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L’Euro 1984 a 40 ans : « Depuis, la France ne va plus à une compétition en touristes » (Michel Platini)

News Tank Sport - Paris - Entretien n°326441 - Publié le 03/06/2024 à 14:00
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©  TNT Sports
Euro 1984 : Jacques Georges, président de l’UEFA, remet le trophée à Michel Platini, le 27/06/1984 - ©  TNT Sports

« C’est vrai que l’Euro 1984, c’est la première victoire d’une équipe française dans une compétition majeure de sport collectif. C’est important. Ça a permis quand même d’y croire. (…) La France fait à présent partie des favoris des grandes compétitions internationales. On peut dire qu’on n’y va plus en touristes », déclare à News Tank Michel Platini
• 09/05/2016 : sanction réduite à quatre ans de suspension par le Tribunal Arbitral du Sport. • 24/02/2016 : sanction réduite à six ans de suspension par la commission de Recours de la…
, capitaine et buteur (9 buts en 5 matches) de l’équipe de France durant la compétition, le 03/06/2024.

France - Espagne, finale de l’Euro 1984, au Parc des Princes (Paris, FRA), le mercredi 27/06/1984 : un coup-franc de Michel Platini, un but de Bruno Bellone et la France est championne d’Europe. Son premier trophée ! Depuis, en quatre décennies, les Bleus ont participé à quatre finales de Coupe du monde (1998, 2006, 2018 et 2022) avec deux victoires à la clé (1998 et 2018) et à deux finales de l’Euro (2000 et 2016) avec une victoire en 2000.

« Quand vous êtes dans un pays où les gens ont l’habitude de gagner, cela vous donne une mentalité de gagneur. Vous ne jouez plus alors pour participer, vous jouez pour gagner ! », indique Michel Platini, alors que l’équipe de France prépare la phase finale de l’Euro 2024 • 17e édition du Championnat d’Europe des nations organisée en Allemagne (décision de l’UEFA du 27/09/2018) du 14/06 au 14/07/2024.
• 24 sélections nationales réparties en six groupes de quatre, avec…
organisé en Allemagne.

10 jours à peine après la finale de l’Euro débutera le tournoi olympique masculin des Jeux de Paris 2024 Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. (le mercredi 24, deux jours avant la cérémonie d’ouverture du 26/07/2024). Michel Platini et les Jeux ? L’ancien international avait été le dernier porteur de la flamme, lors des JO Jeux Olympiques d’hiver d’Albertville (Savoie, FRA), le 08/02/1992 (il était alors, pour quelques mois encore, sélectionneur de l’équipe de France de football). 16 ans plus tôt, il avait participé aux Jeux de Montréal (CAN) avec l’équipe de France, en 1976. « Pour nous, c’était des vacances. Quand on a 20 ans, c’est bien ! »

L’Euro 1984, Paris 2024 : deux sujets à propos desquels Michel Platini répond aux questions de News Tank, avant d’évoquer l’avenir et l’impérieuse nécessité qu’ont -selon lui- les footballeurs de s’investir dans les débats en cours sur le football de demain.


I.- Euro 1984. « On est passé d’un football artisanal, associatif, à un football commercial, de marques… »

Couverture du hors-série que publie L’Équipe le 24/05/2024 en hommage à Michel Platini - ©  L’Équipe

L’Euro 1984, premier trophée de l’équipe de France, a-t-il permis au football français de changer de statut, de franchir un palier ?

La nouveauté, en 1984, c’est la victoire en finale. Mais n’oublions pas que le tournant, pour le football français, serait plutôt le match France - Pays-Bas (2-0 le 18/11/1981 au Parc des Princes, buts de Michel Platini et Didier Six) qui nous permet de nous qualifier pour la Coupe du monde 1982 en Espagne. On était dans un groupe qualificatif difficile avec la Belgique, les Pays-Bas, l’Irlande et Chypre. Et après, on arrive quand même en demi-finale de la Coupe du monde ! Il ne faut pas l’oublier.

