Violences sexuelles dans le sport : « Mobilisation totale et sans concession » (Roxana Maracineanu)
« Le sport français doit agir d’un même mouvement, conscient des attentes qui sont placées en nous. Nous pouvons, nous devons faire de ces épreuves un sursaut salutaire. N’attendons pas, agissons maintenant ! Avec une mobilisation totale et sans concession », affirme Roxana Maracineanu
Palmarès :
• Médaille d’argent du 200 m dos aux Jeux olympiques d’été de 2000 à Sydney (Australie)
• Médaille d’or du 200 m dos aux Mondiaux de 1998 à Perth (Australie)
, ministre des Sports, en ouverture de la Convention nationale de prévention des violences sexuelles dans le sport, organisée à la Maison du Sport français (Paris XIIIe) le 21/02/2020.
Outre la ministre des Sports, Nicole Belloubet, garde des Sceaux, ministre de la Justice, Marlène Schiappa, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Adrien Taquet, secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé en charge de l’Enfance, Denis Masseglia
Président d’honneur @ Comité national olympique et sportif français (CNOSF)
• Agrégé de sciences physiques
• International d’aviron en 1969, 1970, 1974• Champion de France 1969, 1980 et…
, président du Comité national olympique et sportif français
Création : 22/02/1972Président : David Lappartient (élection le 29/06/2023 par le conseil d’administration, validée en assemblée générale le 13/09/2023)Secrétaire générale : Astrid Guyart (depuis…
(CNOSF
Comité National Olympique et Sportif Français
) et Marie-Amélie Le Fur
Représentante du mouvement sportif @ Conseil économique, social et environnemental (Cese) • Membre du conseil d’administration @ Paris 2024 - Comité d’organisation des Jeux olympiques et…
, présidente du Comité Paralympique et Sportif Français
Activité : Comité Paralympique et Sportif Français
Création : 1992 (sous l’appellation de “Comité Français de Liaison pour les Activités Physiques et Sportives des Personnes Handicapées…
(CPSF
Comité Paralympique et Sportif Français
), participent à cette convention.
« Le mouvement sportif vit une crise majeure, il va devoir modifier beaucoup de choses pour apporter toutes les garanties nécessaires en termes de confiance de crédibilité », déclare Denis Masseglia, président du CNOSF
Création : 22/02/1972Président : David Lappartient (élection le 29/06/2023 par le conseil d’administration, validée en assemblée générale le 13/09/2023)Secrétaire générale : Astrid Guyart (depuis…
.
Présente aussi, Sarah Abitbol, l’ancienne patineuse artistique qui a raconté dans son livre « Un si long silence » (Plon) les viols commis par son entraîneur Gilles Beyer lorsqu’elle était adolescente : « J’ai mis 30 ans pour parler. Je suis sur la voie de la guérison et je me bats. Grâce à la libération de la parole, ma honte est devenue fierté et c’est aujourd’hui ma médaille d’or olympique », lance-t-elle avant de recevoir une standing ovation de la salle.
Chiffres clés
Actions de prévention des violences et d’appui à la libération de la parole mises en œuvre par le ministère des Sports
• 57 séances de sensibilisation organisées depuis le 02/04/2019 dans le cadre du « Tour de France de la sensibilisation à la prévention des violences sexuelles et au bizutage » co-organisées avec l’association « Colosse aux pieds d’argile » dans les établissements du réseau Grand INSEP.
• Plus de 2 600 jeunes, 900 encadrants et stagiaires en formation sensibilisés.
• 76 % des jeunes n’avaient jamais reçu de sensibilisation sur les violences sexuelles avant cette formation
Mesures de police administrative engagées ces dernières années dans le champ du sport
• 104 personnes ont été écartées depuis 2016 de la profession d’éducateur sportif en raison d’une condamnation figurant au FIJAISV (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes) par les services du ministère des Sports.
• 68 personnes font actuellement l’objet d’une mesure de police administrative leur interdisant d’exercer tout ou partie de leur activité.
Ministère des Sports, communiqué du 21/02/2020
Une convention en cinq temps
- 1er temps. Les violences sexuelles dans le sport : l’état des lieux.
- 2e temps. Les effets d’une agression sexuelle ou d’un viol sur l’individu.
