Exclusif« Depuis le début, le sujet des CTS a été traité à l’envers » (R. Maracineanu, ministre des Sports)
« Depuis plusieurs mois, le sujet des moyens humains pour encadrer le sport en France et particulièrement celui des CTS (conseillers techniques et sportifs) est au cœur des débats, car il faut bien comprendre que notre modèle sportif change. Il faut donc nous adapter à ce modèle. Mais depuis le début, ce sujet a été traité à l’envers. Il a provoqué des inquiétudes, des postures extrêmes », déclare Roxana Maracineanu, ministre des Sports, dans un entretien exclusif à News Tank, le 28/05/2019.
« J’ai décidé de reprendre la discussion dans le bon sens avec les syndicats, les agents et les fédérations. Je lance une grande concertation avec l’appui de tiers de confiance (Yann Cucherat et Alain Resplandy-Bernard) pour écouter les attentes et les propositions de chacun. D’ici là, on arrête tout et en fonction des préconisations qui me seront faites, je prendrai des décisions à l’automne », ajoute-t-elle.
« J’appuie sur le bouton stop. J’ai entendu les inquiétudes de tout le monde », avait annoncé la ministre des Sports, le 21/05/2019, à propos du projet de transfert des conseillers techniques sportifs dans les fédérations d’ici 2025.
« L’idée est de considérer les fédérations différemment, de leur faire plus confiance, de leur donner plus d’autonomie et de responsabilités. C’est dans ce cadre-là qu’on propose que ces agents de l’État soient mis directement au service des fédérations et qu’ils soient gérés et managés par elles », avait expliqué Roxana Maracineanu, deux semaines plus tôt, dans le magazine Stade 2, sur la chaîne publique France 2, le 05/05/2019.
Dans un long entretien à News Tank, Roxana Maracineanu évoque les autres aspects de la réforme du modèle sportif français voulue par le président de la République, Emmanuel Macron : « Nous ne devons pas isoler la question du sport à l’école de la pratique en club, traiter séparément le sport comme un outil pour être en bonne santé de sa fonction d’insertion, d’intégration », souligne la ministre des Sports.
Objectif : « Réunir les énergies au sein de tous les ministères pour mettre du sport dans tous les champs de la société. Parler mieux et plus de sport dans notre pays. »
Elle revient aussi sur la création récente de l’Agence nationale du sport
Structure juridique : GIP (Groupement d’Intérêt Public)Date de création : 24/04/2019Président : David Lazarus (par intérim)Directeur général : Frédéric SanaurManager général de la Haute…
(« Travailler chacun dans son coin n’a pas de sens, on doit porter des programmes concertés ») ainsi que sur l’éthique et notamment « le renforcement les prérogatives de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage ».
Roxana Maracineanu, ministre des Sports, répond aux questions de News Tank.
« Nous ne devons plus parler du sport chacun dans notre coin » (R. Maracineanu, ministre des Sports, le 28/05/2019)
- « Nous réformerons le modèle sportif français, sa gouvernance, son mode de financement pour le rendre plus agile, plus efficace, parce que c’est aussi l’une des conditions de réussite de cette aventure », a déclaré Emmanuel Macron, président de la République, le 15/09/2017, deux jours après l’attribution des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 à Paris. Vous avez succédé à Laura Flessel un an après ce discours. Où en êtes-vous de cette grande réforme du modèle sportif ?
Je porte la réforme voulue par le président de la République, Emmanuel Macron en transformant notre modèle sportif pour le rendre plus cohérent et performant. Cela implique un nouveau positionnement du ministère des Sports, de ses missions, de son organisation.