Bon, on est quatrième en 1982, car on perd le match pour la 3e place contre la Pologne (2-3 le 10/07/1982). Mais je pense que l’aventure vécue à Séville (élimination en demi-finale face à l’Allemagne de l’Ouest, 3-3, 4-5 aux tirs au but, après avoir mené 3-1 en prolongation, le 08/07/1982) a fait prendre conscience au football français -et en particulier à une vingtaine de joueurs- des qualités qu’ils avaient et qu’il était donc possible de rêver plus grand. Ce match contre l’Allemagne, ce n’était pas simplement un exploit ou un miracle.

La France souvent en finale ou en demi-finale »

Débuta alors un cycle qui nous mène jusqu’à aujourd’hui. A part une petite période au début des années 90 (absence aux Coupes du monde 1990 en Italie et 1994 aux États-Unis), le football français atteint maintenant souvent la finale ou les demi-finales. La France fait à présent partie des favoris des grandes compétitions internationales. On peut dire qu’on n’y va plus en touristes.

L’arrivée de personnes comme Bernard Tapie ou Claude Bez »

Ceci dit, c’est vrai que l’Euro 1984, c’est la première victoire d’une équipe française dans une compétition majeure de sport collectif. C’est important. Ça a permis quand même d’y croire. Après, il y a eu l’arrivée de pas mal de personnes comme Bernard Tapie (à l’Olympique de Marseille Activité : club de football professionnel français Partenaires majeurs : • CMA CGM (armateur de porte-conteneurs) : sponsor maillot principal, 2023-2025 • Puma (équipementier) … ), Claude Bez (Girondins de Bordeaux Activité : club de football professionnel français Partenaire majeur de l’équipe masculine : • adidas (équipementier) : 2020-2025, 1 M€ / saisonPartenaires premium : • Bistro Régent (chaîne de… ), qui ont commencé à s’intéresser au football de plus près. On est donc passé d’un football artisanal, associatif, à un football commercial, de marques… 1984 a donc été aussi un tournant.

Cette victoire n’est-elle pas la mère des victoires suivantes, en 1998, en 2000, en 2018 ?

Continuer à vouloir gagner »

Vu mon expérience (notamment à la Juventus de 1982 à 1987), je peux dire que quand vous êtes dans un pays où les gens ont l’habitude de gagner, cela vous donne une mentalité de gagneur. Vous ne jouez plus alors pour participer, vous jouez pour gagner ! Nous avons donc peut-être apporter ce « plus » là, le fait de continuer à vouloir gagner. Quand on gagne une fois, on essaie de gagner une autre fois. Et c’est ce qui s’est passé.

Euro 1984 : sur les 20 joueurs de l'équipe de France, un seul joue alors hors de l'Hexagone, Michel Platini, à la Juventus depuis deux ans - ©  FFF

Comment jugez-vous l’image du football français en 2024 par rapport à ce qu’elle était 40 ans plus tôt ?

Les passionnés ont été remplacés par des gens qui savent que la soupe est bonne »

C’est compliqué… Comme beaucoup d’autres institutions ou secteurs, le football a été créé par des passionnés. Et puis le temps, l’argent, la popularité, le pouvoir font que des arrivistes veulent prendre la place de ces passionnés. Il y avait des Fernand Sastre (président de la FFF Fédération Française de Football de 1972 à 1984, puis co-président, avec Michel Platini, du Comité Français d’organisation de la Coupe du monde 1998), des gens qui n’avaient besoin de rien, mais qui donnaient leur temps -bénévolement la plupart du temps- et qui ont été remplacés par des avocats, des gens qui savent que la soupe est bonne et qui veulent leur part.

Ce qui a le plus changé, c’est ce qu’il y a autour du football »

Le football, c’était des associations, c’est devenu des marques commerciales. Et le footballeur est devenu une petite entreprise. Parce que l’argent a changé la donne, c’est logique.

Donc, entre 1984 et 2024, ce qui a le plus changé, c’est ce qu’il y a autour du football. Après, les joueurs de 1984 gagnaient moins d’argent que ceux de 2024, mais plus que ceux de 1958 (lorsque l’équipe de France a terminé 3e de la Coupe du monde en Suède). Et ceux de 1958 gagnaient davantage que ceux de 1930 (année de la première Coupe du monde, disputée en Uruguay).

