ©  D.R.