Un sujet à compétences partagées qui doit faire l’objet d’une gouvernance partagée »
Comment renforcer la place du sport en France de manière générale, et pas seulement au sein de l’État, mais aussi en cohérence avec les autres partenaires qui s’occupent de sport ? Nous sommes là sur un sujet clairement à compétences partagées et qui doit faire l’objet d’une gouvernance partagée. C’est un véritable enjeu : nous ne devons plus parler du sport chacun dans notre coin. Nous ne devons pas isoler la question du sport à l’école de la pratique en club, traiter séparément le sport comme un outil pour être en bonne santé de sa fonction d’insertion, d’intégration. La perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques en France rend possible ce que beaucoup de ministres ont sûrement essayé de faire avant moi : réunir les énergies au sein de tous les ministères pour mettre du sport dans tous les champs de la société. Parler mieux et plus de sport dans notre pays.
- Quel est l’enjeu ?
C’est de considérer le sport dans toute sa dimension sociétale, que le sport soit reconnu comme un outil au service des autres politiques publiques, au service de tous les Français. Je pense que c’est une opportunité inédite pour véritablement engager l’État et plus concrètement l’ensemble des ministères à se mobiliser. D’emblée, on n’imagine pas forcément que certaines problématiques nous concernent, mais pourtant je pense que grâce au sport, on peut y répondre.
- Vous avez des exemples ?
Pour les publics fragiles, empêchés, qui sont en décrochage scolaire, le ministère de l’Éducation met en place les Écoles de la deuxième chance, le ministère du Travail cherche des solutions pour les repérer et les capter par le biais des Missions locales. Dans ces démarches, le sport s’avère être un levier efficace. Il existe un réseau d’associations socio-sportives qui œuvrent dans ce sens, notamment dans les quartiers. Elles ont permis de parler autrement du sport, pas pour les performances sportives, mais davantage pour mettre en avant la performance sociale. Pourtant, ces acteurs n’étaient même pas reconnus par le ministère des Sports, même pas financés. Et puis le sport, même quand on va bien, que l’on est en bonne santé, cela reste avant tout l’école du vivre ensemble et cela aussi, nous devons le cultiver.
- Pourquoi ?
Parce que, historiquement, le ministère des Sports s’est principalement occupé des institutions, c’est-à-dire des fédérations via les conventions d’objectifs, des associations via les subventions du CNDS Centre National pour le Développement du Sport (Centre National de Développement du Sport, désormais dissous et transféré au sein de l’Agence nationale du sport).
L’idée est de renforcer la place du club et des pratiquants au cœur de notre action »L’idée, c’est de renforcer la place du club et des pratiquants au cœur de notre action. Mais aussi de valoriser la performance sociale du sport en reconnaissant les associations socio-sportives. Elles ont une véritable fonction de repérage des personnes en difficulté, qu’on peut, grâce au sport, arriver à capter et à remettre d’aplomb. Le rythme et le respect de la règle qui structurent la pratique sportive permettent un raccrochage simple et direct des publics fragiles, notamment les plus jeunes. Ensuite, la mise en contact de ces personnes avec un club d’entreprises peut déboucher sur des opportunités de réinsertion. De nombreuses associations ont déjà mis en place des séances de speed dating professionnel entre ces jeunes et des entrepreneurs qui fréquentent la même salle de boxe ou le même club de football. Et ça marche !
Muriel Pénicaud me dit : « Mais c’est génial ! » »Certes, cela touche une population ciblée, une niche, mais quand j’en parle avec Muriel Pénicaud (ministre du Travail) pour lui montrer que dans ce système financé par personne, il y a 15 gamins qui tous les six mois sont raccrochés, mis en formation ou qui trouvent un travail, elle me dit : « Mais c’est génial ! Je n’en avais jamais entendu parler et c’est un super outil au service de ma politique. »
C’est un exemple bien précis, il y en a beaucoup d’autres et je suis convaincue que c’est précisément parce que l’on reçoit les Jeux que chacun au gouvernement se sent concerné et plus largement l’ensemble de la société.
- Et c’est pareil vis-à-vis d’autres ministères ?