Le football amateur est toujours un jeu »

La popularité du football, les retransmissions dans le monde entier font que ce jeu est devenu un grand commerce. Au niveau professionnel, je précise. Au niveau du football amateur, dans les écoles, dans les petits clubs, chez les jeunes, le football est toujours un jeu. Chez les professionnels, c’est davantage un business.

En 40 ans, l’offre de football à la télévision a explosé !

Mais à la télévision, aujourd’hui, on peut regarder ce qu’on veut. On peut mettre plein de films et pleins de matches de football, les gens regarderont ce qu’ils ont envie de regarder. Donc, ça ne me dérange pas qu’il y ait tant de football à la télévision. Et si les chaînes gagnent de l’argent, tant mieux pour elles.

Les règles ont changé aussi ?

Aujourd’hui, on s’empêtre dans des changements de règles »

Moi, j’ai fait changer les règles, après la Coupe du monde 1990 pour faire évoluer le jeu (après un « Mondiale » italien jugé très décevant techniquement) : j’ai demandé qu’on interdise au gardien de but de récupérer le ballon à la main sur une passe en retrait, que le dernier défenseur soit expulsé en cas de faute lors d’une action de but, etc. Joseph Blatter
Elu à la présidence de la FIFA le 08/06/1998. Réélu en 2002, 2007, 2011 et 2015. Gianni Infantino lui succède le 26/02/2016. • Suspendu pour 90 jours de toute activité dans le football, à titre…
(secrétaire général de la FIFA Fédération Internationale de Football Association de 1981 à 1998, puis président de 1998 à 2015) et d’autres ont eu l’idée de mettre des ballons autour du terrain, pour accélérer le jeu… Ce furent là les dernières règles importantes qui ont été introduites. Le reste ne concerne que l’arbitrage : la main, le hors-jeu, etc. Aujourd’hui, on s’empêtre dans des changements de règles : main, pas main, VAR Video Assistant Referee (assistance vidéo à l’arbitrage) , pas VAR…

Finale France-Espagne de l'Euro 84 : Michel Platini ouvre le score sur coup-franc - ©  FFF

En ce qui concerne la VAR dont vous avez été l’un des opposants historiques, les discussions sans fin sur son utilisation n’ont pas dû vous faire changer d’avis ?

La VAR a déplacé les problèmes, elle ne les a pas réglés »

Non, je n’ai pas changé d’avis. Mais comme il est impossible de revenir en arrière, je pense qu’il faudrait limiter la VAR aux lignes (hors-jeu, faute dans la surface de réparation ou non), avec la goal line technology pour le ligne de but. Pour le reste, faute ou pas faute, penalty, faute volontaire ou involontaire, etc., c’est à l’arbitre de décider. Sauf, par exemple, pour la main de Maradona (but marqué de la main par l’Argentin, mais validé, en quart de finale de la Coupe du monde contre l’Angleterre, à Mexico, le 22/06/1986) : si l’arbitre ne l’a pas vue, qu’on lui signale. Mais la VAR a déplacé les problèmes, elle ne les a pas réglés.

La nouvelle génération préfère regarder un résumé de match plutôt qu’une retransmission complète de 90 minutes. Cette nouvelle façon de « consommer » le football le met-elle en danger ?

Il y a eu une époque où les gens qui aimaient le football n’étaient pas très nombreux et quand il y avait un match à la télévision, ils le regardaient en entier. Il y a eu une époque où le Paris Saint-Germain jouait devant 10 000 personnes, au Parc des Princes, maintenant il y en a près de 50 000… Alors, si des gens se contentent des « highlights », très bien, mais il n’y a jamais eu autant de spectateurs dans les stades.

Mais plus globalement, le football ne peut-il pas être un jour menacé par d’autres sports, comme le basket ou d’autres qui cherchent à attirer de nouveaux licenciés et à élargir leur audience ?

Plus de matches pour plus d’argent »

Je crois qu’ils veulent surtout que leurs compétitions plaisent aux télévisions, pour pouvoir ainsi vendre leurs droits TV. Et le football, lui, organise plus de matches pour gagner plus d’argent, il réforme la Ligue des champions pour qu’il y ait davantage de rencontres et pouvoir ainsi donner davantage d’argent aux clubs. Ce qui n’a pas empêché un certain nombre de clubs de vouloir quitter l’UEFA Union des Associations Européennes de Football pour créer une Superligue.

