Les 14 clubs du Top 14 Première division française de rugby - 14 clubs ont cumulé un déficit d’exploitation de 64,505 millions d’euros en 2023-24, contre une perte opérationnelle de 58,8 M€ en 2022-23 (et de 26,2 M€ en 2021-22), indique le Rapport 2025 de la Commission de contrôle des championnats professionnels (CCCP) publié par la Ligue Nationale de Rugby • Activité : instance d’organisation, de contrôle, de développement, de gestion de promotion du rugby professionnel, d’aide et de conseil aux clubs. Elle organise, gère et réglemente le Top 14 et… le 10/04/2025.

Ce déficit d’exploitation, en hausse de 9,7 %, est le plus haut jamais atteint par les clubs à l’exception de celui enregistré lors de la saison 2020-21 (82,41 M€) marquée par la pandémie de covid-19. En 2023-24, les pertes sont plus de deux fois supérieures à la moyenne des cinq exercices entre 2014 et 2019. « Chaque club, au regard de son modèle économique active les leviers nécessaires pour respecter les règles et usages de l’autorité de régulation, faisant appel pour certains à leurs puissants actionnaires. Avec les niveaux de pertes constatés, les situations financières des groupements sportifs restent pour la plupart fragiles et/ou dépendants des apports des associés », indique la LNR Ligue Nationale de Rugby .

Les clubs de l’élite ont généré des produits d’exploitation cumulés records de 434,2 M€ en 2023-24, soit une hausse de 9,3 % par rapport à l’exercice précédent. Cinq des sept sources de produits identifiées affichent une croissance à deux chiffres en 2023-24, dont les ventes de « marchandises » (+26 %), les recettes jour de match (+14,9 %, les deux tiers de cette progression étant réalisés par trois clubs) et les « versements LNR • Activité : instance d’organisation, de contrôle, de développement, de gestion de promotion du rugby professionnel, d’aide et de conseil aux clubs. Elle organise, gère et réglemente le Top 14 et…  » (+17,7 %), comprenant notamment les droits TV. Les revenus issus des partenariats demeurent la source principale de revenus (193 M€), en progression de 4,3 %, et représentent 44,4 % de l’ensemble des produits d’exploitation. Seules les subventions connaissent un recul (-47 %) pour revenir à un niveau observé avant la crise sanitaire (saison 2017-18).

Cependant, les charges d’exploitation augmentent davantage (+9,35 %) et atteignent 498,7 M€, conduisant à ce résultat négatif de 64,5 M€. Les pertes accumulées par l’ensemble des clubs de Top 14 sont par ailleurs en recul, passant de 33 M€ en 2022-23 à 27 M€ la saison suivante.

La masse salariale totale, qui représente 40 % des charges d’exploitation (28 % issues des salaires bruts des joueurs) et s’établit à 199,6 M€ en 2023-24, correspond ainsi à peu près à l’ensemble des revenus sponsoring générés par les clubs. Elle est en augmentation de 6,1 % par rapport à 2022-23, et de 3,5 % s’agissant de la seule masse salariale joueurs. « Trois clubs captent à eux seuls 85 % de l’augmentation de la division. Un resserrement est constaté », indique la LNR dont le rapport ne fait pas figurer l’identité des clubs en question. Pour rappel, les clubs de Top 14 sont tenus de respecter un plafond salarial fixé à 10,7 M€ par saison sur le cycle 2022-2027.

Parmi les autres données à retenir de ce rapport sur « l’économie du rugby français et les comptes des clubs professionnels » :
• Les clubs enregistrent un chiffre d’affaires moyen record de 31 M€, en progression de 9,3 % par rapport à 2022-23 et de 45,3 % par rapport à 2014-15.
• Sept clubs affichent une aggravation de leur résultat d’exploitation (-17 M€ au global) et cinq autres clubs l’améliorent (+6,8 M€).
• Le ratio « masse salariale chargée / charges d’exploitation » pointe à un niveau moyen de 56 %, contre 58 % la saison précédente, et s’étend de 45 % à 69 % selon les clubs.