Oui, avec Marlène Schiappa (secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes et à la Lutte contre les discriminations). Dans son combat pour sortir les femmes en difficulté de l’isolement, elle reconnaît que le sport peut être une solution pour que les femmes qui ont subi des violences reprennent possession de leur corps…
Dans les médias, le sport est traité par les biais du résultat, de la performance, mais peu sous d’autres aspects »Cette dimension-là du sport, on n’en parlait pas. Dans les médias, le sport est traité par les biais du résultat, de la performance, mais peu sous d’autres aspects. Or, je suis persuadée que le sport, c’est autre chose que ça. On le dit dans les dîners : « Ah, les valeurs du sport ! », mais en fait, la vérité pour les associations qui veulent s’investir, c’est de savoir à quelle porte frapper pour avoir un financement pour autre chose que les compétitions de fin de semaine. Si je veux soutenir un projet de réhabilitation du corps des femmes par le sport, comme le fait cette superbe association « Fight for dignity » (créée par Laurence Fischer, récemment nommée ambassadrice pour le sport), à qui dois-je m’adresser ?
Donc, nous disons aux associations qui portent ce type de missions : « Le ministère sera votre ambassadeur. Ces missions et ces valeurs que vous portez, qui sont innovantes dans le paysage sportif, nous paraissent importantes. On veut les promouvoir au sein du gouvernement, leur permettre d’être éligibles à certains financements auxquels le monde du sport n’a jamais postulé. » Et ça, c’est nouveau.
- Combien y a-t-il d’actions de ce type ?
Je peux passer en revue toutes les actions, les projets qu’on a avec les autres ministères.
Donner au sport une continuité éducative entre le temps scolaire et le temps périscolaire »
Avec l’Éducation nationale par exemple. Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse) est le premier ministre que je suis allée voir. Nos deux mondes ont une culture commune même s’il existe une rivalité ancienne entre les professeurs d’EPS de l’Éducation nationale et nos professeurs de sport du ministère ainsi que les éducateurs sportifs des associations. Mais nous avons tous un ADN commun, l’éducation. On veut investir davantage l’école primaire et la maternelle. Donner au sport une continuité éducative entre le temps scolaire et le temps périscolaire, en harmonie avec les contenus demandés par l’Éducation nationale. Il faut qu’on arrive à recenser les expériences sportives de l’enfant à l’école et en dehors et tout au long de sa vie pour valider ces compétences mais aussi s’assurer qu’il sait bien nager, qu’il a appris à faire correctement du vélo.
Un travail collaboratif autour du parcours de l’enfant »Dès le premier degré, on peut installer ce travail collaboratif autour du parcours de l’enfant. Entre le moment où il est à l’école, celui où il pratique dans un club, quand il prend des cours avec un maître-nageur pendant les vacances, il faut qu’il y ait une continuité éducative entre tous ces temps-là, une alliance éducative autour de l’enfant. C’est donc le moment de travailler ensemble pour qu’on puisse monter des projets communs avec les professeurs des écoles et les professeurs d’EPS.
Nous en avons déjà plusieurs comme le Parcours sportif, qui serait un cinquième Parcours préconisé dans l’Éducation nationale, à l’image de l’éducation artistique, le Parcours citoyen, l’éducation à la santé…
Une expérimentation d’aménagement du temps scolaire « à l’allemande » »Nous avons aussi lancé avec Jean-Michel Blanquer une expérimentation d’aménagement du temps scolaire « à l’allemande », avec les enseignements académiques le matin et activités physiques voire culturelles l’après-midi. Il y a des lieux plus propices que d’autres pour les mettre en place, comme les cités éducatives qui viennent d’être lancées par Julien Denormandie (ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ville et du Logement) et Jean-Michel Blanquer.
Enfin, nous avons lancé le plan « Aisance aquatique » pour lutter contre les noyades. Dans ce plan, on requestionne le rythme et la méthode d’apprentissage de la natation à l’école en testant des formats dits « massés » sur une semaine.
- Autres actions transversales ?
