« Nous sommes en train de vivre une révolution culturelle, économique et sociologique avec un changement des modes de consommation, que le sport n’a pas vu venir malgré certains signes. Le monde du sport réagit tardivement et surtout trop lentement. Le sport est à vendre car il n’a pas su se renouveler dans la façon de se vendre. On est vite taxé, à tort, de vouloir vendre son âme au diable lorsqu’on veut faire évoluer le sport. Or, il faut au contraire réconcilier le progrès et les valeurs », déclare Arnaud Simon, directeur général d’In&Out Stories, société de conseil pour organisations sportives nationales et internationales, lors de son audition à l’Assemblée nationale dans le cadre une mission d’information parlementaire sur les droits de diffusion des manifestations sportives, le 24/06/2021.

« Il faut toujours partir de ce que les fans veulent. Il y a deux tendances structurelles fortes qui doivent conditionner toutes les actions : la première est que le direct n’est plus un mode de consommation régulier du sport, mais un mode de consommation événementiel. L’autre tendance, c’est le décrochage de la génération Z, les 14-24 ans, dans la consommation du sport en direct. Le sport doit être, pour cette génération, accessible, avec une partie gratuite et des modes d’abonnements affinitaires. Ils veulent aussi une expérience de consommation du sport renouvelée. Si vous n’intégrez pas ces tendances quand vous commercialisez vos droits, vous allez louper des virages », ajoute celui qui participera au webinaire « L’industrie sport & médias entre-t-elle dans une nouvelle ère ? » organisé par News Tank le mercredi 30/06/2021 à 17 heures (voir détails et lien pour s’inscrire ci-dessous).

« Le temps du cloisonnement entre celui qui gouverne le sport et celui qui le diffuse est terminé. Les Ligues américaines n’ont pas que des qualités mais elles en ont une : avoir travaillé en permanence avec leurs diffuseurs pour comprendre les changements d’habitude, faire évoluer le produit, les règles, le format, les modes de distribution. C’est pour cela qu’elles sont moins en difficulté aujourd’hui sur le marché des droits. Alors qu’en Europe ou au niveau des Fédérations internationales, on se contentait de lancer des appels d’offres pilotés par des avocats. Le détenteur de droit doit désormais agir comme un média, pour faire rayonner son produit et agir comme un acteur économique de son propre développement. Pour cela, il doit faire preuve d’ouverture, de flexibilité, d’agilité, trouver des partenaires et avoir des nouveaux moyens afin d’acquérir les compétences nécessaires pour y arriver », poursuit l’ancien directeur général d’Eurosport France.