Il y a 40 ans, l’Euro 84, c’était 8 équipes, 15 matches et une compétition de 15 jours. L’Euro 2024 en Allemagne, ça va être 24 équipes (3 fois plus), 51 matches (3,4 fois plus) et une compétition d’un mois (2 fois plus). Cette évolution est-elle, selon vous, naturelle ?

La Géorgie qui se qualifie pour l’Euro, c’est formidable pour le football en Géorgie »

C’est une évolution logique. Quand vous êtes, comme je l’ai été, responsable d’une institution (l’UEFA) qui comprend 55 Fédérations nationales, il faut faire en sorte pour que ces associations puissent, de temps en temps, avoir des motifs de fierté, des raisons de se réjouir. Exemple : la Géorgie qui se qualifie pour la première fois pour un Euro (en 2024), c’est formidable pour le football en Géorgie. Après, il faut trouver le juste équilibre. Un peu, mais pas trop. La Coupe du monde à 48 équipes (à partir de 2026), c’est trop. Nous avons disputé une Coupe du monde à 16 en Argentine, en 1978 : là, c’est trois fois plus !

Euro 2024 : les 36 matches de la phase de groupes (du 14 au 26/06/2024) - ©  UEFA

Irez-vous en Allemagne pour assister à l’Euro 2024 ?

Il y a de très grandes chances que j’aille voir le premier match de l’équipe de France (contre l’Autriche, le lundi 17/06/2024). A Düsseldorf, comme par hasard… (c’est dans cette ville que Michel Platini avait été élu président de l’UEFA le 26/01/2007). Je vais supporter les Bleus.

Avez-vous un pronostic pour cet Euro 2024 ?

Je ne donnerai pas de pronostic, mais il y a de belles équipes, je trouve. Je mettrais en valeur l’Angleterre, le Portugal et la France, dans le désordre. Et peut-être aussi l’Allemagne, chez elle.

II.- Paris 2024. « Tout le monde du football est anti-Jeux Olympiques »

Que pensez-vous du football aux Jeux Olympiques ? Chez les hommes, c’est le seul sport où ce ne sont pas les meilleurs qui participent, mais des U23 avec au maximum trois joueurs plus âgés par sélection. Le football est aussi le seul sport dont les tournois olympiques restent sous la totale maîtrise de sa Fédération internationale, la FIFA…

Le football, aux Jeux Olympiques, n’intéresse personne »

Le football n’a jamais été considéré comme un sport olympique. A l’école, les sports olympiques, c’était le basketball et le handball. D’ailleurs, on nous obligeait à jouer au basketball et au handball. Moi, je n’ai jamais joué au football à l’école.

J’ai été élevé dans une culture où le football, aux Jeux Olympiques, n’intéresse personne. D’autre part, ça embête les clubs de libérer les joueurs. Donc tout le monde du football est anti-Jeux Olympiques.

Mais le monde olympique est-il anti-football ?

Non, je ne pense pas. Le monde olympique veut récupérer le football parce que c’est le sport qui réunit le plus de spectateurs.

Vous avez vous-même participé aux Jeux Olympiques !

Oui en 1976 au Canada. J’avais 21 ans, c’était formidable. Nous nous sommes bien amusés, nous avons été éliminés en quart de finale par la grande Allemagne de l’Est (4-0, à Ottawa le 25/07/1976). Pour nous, c’était huit jours de vacances. Quand vous avez 20 ans, c’est bien.

Mais est-ce logique que le tournoi olympique organisé par la FIFA ne soit pas programmé dans des dates FIFA ?

Le tournoi olympique ne peut pas être dans le calendrier international »

Le tournoi olympique ne peut pas être dans le calendrier international, car au mois d’août, tous les joueurs préparent la saison à venir au sein de leurs clubs. Imaginez qu’un joueur dispute l’Euro, puis les Jeux Olympiques : il quitte son club pendant trois mois alors qu’il est payé par son club. Il y a la préparation d’avant-saison, plus éventuellement des tournois, des matches qualificatifs pour les Coupes d’Europe, etc. C’est compliqué pour le football. Le calendrier n’est pas fait pour les JO Jeux Olympiques . Et changer le calendrier, c’est pratiquement impossible. Donc ce n’est pas étonnant que le tournoi olympique ne soit pas dans le calendrier international du football.