- 3e temps. La relation entraîneur/entraîné dans le champ du sport : frein ou moteur ?
- 4e temps. Comment l’État agit-il face aux violences sexuelles dans le champ du sport ?
- 5e temps. Comment mieux prévenir les violences sexuelles ? Quelles actions le mouvement sportif et les acteurs associatifs peuvent-il mettre en œuvre ?
Trois ateliers
• Atelier 1 : Comment sensibiliser et former ? Comment pour une fédération, une collectivité, un club, etc., mettre en place un plan de prévention ? Quels outils ? Quelles bonnes pratiques ? Quelles difficultés ?, etc.
• Atelier 2 : Comment mieux repérer et mieux accompagner ? (comment réagir,se comporter quand on est éducateur ?, les signaux faibles, vers qui se tourner ?), etc.
• Atelier 3 : Comment mieux contrôler l’honorabilité des acteurs :ce qu’il est possible de faire, ce qu’il sera possible de faire grâce à l’expérimentation, etc.
- Objectif : présenter à la ministre des Sports et au président du CNOSF
Comité National Olympique et Sportif Français
une réponse commune des acteurs du sport sur chacune des trois problématiques lors du temps 2 de la Convention, courant mai 2020.
- chaque atelier fonctionnera en autonomie et pourra s’appuyer sur la présence et le témoignage d’experts et d’expertes de l’État, du mouvement sportif et du mouvement associatif ou sur la mise à disposition par ces mêmes experts et expertes de documents de travail.
« On ne parle pas là de la face cachée du sport, nous parlons de drames personnels, de crimes » (R. Maracineanu, ministre des Sports)
• « J’affirme ici les bénéfices et le caractère unique du sport dans l’accompagnement du quotidien, dans la bienveillance individualisée dont font preuve la très large majorité des encadrants et des entraineurs. Cette relation est source d’engagement, d’émancipation, d’espoir et de rêve pour les personnes qui ont la chance d’en bénéficier.
• Mais je veux aussi qu’on la questionne. Pour mieux la délimiter et en cerner les risques. On a beaucoup réfléchi et formé les personnes désireuses d’encadrer le sport à ce qu’elles devaient être. Mais on ne leur a peut-être jamais dit quels rôles elles n’avaient pas assumer. »
« Le sport est un système social à l’intérieur d’un autre système social »
• « Questionner aussi cette relation duelle et le risque de l’emprise qu’elle peut générer. Car il est si facile de profiter de cette emprise pour la transformer en harcèlement physique et moral. Et dans les témoignages, on a vu combien il peut être facile pour des agresseurs sexuels d’y cacher leurs motivations réelles et leur perversion.
• Le sport est un système social à l’intérieur d’un autre système social. Et non, on ne peut pas imaginer que le sport puisse être épargné par les phénomènes qu’on constate aujourd’hui dans notre société. La violence, la discrimination, l’homophobie, l’addiction, la pédophilie.
• On ne parle pas là d’un simple revers de la médaille ou de la face cachée du sport, de sa part d’ombre. Non. Nous parlons de drames personnels, de crimes parfois vécus durant des mois, endurés des années… ressentis encore dans leur chair par les victimes. Et ça nous concerne tous. »
« Jean-Claude Killy m’a écrit : “Ce combat est le plus important dans le sport aujourd’hui” »
• « Jean-Claude Killy (triple champion olympique de ski et ancien membre du CIO Comité International Olympique (International Olympic Committee, IOC) ) m’a écrit : “Ce combat est le plus important dans le sport aujourd’hui.” Il rajoutait : “Ne tremblez surtout pas.” C’est ce qui nous rassemble : “Faire face et ne pas trembler.'
• Maintenant que la parole se libère, notre priorité à tous doit être la simple et la bonne application du droit. Le respect des droits des victimes. Le respect des droits des personnes incriminées aussi.
• Reconstituons ensemble un véritable cordon sanitaire afin de mieux protéger nos enfants demain que nous n’avons su le faire hier. Construisons une nouvelle vigilance bienveillante de tous les instants. Agissons. Agissons vite et fort. »
Roxana Maracineanu, ministre des Sports, à la Maison du Sport français, le 21/02/2020
Fabienne Bourdais nommée déléguée ministérielle chargée des violences dans le sport
Roxana Maracineanu, ministre des Sports annonce différentes mesures afin d’accompagner les travaux de la convention nationale :
• Nomination d’une déléguée ministérielle chargée des violences dans le sport en la personne de Fabienne Bourdais, inspectrice générale et experte de ces questions, qui assurera le pilotage des travaux.