Il y a le « Savoir rouler à vélo » (programme destiné aux 6-11 ans), en lien avec Jean-Michel Blanquer, Élisabeth Borne (ministre auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports) qui porte sa loi mobilité, et le ministère de l’Intérieur pour la sécurité routière.
Voilà un exemple de projet collaboratif entre différents ministères qui va dans le sens des mobilités douces de demain et qui permet de lutter contre la sédentarité. Il faut éduquer les enfants, leur apprendre d’abord à faire du vélo, à se déplacer dans l’espace public en sécurité. Grâce à la mobilisation du ministère des Sports, de ses agents et de son écosytème, cette formation est déjà dispensée sur plus de 1 200 lieux, dans des associations, des clubs répartis sur tout le territoire. Et ceci pour un coût très symbolique. A la fin de la formation, chaque enfant recevra son attestation « Savoir Rouler à Vélo ».
J’ai conscience que pour des ministères comme l’Éducation nationale ou l’Intérieur, le sport n’est pas une priorité, car chacun a ses problématiques propres à gérer, mais on a de beaux projets à faire vivre au service des citoyens.
Le sport a un rôle déterminant à jouer dans la lutte contre la sédentarité »Je suis également en lien avec Agnès Buzyn (ministre des Solidarités et de la Santé) car le sport a un rôle déterminant à jouer dans la lutte contre la sédentarité qui doit être menée dès le plus jeune âge. Nous avons aussi le projet commun d’ouvrir des maisons Sport-Santé - un enjeu également soulevé par le président de la République après l’attribution des JO 2024 à Paris-. La reconnaissance de l’activité physique dans le parcours de soin, comme le remboursement forfaitaire sur le traitement du cancer du sein, est d’ailleurs une avancée majeure pour le monde du sport.
Avec la création de l’Agence nationale du Sport (voir fiche ci-dessous), tous ces programmes pourront être déployés sur les territoires.
- Pourquoi cette création ?
Ces sujets interministériels dont je viens de vous donner quelques exemples, nous en avons des dizaines à mener à bien et nous voulons engager le maximum de chantiers pour profiter de la dynamique des jeux à Paris pour se donner toutes les chances de réussir et répondre aux attentes de nos concitoyens.
Travailler chacun dans son coin n’a pas de sens, on doit porter des programmes concertés »Travailler chacun dans son coin n’a pas de sens, on doit porter des programmes concertés. Et surtout, on doit prendre en compte toutes les initiatives qui se font sur les territoires. Aujourd’hui, à côté des 500 M€ que l’État investit dans le sport, les collectivités engagent 8 à 10 milliards d’euros chaque année pour le sport. Il est normal qu’on les considère dans la manière de déployer nos politiques. Elles ont également par leur positionnement une relation privilégiées avec les territoires et leurs habitants, nous devons le prendre en compte ;
Nous avons repensé notre gouvernance en considérant le sport comme un bien partagé »Nous avons donc repensé notre gouvernance, en considérant le sport comme un bien partagé auxquels plusieurs acteurs (pouvoirs publics, mouvement sportif et monde économique) s’intéressent. Cette gouvernance ouverte plus proche des besoins des usagers et des territoires, c’est en totale adéquation avec la sortie du Grand Débat (organisé en réponse à la crise des Gilets jaunes). Rapprocher la décision de l’État au plus près des corps intermédiaires et des usagers, c’est ce que nous faisons avec l’Agence.
La volonté de mieux reconnaître les acteurs avec qui nous travaillons »L’autre demande très forte était : occupez-vous de ce qui se passe dans les territoires ! C’est ce que l’Agence va permettre avec une remontée des projets du terrain qui permettront de mieux axer nos financements. La transformation de notre modèle et de la gouvernance traduit aussi notre volonté de mieux reconnaître les acteurs avec qui nous travaillons. Pour nous, historiquement, ce sont les fédérations et les associations. Nous voulons les considérer autrement, transformer la tutelle en relation de partenaire à partenaire car elles ont globalement beaucoup évolué.