L'équipe de France championne olympique à Los Angeles (États-Unis) le 11/08/1984 (victoire 2-0 en finale contre le Brésil) - ©  UEFA

Assisterez-vous à des matches de football du tournoi olympique ?

Je ne pense pas, non.

Vous qui avez organisé une Coupe du monde (1998), pensez-vous qu’il est plus difficile d’organiser des Jeux Olympiques ?

Les Jeux Olympiques, plus personne ne veut les organiser  »

Je pense qu’il est beaucoup plus compliqué d’organiser un événement comme les Jeux Olympiques qui réunissent 32 sports et comprennent plus de 300 épreuves (329). Mais les Coupes du monde de football n’ont jamais mis en péril des villes ou des pays. Tandis que les Jeux Olympiques, plus personne ne veut les organiser : Paris et Los Angeles étaient les deux seules candidates pour 2024 et 2028. Après la faillite en Grèce (Athènes 2004) et le déficit à Londres (2012) et à Rio (2016), c’est compliqué d’organiser des Jeux. En France, j’espère que ça va être une belle fête, mais c’est une fête qui coûte très cher.

JO 1984 : les Français champions du monde - ©  FFF

Quels sports allez-vous suivre pendant les Jeux ?

J’aime bien les sports qu’on ne voit que tous les quatre ans »

Moi, j’aime bien les sports qu’on ne voit que tous les quatre ans, aux Jeux. Du foot, on en voit tout le temps, du rugby aussi, du basket, du handball, du volley, également. Mais après, il y a un formidable moment pour les sports dont on ne parle jamais. On découvre des sportifs qui s’investissent et qui sont soudain mis en valeur dans le monde entier. Ce sont ces sports-là que je vais regarder en priorité… Ceci dit, s’il y a une finale de basket France - États-Unis, c’est possible que je regarde aussi…

Connaissez-vous Tony Estanguet Président du Comité d’organisation @ Paris 2024 - Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques • Membre @ International Olympic Committee (IOC / CIO Comité international olympique… , le président de Paris 2024 ?

Non. Je ne l’ai jamais rencontré.

Paris 2024 : programme des deux premières journées du tournoi olympique de football masculin - ©  FIFA

Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 Jeux de la XXXIIIe Olympiade attribués à Paris (FRA) lors de la 131e session du CIO, à Lima (PÉR), le 13/09/2017 :
• Jeux Olympiques du vendredi 26/07 au dimanche 11/08/2024.
• Jeux Paralympiques du…
peuvent-ils faire de la France une Nation sportive ?

Il y a l’événement lui-même et il y a tout ce qui se raconte autour. Si ces Jeux sont un moment de rassemblement populaire autour du sport, c’est formidable. J’espère que ce sera ça et que la fête sera belle.

III.- L’avenir. « J’aimerais mieux des institutions dirigées par des Mbappé que par des dirigeants qui n’ont jamais joué au football »

Vous consacrez, paraît-il, aujourd’hui votre énergie à faire un musée du football à Jœuf (Meurthe-et-Moselle), votre ville natale en Lorraine ?

Un musée sur le football populaire et l’immigration »

Non, je ne fais pas un musée à Jœuf , c’est Jœuf qui fait un musée, ce n’est pas moi. Ce sera un musée sur le football populaire et l’immigration. Pour rendre hommage à tous ces footballeurs, tous ces gens qui sont arrivés en France dans les mines, dans les usines et qui ont aimé le football, qui se sont investis et ont eu de belles carrières.

Prenez Raymond Kopaszewski, Michel Platini, Zinedine Zidane et Kylian Mbappé et vous avez quatre joueurs issus de l’immigration.

Michel Platini, alors président de l'UEFA (2007 - 2015) - ©  UEFA

J’ai rencontré Rachida Dati »

C’est donc une façon aussi de parler d’immigration de manière positive ?

Il ne faut pas confondre immigration et insécurité. Ce musée, c’est un très beau projet de la Ville de Jœuf. Nous travaillons dessus, j’ai rencontré Rachida Dati (ministre de la Culture) à ce propos, et nous espérons une ouverture en 2025.