• Renforcement des effectifs de la cellule dédiée au traitement des signalements de violences sexuelles au sein de la Direction des Sports. Trois agents supplémentaires viendront compléter l’équipe déjà en place pour instruire l’ensemble des affaires.
• Généralisation du contrôle de l’honorabilité non seulement pour les encadrants bénévoles et l’équipe dirigeante des associations sportives, mais aussi pour l’ensemble des cadres d’État.
• Création d’un répertoire national des associations sportives afin que le ministère des Sports soit en capacité de communiquer mieux et directement avec chacune d’entre elles sur le territoire.
Ministère des Sports, communiqué du 21/02/2020
« Le courage des victimes nous oblige à agir » (N. Belloubet, Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
• « Le monde du sport n’échappe pas plus qu’un autre aux violences sexuelles.
• Le courage des victimes nous oblige à agir. Nous souhaitons le faire en respectant trois axes :
• 1e axe : soutenir la libération de la parole. Nous instaurons un système de dépôt de plainte en ligne et un accueil des victimes par des personnels mieux formés.
• 2e axe : la protection des enfants, ce qui passe par le contrôle des personnels en contact avec les enfants.
• 3e axe : le renforcement du dialogue entre acteurs du sport et l’autorité judiciaire. Une fiche pratique est en cours d’élaboration pour les procureurs de la République.
• Vous pouvez compter sur le soutien entier du monde judiciaire. »
Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, à la Maison du Sport français, le 21/02/2020
« L’organisation administrative ne peut pas être une excuse » (A. Taquet, secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé en charge de l’Enfance)
• « Plus de 90 % des agresseurs sont des proches de l’enfant.
• Dénoncer, ce n’est pas jeter l’opprobre sur son sport, son club et son école, c’est tout le contraire !
• Nous avons lancé la campagne 'Donnons de la voix” le 14/11/2019. Ce plan comprend 22 mesures. Quand il s’agit de la protection de l’enfant, l’organisation administrative ne peut pas être une excuse ou un obstacle. »
Adrien Taquet, secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé en charge de l’Enfance, à la Maison du Sport français, le 21/02/2020
« Cette convention doit marquer à la fois la fin de la passivité et le début de la reconquête » (D. Masseglia, CNOSF Comité National Olympique et Sportif Français )
• « Les violences dans le sport, en particulier sexuelles, ne peuvent pas être assimilées aux autres fléaux. Cette crise est différente et elle est sans doute plus grave car elle touche à l’intégrité du corps, ce corps qui est au cœur de la pratique sportive. Elle touche aussi à l’enfance, à l’adolescence, à ce moment où l’homme ou la femme se construit, où il est fragile et dépendant tant de ses parents que de son environnement.
• Il faut se féliciter de la libération de la parole qui concerne tous les secteurs de la société. On l’a vu à l’école, dans le cinéma, la littérature ou encore le monde politique. Il n’y a aucune raison que le sport y échappe. Comment pourrait-il en être autrement ?
• Il va falloir nous organiser autrement pour y faire face, et d’abord s’interroger. »
« Les auteurs d’abus sexuels et de viols doivent être chassés de l’univers du sport »
• « Nous pouvons être unanimes à dire que les auteurs d’abus sexuels et de viols sont indignes de la mission éducative et sociale du sport et qu’au-delà de sanctions judiciaires, ils doivent être chassés de l’univers du sport, mais cela ne suffit pas.
• Je veux ici faire part aux victimes de l’entier soutien du mouvement sportif. Nous sommes à leurs côtés dans la période qu’elles traversent. Leur combat est notre combat.
• Comme les autres acteurs du sport, le mouvement sportif a engagé la réflexion sur ce qu’il va pouvoir mettre en œuvre. Il a rédigé une liste de propositions qui s’articulent autour de trois axes :
- Le premier : l’information et la sensibilisation.
- Le deuxième : la formation des acteurs par des structures spécialisées.