Le ministère n’a pas toujours joué pleinement son rôle »Toutes les fédérations n’ont pas le même degré de maturité, mais nous voulons accompagner leur mutation. Aujourd’hui, certaines sont mûres pour gagner en autonomie et d’ailleurs, nous allons leur donner plus de moyens qu’avant pour gérer la haute performance, mais aussi le développement des pratiques. Cela fait longtemps que ce sujet aurait dû être traité, comment moderniser notre organisation. On ne s’est pas non plus assez soucié des cadres d’État placés auprès des fédérations. Le ministère n’a pas toujours joué pleinement son rôle et nous avons laissé de côté des questions essentielles comme l’évolution du statut et de la formation de l’entraîneur. On a trop longtemps considéré que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
- En réalité, ce n’est pas le cas ?
Parlez-en avec n’importe quel entraîneur et vous verrez qu’il a peur pour le lendemain, car il n’a pas de statut spécifique, qu’il n’a pas forcément de reconnaissance, qu’il ne sait pas comment ça va se passer si le sportif qu’il forme commence à gagner de l’argent… Cette question n’a pas été traitée.
Autre aspect : l’éthique. Jusqu’à présent, les sportifs se faisaient contrôler et lorsqu’il y avait une irrégularité, ils passaient en commission dans leur propre fédération. On s’exposait donc à des situations ou la fédération pouvait être tentée de fermer les yeux ou minorer la sanction. Dorénavant, c’est à la commission des sanctions de l’AFLD Agence française de lutte contre le dopage que revient la responsabilité de sanctionner. Nous avons donc fait une véritable réforme en transposant le code mondial antidopage dans le droit français. Cela renforce les prérogatives de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage qui gagne en indépendance vis-à-vis de l’État et des fédérations.
Quand on est un athlète de haut niveau, il faut savoir ce qu’est l’Agence française de lutte contre le dopage »Au-delà des contrôles et des sanctions, il faut maintenant que nous ayons une action proactive avec l’AFLD Agence française de lutte contre le dopage pour parler davantage du volet prévention qu’on n’a pas suffisamment abordé. Aujourd’hui encore, il n’y a pas d’action de prévention quand on rentre dans un CREPS (Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive). Il faut quand même en avoir entendu parler une fois. Quand on est un athlète de haut niveau, il faut savoir ce qu’est l’AFLD Agence française de lutte contre le dopage . On attend beaucoup des directeurs techniques nationaux et des CTS (conseillers techniques sportifs) dans nos fédérations. Ils travaillent très bien, mais on doit aller plus loin. Dorénavant, l’intégralité des sportifs de haut niveau sera sensibilisée aux risques de dopage.
- Alors que l’Agence nationale du sport est bien née, êtes-vous surprise par la résistance des CTS qui doivent dépendre demain des fédérations et non plus directement du ministère des Sports ?
Pour les CTS, en fonction des préconisations qui me seront faites, je prendrai des décisions à l’automne »
Depuis plusieurs mois, le sujet des moyens humains pour encadrer le sport en France et particulièrement celui des CTS est au cœur des débats car il faut bien comprendre que notre modèle sportif change. Il faut donc nous adapter à ce modèle. Mais depuis le début, ce sujet a été traité à l’envers. Il a provoqué des inquiétudes, des postures extrêmes. J’ai décidé de reprendre la discussion dans le bon sens avec les syndicats, les agents et les fédérations. Je lance une grande concertation avec l’appui de tiers de confiance (Yann Cucherat, ancien athlète, lui-même CTS et adjoint au maire de Lyon, Gérard Collomb, chargé des Sports, ainsi qu’Alain Resplandy-Bernard, haut fonctionnaire et ancien directeur général de la FFF Fédération Française de Football ) pour écouter les attentes et les propositions de chacun. D’ici là, on arrête tout et en fonction des préconisations qui me seront faites, je prendrai des décisions à l’automne.