En dehors de ce musée, avez-vous des projets plus personnels concernant le football, des envies, des idées ?

Il faut que les acteurs du football (joueurs, entraîneurs) fassent la révolution et prennent le pouvoir  »

Des envies, non. Des idées, oui. Vous savez, j’ai bientôt 69 ans (le 21/06/2024), j’ai fait pas mal de choses et je suis bien à Cassis (Bouches-du-Rhône). Je suis heureux. Donc, repartir à la guerre, dans les avions, etc., non, je ne veux plus. Mais nous sommes à un moment très important, un moment charnière du sport et notamment du football. Avec la décision (du 21/12/2023) de la Cour de Justice de l’Union européenne qui supprime le monopole d’organisation des compétitions qu’ont les institutions internationales, il faut absolument que les footballeurs se positionnent et que rien ne se fasse sans les footballeurs.

Il faut que les joueurs, les entraîneurs, les acteurs du football fassent la révolution et prennent le pouvoir ! Il faut que les footballeurs soient à la tête des institutions du football.

Voilà un programme révolutionnaire ?

Ce n’est pas révolutionnaire. Mais j’aimerais mieux des institutions dirigées par des Mbappé que par des dirigeants qui n’ont jamais joué au football. Que Cristiano Ronaldo ou que Messi, qui vont bientôt arrêter leur carrière, prennent les rênes. Ou d’autres qui ont envie de s’investir, comme je l’ai fait, moi.

En voyez-vous arriver, de ces joueurs qui pourraient s’investir ?

Je ne sais pas, je n’en connais pas trop…

Cela peut-il se faire via la FIFPro Fédération Internationale des Footballeurs Professionnels  ?

Il ne faut pas que les footballeurs laissent passer le train »

Cela peut se faire avec tout le monde. Il faudrait que des joueurs de la nouvelle génération aient envie de porter ces idées. Il ne faut pas que les footballeurs laissent passer le train des nouvelles aventures que va vivre le football. La Superligue va arriver, d’autres choses peuvent arriver… Il y a le football des clubs et le football des sélections nationales. Mais le football des sélections a besoin du football des clubs car ce sont les clubs qui paient les joueurs. Donc, le paysage va sans doute énormément évoluer et ce serait bien que les footballeurs participent au mouvement et au pouvoir. Il faut absolument qu’ils soient présents et participent au grand débat sur le football de demain.

Michel Platini


• 09/05/2016 : sanction réduite à quatre ans de suspension par le Tribunal Arbitral du Sport.

• 24/02/2016 : sanction réduite à six ans de suspension par la commission de Recours de la FIFA.

• 21/12/2015 : condamné à huit ans de suspension par la commission d’Éthique de la FIFA.

• 08/10/2015 : suspendu de toute activité dans le football pour 90 jours à titre conservatoire par la commission d’Éthique de la FIFA.

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• 24/03/2015 : réélu président de l’UEFA par acclamation pour quatre ans à Vienne (AUT).

• 22/03/2011 : réélu président de l’UEFA par acclamation pour quatre ans à Paris (FRA).

26/01/2007  : élu président de l’UEFA (Union des Associations Européennes de Football) à Düsseldorf, ALL).

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• Ancien milieu de terrain de l’AS Nancy-Lorraine (1973-1979), de l’AS Saint-Étienne (1979-1982) et de la Juventus de Turin, ITA (1982-1987).

• Vainqueur des Ballons d’Or 1983, 1984 et 1985.

• 72 sélections en équipe de France, 41 buts.


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Parcours

FIFA
Vice-président
UEFA
Président
FIFA
Membre du comité exécutif
FIFA
Conseiller du président Joseph Blatter
Comité français d’organisation de la Coupe du monde 1998
Coprésident
Fédération Française de Football (FFF)
Sélectionneur de l’équipe de France

Fiche n° 2164, créée le 20/02/2014 à 17:04 - MàJ le 29/05/2024 à 22:39

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Euro 1984 : Jacques Georges, président de l’UEFA, remet le trophée à Michel Platini, le 27/06/1984 - ©  TNT Sports