- Le troisième : l’accompagnement des fédérations et des clubs sportifs dans la gestion des situations de violences, notamment sexuelles, y compris entre jeunes. »
« Humbles face à la difficulté, mais aussi farouchement déterminés à l’affronter »
• « Il s’agit d’être humbles face à la difficulté mais aussi farouchement déterminés à l’affronter.
• Cette convention du 21/02/2020 doit marquer à la fois la fin de la passivité et le début de la reconquête. On le doit aux victimes, on le doit aux milliers d’éducateurs, bénévoles ou professionnels, on le doit aux parents, on le doit à la société, on le doit à l’histoire. »
Denis Masseglia, président du CNOSF Comité National Olympique et Sportif Français , à la Maison du Sport français, le 21/02/2020
« Il ne faut pas seulement punir, mais aussi prévenir » (M.-A. Le Fur, CPSF Comité Paralympique et Sportif Français )
• « Face à ce sujet grave, complexe, nous devons agir vite et collectivement.
• Les personnes en situation de handicap sont encore plus exposées.
• Nous devons agir sur trois axes :
- 1er axe : l’identification des spécificités du problème dans le monde paralympique.
- 2e axe : la prévention et la sensibilisation au sein de l’équipe de France dès les JO de Tokyo 2020.
- 3e axe : après Tokyo, sensibilisation et accompagnement.
• Nous avons tous un rôle à jouer : nous devons tous nous interroger.
• Osons parler sans stigmatiser. Il ne faut pas seulement punir, mais aussi prévenir. »
Marie-Amélie Le Fur, présidente du CPSF Comité Paralympique et Sportif Français , à la Maison du Sport français, le 21/02/2020
« Cette lutte doit se mondialiser » (M.-G. Buffet, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports)
• « Nous parlons de crime lorsque nous parlons de viol. Donc le problème est encore plus important que le dopage.
• La première chose, c’est la prise de position publique. Il faut que la peur change de côté.
• Deuxième chose : il faut un travail collectif entre le mouvement sportif et l’Autorité publique, les ministères.
• Le mouvement sportif se valorise quand il s’attaque aux problèmes du dopage, de l’homophobie ou des violences sexuelles. Le mouvement sportif peut faire avancer la société.
• Dernière chose : il faut saisir le mouvement sportif au niveau international. Au niveau de l’Union européenne d’abord. Cette lutte doit se mondialiser. Il va falloir se battre pendant des années et des années. »
Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports de 1997 à 2002, à la Maison du Sport français, le 21/02/2020
Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF)
Activité : Comité Paralympique et Sportif Français
Création : 1992 (sous l’appellation de “Comité Français de Liaison pour les Activités Physiques et Sportives des Personnes Handicapées“ -COFLAPSH-, qui devient “Comité Paralympique et Sportif Français“ -CPSF- en 1996)
Présidente : Marie-Amélie Le Fur (a succédé à Emmanuelle Assmann, le 14/12/2018), réélue le 05/07/2021
Directeur général : Elie Patrigeon
Budget (2023) : 4 M€
Catégorie : Instances
Adresse du siège
42 rue Louis Lumière75020 Paris France
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Fiche n° 4963, créée le 26/04/2017 à 02:54 - MàJ le 28/08/2024 à 12:49
Comité national olympique et sportif français (CNOSF)
Création : 22/02/1972
Président : David Lappartient (élection le 29/06/2023 par le conseil d’administration, validée en assemblée générale le 13/09/2023)
Secrétaire générale : Astrid Guyart (depuis le 12/10/2022)
Trésorier : Michel Callot (depuis le 06/07/2021)
Directeur général : Skander Karaa
Produits d’exploitation (2023) : 27,13 M€ (28,11 M€ en 2022, 30,96 M€ en 2021)
Charges d’exploitation (2023) : 26,83 M€ (27,51 M€ en 2022, 30,82 M€ en 2021)
Résultat courant avant impôt (2023) : 485 516 € (828 514 € en 2022, 235 459 € en 2021)
Résultat net (2023) : 383 517 (706 159 € en 2022, 225 480 € en 2021)
Catégorie : Instances
Entité(s) affiliée(s) :
Sport en France
Adresse du siège
1 avenue Pierre de Coubertin75640 Paris Cedex 13 France
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Fiche n° 978, créée le 06/02/2014 à 18:33 - MàJ le 18/11/2024 à 16:47