1 600 conseillers techniques sportifs répartis dans 79 fédérations
• Depuis les années 60, le mouvement sportif bénéficie d’un appui technique spécifique à travers l’intervention de fonctionnaires ou d’agents publics rémunérés par l’État, au nombre de 1 600, répartis dans 79 fédérations (dont les 38 fédérations olympiques et paralympiques, 27 fédérations non olympiques reconnues de haut niveau et 13 fédérations multisports).
• Ces agents, exerçant des missions de conseillers techniques sportifs (CTS), sont chargés de responsabilités diversifiées, liées, en particulier, au sport pour tous (progression de la pratique licenciée), au sport de haut niveau (détection des talents et perfectionnement de l’élite, sélection des équipes nationales), à la formation des cadres.
• Ils contribuent directement à la mise en œuvre de la politique sportive de l’État et sont garants de la cohérence entre les projets sportifs des fédérations et les orientations prioritaires du ministère de la santé et des sports.
• Ils s’assurent de la bonne utilisation des crédits publics. Ils assurent auprès des fédérations sportives les missions de directeur technique national (DTN), de DTN adjoint (DTNA), d’entraîneur national (EN), de conseiller technique national (CTN) ou régional (CTR).
Ministère des Sports
- Aujourd’hui, la gouvernance du sport, avec le ministère, l’Agence nationale du sport, le CNOSF Comité National Olympique et Sportif Français , les fédérations, le COJO de Paris 2024 vous semble-t-elle cohérente et efficace ?
Oui, chacun a sa mission et nous sommes tous complémentaires. Le COJO a la charge de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques. Le DIJOP (Délégué interministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques, Jean Castex, par ailleurs président de l’Agence nationale du sport) est son contact privilégié pour permettre la livraison des Jeux et garantir que les demandes logistiques du COJO seront mises en œuvre rapidement.
C’est par souci de cohérence que j’ai nommé Jean Castex à la présidence de l’Agence nationale du sport »
C’est aussi par souci de cohérence que j’ai nommé Jean Castex à la présidence de l’Agence nationale du sport. L’Agence doit être en phase avec le COJO. Ça a du sens par rapport aux Jeux. Même si naturellement, l’Agence a vocation à perdurer. A travers cet outil, on va pouvoir agir plus efficacement sur la haute performance en apportant une attention spécifique à l’athlète et à l’entraîneur. Ce duo sportif-entraîneur a besoin de flexibilité, de réactivité, on doit lui apporter un vrai service. La réorganisation de l’État et de notre administration va aussi dans ce sens. Nous voulons faire les choses différemment, être plus en phase avec les besoins du terrain et travailler en mode projet.
- Vous n’êtes donc pas inquiète aujourd’hui en ce qui concerne cette transformation ?
Je pense qu’elle va dans le bon sens. On a créé l’Agence, c’est cohérent par rapport à notre modèle de transformation. Je ne minimise pas du tout le fait que les acteurs ont besoin d’être rassurés, associés. C’est ce qu’on fait. Ce n’est pas facile de faire évoluer les choses, mais je crois vraiment que cela va dans le bon sens, y compris pour les agents et même surtout pour nos agents. Je veux donner plus de sens à leur action, leur faire des retours sur leur travail, mettre en valeur leurs compétences au service de l’éducation par le sport des enfants, du soutien aux personnes fragiles, de la pratique sportive pour être en meilleure santé ou guérir d’une maladie. Par nos actions, nous devons redonner ce sens-là au sport.
Roxana Maracineanu, ministre des Sports, entretien exclusif à News Tank, le 28/05/2019
Roxana Maracineanu
• Médaille d’argent du 200 m dos aux Jeux olympiques d’été de 2000 à Sydney (Australie)
• Médaille d’or du 200 m dos aux Mondiaux de 1998 à Perth (Australie)
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Parcours
Ministre déléguée chargée des Sports
Ministre
Conseillère régionale
-
Établissement & diplôme
Diplômée
Fiche n° 32591, créée le 04/09/2018 à 13:38 - MàJ le 24/05/2024 à 15:41
Agence nationale du Sport (ANS)
Structure juridique : GIP (Groupement d’Intérêt Public)
Date de création : 24/04/2019
Président : David Lazarus (par intérim)
Directeur général : Frédéric Sanaur
Manager général de la Haute Performance : Yann Cucherat
Budget :
• 2023 : 462,9 millions d’euros (12 M€ de frais de fonctionnement, 119,3 M€ dédiés à la Haute performance et 331,6 M€ au développement des pratiques sportives.
• 2022 : 451 M€ (11 M€, 118 M€ et 322 M€)
• 2021 : 380 M€ (9,8 M€, 104,1 M€ et 266,1 M€)
• 2020 : 292,9 M€ (8,6 M€, 90 M€ et 194,3 M€)
Fondateurs :
- État
- CNOSF
- CPSF
- Association régions de France
- Assemblée des départements de France
- Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité
- MEDEF
- CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises)
- Union des entreprises de proximité
- Union Sport & Cycle
- CoSMoS
• Droits de vote :
- État : 30 %
- Mouvement sportif : 30 %
- Collectivités territoriales : 30 %
- Acteurs économiques et sociaux : 10 %
Catégorie : Etat & Collectivités
Adresse du siège
4/6 rue Tuillot94200 Ivry-sur-Seine France
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Fiche n° 8557, créée le 24/04/2019 à 03:06 - MàJ le 14/10/2024 à 15:35
Ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative (MSJVA)
Gil Avérous, ministre des Sports de la Jeunesse et de la Vie Associative depuis le 23/09/2024. A succédé à Amélie Oudéa-Castéra, en fonction depuis le 20/05/2022, qui a brièvement occupé le poste de ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques (nomination du 11/01/2024) avant que les portefeuilles de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ne lui soient retirés (décision du 08/02/2024). Amélie Oudéa-Castéra était redevenue ministre des Sports et des JOP le 08/02/2024
Cabinet de Gil Avérous :
• Directrice du cabinet : Charlotte Logeais (depuis le 01/10/2024)
• Directeur adjoint du cabinet, chargé du budget, de la jeunesse et de la vie associative : Guillaume Vaille (depuis le 01/10/2024)
• Directeur adjoint du cabinet, chargé de l’héritage des Jeux : Damien Combredet-Blassel (depuis le 17/10/2024)
• Chef de cabinet : Félix Meysen (depuis le 01/10/2024)
• Cheffe de cabinet adjointe, en charge des relations avec les élus : Chrystel Hernio (depuis le 01/10/2024)
• Conseillère en charge de la communication et de la presse : Maria Breidy (depuis le 01/10/2024)
• Conseiller chargé des relations avec le monde économique : Eric Ingargiola (depuis le 18/10/2024)
• Conseillère chargée de l’éthique, de l’intégrité, de la lutte contre les violences et de la laïcité : Anaïs Walter (depuis le 18/10/2024)
• Conseiller parlementaire : Matthieu Sigur (depuis le 18/10/2024)
• Conseiller chargé des discours et de l’héritage : Emmanuel Chassain (depuis le 21/10/2024)
• Conseiller haute performance et réseaux du sport : Franck Bignet (depuis le 01/10/2024)
• Conseillère jeunesse, engagement et vie associative : Thouraya Abdellatif (depuis le 04/10/2024)
• Conseiller chargé du sport professionnel et des grands évènements sportifs : Sam Dautrevaux (depuis le 12/11/2024)
• Conseillère chargée de la promotion du sport féminin, de l’action territoriale et des outre-mer : Alyssia Andrieux (depuis le 07/11/2024)
• Conseiller en charge du numérique et des réseaux sociaux : Antoine Grosset (depuis le 25/10/2024)
Catégorie : Etat & Collectivités
Adresse du siège
95 Avenue de France75013 Paris France
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Fiche n° 1129, créée le 06/02/2014 à 18:33 - MàJ le 21/11/2024 à 09:22